Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.08.2019 - veronique-palomar - 3 min  - vu 5737 fois

VAUVERT Retour sur la fête votive avec Jean Denat

"Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient"…
Jean Denat (Photo Véronique Camplan)

Neuf jours de fête votive, pour un maire, c'est un challenge. À la fois épuisant, source d'inquiétude mais aussi riche en bonheurs quotidiens. Malgré un incident qui l'a profondément attristé, le maire de Vauvert dresse un bilan positif de sa fête ainsi que de la fête votive en général qu'il tient à défendre haut et fort répondant à ceux qui la critiquent.

Une ville qui bouge. On commence par ce qui ne fâche pas. "La fête n'a jamais vu autant de monde que cette année," se réjouit le maire. Un succès qu'il attribue à la dynamique de sa commune. "La ville bouge, il y a des chantiers partout", constate le maire qui pointe, "non seulement publics mais aussi privés, ce qui est un signe d'élan incontestable". Et puisque l'on parle économie, Jean Denat tient à faire remarquer que les commerces ont réalisé des chiffres d'affaires record. "Les bars bien sûr qui font leur meilleure semaine de l'année mais pas seulement. Ce qui est notable, c'est que les gens ont fait leurs emplettes dans tous les commerces. Les forains ne se sont pas plaints non plus", conclut-il.

Une sanction imméritée. Quant à la fête elle-même, avant de rentrer dans le vif du sujet, il tient à préciser que pour Vauvert, l'interdiction des voitures de fête est une sanction imméritée. "Nos jeunes pensent avoir été punis injustement et ils ont raison", argumente Jean Denat. "À Vauvert, nous avons toujours fait très attention. Je pense aussi que c'est injuste de punir ceux qui ont toujours été exemplaires". Ce préambule passé, la bonne humeur revient lorsqu'il s'agit d'évoquer les taureaux. "Toutes les courses ont été bonnes, ce qui n'est pas toujours le cas. Là, on s'est régalé !". Et au passage, il rend hommage à son adjoint aux festivités : "Ça on le doit à Bruno Pascal, ancien raseteur et gaucher magique, qui organise toute la fête et en est aussi le président de course. Il faut dire qu'en plus des courses, nous avons une abrivado longue qui est la particularité de Vauvert. Elle fait presque 9 km, ce qui est vraiment une longue distance. Nous partons de prés de libre pâtisse (une pâture gratuite depuis le Moyen-Âge) jusqu'au arènes".

L'incident. Lors du premier taureau piscine, l'incivilité et la bagarre qui s'est ensuivie sont venues assombrir l'humeur des participants et encore plus celle des organisateurs. "En principe, il n'y a jamais d'incident pendant les taureaux piscines qui se déroulent toujours dans une ambiance bonne enfant mais cette fois, un jeune a eu un comportement déplacé et ça a dégénéré," déplore-t-il. Une bagarre et l'intervention des forces de l'ordre qui séparent les protagonistes à coup de bombes lacrymogène. Les gaz portés par le vent arrivent dans les gradins…

Le jeune est vite relâché par la police mais le maire n'a pas l'intention d'en rester là. Il porte plainte contre le jeune fautif pour "trouble de l'ordre public par jet d'une bouteille, injure et geste obscène". Une seconde plainte est déposée contre X pour la bagarre. Ensuite, il reçoit personnellement tous les spectateurs touchés par le gaz et prend de leurs nouvelles.

De cet incident Jean Denat garde le sentiment que les maires du Gard sont bien seuls pour organiser leurs fêtes, faisant allusion au peu de moyens alloués par l'État. "La présence des forces de l'ordre est dissuasive. Nous aurions besoin d'une présence, de nous sentir plus accompagnés," soupire le maire qui condamne toutes les violences et préférerait la dissuasion à la répression. Poussés par les jeunes à une allocution improvisée sur les incidents au moment de la restitution des clés de la ville, Jean Denat est applaudit et heureux que sa vision soit partagée par la jeunesse vauverdoise.

Une tradition à préserver. Suite à l'incident, les critiques ont fusé sur les réseaux sociaux. La réponse du maire est claire :  "À tous ceux qui critiquent nos traditions, je réponds que l'on se construit différemment lorsque l'on sait d'où l'on vient. C'est une fête qui rassemble, un événement familial unique, un trésor de nos particularités locales que nous devons défendre. C'est aussi une fierté d'offrir aux visiteurs et aux nouveaux résidents, cette tradition magnifique en cadeau de bienvenue. Nous vivons dans un environnement qui semble sauvage mais doit tout à la main de l'homme. Sans les taureaux et les chevaux, la Camargue ne serait rien. La fête c'est le moment où l'on célèbre tout ça."

Véronique Palomar Camplan

Véronique Palomar

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