Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 29.08.2019 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 5433 fois

C'EST ARRIVÉ EN ÉTÉ La guerre des poubelles et la chute de Richard Perez

Richard Perez (Photo archove MaxPPP) - BEP/LE MIDI LIBRE

Richard Pérez était un chef d'entreprise influent, surnommé "Le roi des poubelles". Il brillait dans la capitale gardoise lorsqu'il a enlevé le marché des ordures ménagères au nez et à la barbe de Louis Nicollin en 1990.

Un chiffre d'affaires à plus de 30 millions d'euros, près de 500 salariés, tout souriait au clan Perez et à Richard le fils terrible... PDG de la structure, il était une figure incontestée du mundillo nîmois. Avant une descente aux enfers aussi rapide que vertigineuse entraînée par son attrait pour le grand banditisme.

En 1996, le groupe Perez, en proie à des soucis et à des procédures fiscales, avait été vendu 50 millions de francs par le tribunal de commerce. Mais Richard Perez fulminait estimant que la transaction se déroulait mal et que les acheteurs - le géant Onyx, filiale de Vivendi -, lui devait des sous. C'est dans ce contexte que de curieux incendies de camions poubelles vont débuter dans le Gard en août 2 000.

À Vauvert, Villeneuve-lès-Avignon et Nîmes, pendant trois mois, 23 camions d'Onyx vont être détruits lors d'opérations commandos nocturnes. Pendant quelques mois les incendies s'estompent et le mystère règne sur l'origine et les raisons de tels actes. Mais, contre toute attente, la série de feux volontaires visant les camions Onyx reprend de plus belle en août 2011...

La façade criblée de balles

21 camions vont être visés par plusieurs raids réalisés par des commandos dans la région lyonnaise. Rapidement l'enquête dans le Rhône intéresse le juge d'instruction Jean-Pierre Bandiera, saisi de son côté dans le Gard des faits de 2000. Un lien sera établi entre les deux séries de l'été 2000 et de 2001 car la façade d'Onyx, à la zone industrielle de Grézan à Nîmes, est mitraillée le 17 août 2001.

Les vigiles d'Onyx, aux aguets, sont sensibilisés à plus de surveillance sur les parcs où les éboueurs entreposent les véhicules. La police effectue des rondes plus régulières. À la mi-septembre 2001 un véhicule est aperçu en train de roder à plusieurs reprises dans la zone industrielle de Saint-Césaire à Nîmes, près des camions Onyx. L'alerte est donnée, la vigilance maximale.

Alors que la police est sur les dents, le 27 septembre 2001, les vigiles voient le véhicule suspect. La police arrive sur place mais le conducteur refuse de s'arrêter. Il sera interpellé plus loin... Le chauffard n'est autre que Richard Perez, qui marmonne "j'ai perdu". Dans cette voiture volée, munie de fausses plaques d'immatriculation, un fusil mitrailleur chargé est découvert ainsi que des cagoules. Cette arrestation marque la fin de l'empire Perez.

Achat d'une Ferrari... en espèces !

Richard, séducteur, grande gueule, flambeur devant l'éternel, aime jouer des sommes folles aux casinos. La légende répand qu'il a des difficultés financières et qu'il est pris à la gorge par un contrôle fiscal. Pourtant, il achète en liquide une Ferrari au lieu de rembourser la forte somme qu'il doit aux Impôts.

En 1997 déjà, un premier coup de massue tombe sur Richard et son père. Ils sont condamnés à 4 ans de prison ferme chacun et à 1,5 million de francs d'amende. C'est finalement un dossier de l'inspection du travail qui fait vaciller l'empire Nîmois des poubelles pour des faits antérieurs aux incendies des camions. Des investigations judiciaires suivront et se termineront par cette première condamnation.

En 2001, Richard se retrouve à nouveau devant le tribunal correctionnel de Nîmes. La justice lui reproche des emplois fictifs aux profits de membres éminents du grand banditisme. Mais le coup fatal sera donné lors d'un troisième rendez-vous avec les juges du tribunal correctionnel de Nîmes. L'affaire des incendies en série de véhicules Onyx va permettre de démanteler une belle brochette de voyous dont certains sont fichés au grand banditisme et qui ont aidé Richard Pérez dans son entreprise criminelle pour faire pression sur la filiale de Vivendi. Richard Perez sera cette fois condamné à 9 ans de prison pour les "dégradations par incendie et une participation à une association de malfaiteurs".

Boris De La Cruz

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