Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.09.2019 - abdel-samari - 4 min  - vu 2686 fois

EN ROUTE POUR 2020 Yvan Lachaud : tout perdre ou tout gagner ?

Chaque dimanche de l'été à 12h, en attendant le retour des "indiscrétions" dimanche prochain, Objectif Gard vous propose de (re)découvrir les candidats potentiels aux Municipales 2020 à Nîmes.
Yvan Lachaud est officiellement candidat pour le poste de maire de Nîmes en 2020 Photo CC/ObjectifGard

Chaque dimanche de l'été à 12h, en attendant le retour des "indiscrétions" dimanche prochain, Objectif Gard vous propose de (re)découvrir les candidats potentiels aux Municipales 2020 à Nîmes. Cette semaine, dernier numéro avec Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole et candidat déclaré pour la ville de Nîmes en mars 2020.

Il est parti le premier, sûr de lui et revanchard pour affronter son père politique, Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, qui l'a humilié il y a quelques mois en lui retirant sa délégation. Bénéficiant d'une excellente notoriété, ayant connu les victoires et les échecs, Yvan Lachaud s'avance face aux Nîmois avec l'expérience politique nécessaire pour affronter tous les coups de ses adversaires.

Quand il se plonge dans ses souvenirs, Yvan Lachaud, le minot de la rue Richelieu de Nîmes, issu d'un milieu modeste, a de quoi être fier. Directeur du célèbre Institut d'Alzon, ancien député, rapporteur parlementaire sur la scolarisation des enfants en situation de handicap, puis sur leur formation professionnelle sous la présidence Sarkozy, adjoint au maire de Nîmes depuis 2001 et enfin, président de l'Agglo de Nîmes. Un parcours qui plaide en faveur de celui qui se présente à découvert face aux Nîmois pour les convaincre de lui donner les pleins pouvoirs en mars prochain.

Et pour y parvenir, il a un atout majeur : à Nîmes nul n'ignore qui est Yvan Lachaud. Notre sondage avec Opinion Way en mars dernier l'a prouvé une fois encore en le plaçant en deuxième position derrière son ex-mentor Jean-Paul Fournier.

L'autre atout, c'est d'Alzon ! À Nîmes, Beaucaire, Vestric ou encore au Grau-du-Roi, ce sont plus de 5 000 élèves qui retrouveront les établissements d'Yvan Lachaud demain lundi pour la rentrée 2019-2020. Soit autant de familles qui ont choisi de faire confiance à l'enseignement privé catholique proposé par l'établissement dirigé par Yvan Lachaud. Une véritable réussite (la plus grande ?) pour le centriste nîmois qui bénéficie ici assurément d'un avantage non négligeable face à ses concurrents. Du pain béni pendant la campagne des Municipales en misant sur les questions ayant trait à l'enseignement supérieur.

Le président de Nîmes métropole le sait parfaitement : montrer que l'on aime sa ville ne suffira pas en 2020. Il devra s’impliquer personnellement pour les Nîmois, tel Macron avec Hollande, convaincre qu'il va tout changer alors qu'il a gouverné aux côtés du maire de Nîmes pendant près de 20 ans.

Avec ou sans le soutien de LREM...

Le maire de Nîmes d'ailleurs n'a pas encore révélé ses intentions pour briguer un quatrième mandat et laisse planer un- léger - doute. Pour une fois, Yvan Lachaud a décidé de faire sans cette équation (le plus possible). Il a déclaré sa candidature le premier. Il a avancé quelques premières idées. Et a montré sa puissance politique en réunissant de nombreux soutiens. Et surtout mise sur sa garde rapprochée de 250 personnes qui travaillent pour l'avenir de Nîmes au travers de 14 ateliers thématiques.

Une force pour Yvan Lachaud qui devra faire des propositions audacieuses et concrètes pour se distinguer. Comme à l'Agglo avec la taxe sur les ordures ménagères en faisant baisser les taxes locales, par exemple. Ou encore en faisant passer le message qu'avec lui, il y aura du changement en profondeur. Sur la méthode et sur la mise en concurrence des délégataires en place comme pour l'eau ou les transports de Nîmes métropole. Enfin, il lui faudra imaginer de nouveaux outils pour dynamiser le centre-ville et attirer de nouvelles entreprises.

L'horloge tourne en sa faveur pour le moment. Il est sur le devant de l'affiche. Seul. Mais ses concurrents ne vont pas tarder à sortir du bois. Et sur sa ligne politique, il risque d'y avoir embouteillage pour l'affaiblir. La Gauche se cherche un candidat d'union qui pourrait aller jusqu'au Centre. La Droite veut renouveler sa liste de 2008 en mordant vers la gauche.

Yvan Lachaud a donc tenté un coup de poker en se rapprochant du parti présidentiel La République en marche pour se donner de l'air dès le premier tour. Une démarche tactique mais inefficace à ce stade, tant la députée Françoise Dumas et une bonne partie des "marcheurs" nîmois sont peu enclins à le soutenir. Une situation contrariante aussi pour la commission d'investiture macroniste qui tente de trouver l'alternative, en vain depuis juin dernier. Elle pourrait, début septembre, faire le choix du... non choix. N'investir personne et laisser les Nîmois se débrouiller.

Ce qui ne ferait pas les affaires d'Yvan Lachaud mais bien celles de David Tebib, le président de l'USAM. Son principal concurrent au Centre serait alors libre de tout mouvement et pourrait aller jusqu'au bout.

Mais Yvan Lachaud a de la ressource. Celui qui joue sa dernière carte politique, n'a finalement rien à perdre et donc tout à gagner. Il lui faut s'imposer et faire taire définitivement ses détracteurs. Ou perdre honorablement et sortir la tête haute et rejoindre son bureau de la rue Sainte-Perpétue à Nîmes, au premier étage du bâtiment d'Alzon. Là où personne ne remet en cause ses choix. Personne ne juge son parcours. Tout le monde est fier du travail accompli. N'est-ce pas finalement cette place là qu'il ne devrait pas quitter pour des lendemains plus incertains ?

Abdel Samari

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