Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.09.2019 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 732 fois

GARD Les vendanges s’annoncent moroses 

(Photo d'illustration : Coralie Mollaret/ObjectifGard)

Ce mercredi matin, le président du Département a initié une visite dans une exploitation viticole à Gajan (Photo : Coralie Mollaret)

 À l’ouverture des vendanges, les viticulteurs gardois prévoient une baisse de 20% à 30% de leur production. La sécheresse, la canicule et les sangliers n'y sont pas pour rien…

Réunion les pieds dans les vignes, mercredi matin. À l’initiative du Département, plusieurs professionnels du monde agricole, politique et institutionnel se sont retrouvés au Mas de la Baraque à Gajan. Une exploitation de 15 hectares (dont 10 en conventionnel et 5 en bio), gérée par l’ancien maire du village, Renaud André, et sa femme, Miriam. « Nous avons trois ou quatre petits problèmes », amorce le vigneron avant de les détailler à ses convives.

Sangliers et foncier agricole

D’abord, « la transmission de nos exploitations et l’installation des jeunes, très compliquées lorsqu’ils n’ont pas de foncier. » Des propos auxquels la députée "La République en marche", Françoise Dumas, n’est pas insensible. Originaire de Fons, elle explique :  « Nous avons hérité avec mes deux sœurs de la propriété viticole de notre père qui a 86 ans. Aujourd’hui, c’est un patrimoine que je ne sais pas comment transmettre… C’est dommage. »

Responsables agricoles, politiques, institutionnels ont fait le déplacement (Photo : Coralie Mollaret)

À cette difficulté, s’ajoute celle des sangliers. « Cette année, j’ai une vigne qui a été attaquée à 50%, regrette M. André. Ça devient un problème très important. » Le préfet Didier Lauga acquiesce : « Nous avons autorisé la chasse particulière qui n’est, d’origine, autorisée qu’en cas de guerre. L’État souhaite mettre un place un dispositif national qui ne vient pas. Je reste mobilisé… Dans d’autres parties de la France, il y a moins de sangliers et certains n’arrivent pas à comprendre notre problème. »

La sécheresse joue les trouble-fêtes

Enfin, son dernier handicap est sans surprise la canicule, couplée à la sécheresse. « Il n’a pas plu depuis mai. On voit très bien que ça va devenir de plus en plus difficile. Il y a 40 ans, on était gelé une année sur deux », témoigne l’exploitant. Outre les aides financières débloquées par l’État (une réunion est prévue le 25 septembre en préfecture), le président socialiste du Département, Denis Bouad, a annoncé l’élaboration d’un schéma sur l’eau. Seulement, « soyons honnête, on ne mettra pas le bas Rhône partout dans les cinq ans à venir. L’eau, c’est le problème des 30 prochaines années », analyse-t-il.

Pour sa première sortie en tant que présidente de la Chambre d’agriculture, Magalie Saumade a annoncé une perte entre « 20% et 30% de la production, même si la qualité est au rendez-vous. En 2017, le Gard a produit 2,5 millions d’hectolitres. » En conclusion, le député LREM, Olivier Gaillard, a lancé un appel : « L’opinion publique demande de la qualité et à ce que l’on aide nos agriculteurs. C’est bien. Mais il faut que cette même opinion arrête de vouloir manger des fraises en décembre ! Sinon, on y arrivera pas… »

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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