Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.09.2019 - norman-jardin - 4 min  - vu 779 fois

FAIT DU JOUR USAM-MHB : le derby vu par les deux entraîneurs

Patrice Canayer, entraîneur de Montpellier et Franck Maurice, entraîneur de l'USAM (Montage : Adrien Fenniche)

Pour son premier match de la saison à domicile, l'USAM accueille Montpellier (20h30) pour un derby bouillant au Parnasse. Une rencontre toujours particulière pour les deux entraîneurs : Franck Maurice, côté usamiste, en poste depuis 2014, et Patrice Canayer, né à Nîmes et entraîneur historique du MHB depuis 25 ans. Souvenirs, analyse des forces en présence, Michaël Guigou... les deux hommes lancent le derby. 

Objectif Gard : En quoi ce match est-il différent des autres ? 

Patrice Canayer : C’est toujours un match très important. Nîmes fait partie des candidats à une place en Coupe d’Europe. C’est forcément un concurrent direct par rapport à ces places-là.

Franck Maurice : C'est une question de suprématie régionale. L'USAM a été longtemps la tête de proue du handball régional. Montpellier a pris le dessus avec un nombre de titres assez important pendant que Nîmes essayait de se reconstruire. Il n'y a jamais eu de moment où les deux équipes étaient à niveau égal et se battaient pour un titre. Il y a toujours eu une équipe qui a voulu prendre la place de l'autre. Avec un peu de jalousie de la part de l'USAM qui était avant l'équipe enviée, désormais c'est Montpellier. On a réussi un peu à combler le déficit de manière patiente j'espère que l'on va continuer à se rapprocher de notre voisin.

Que représente l'adversaire pour vous dans le handball français ?

P.C : Je crois que le handball, dans l’ex-région Languedoc-Roussillon, a été un sport important. L’USAM puis Montpellier derrière ont assuré une grande promotion pour le handball français. Maintenant, avec l’Occitanie, le handball reste très important car, outre Montpellier et l’USAM, il y a aussi Toulouse. Le handball français doit beaucoup à ces trois clubs. Aujourd’hui, si nous voulons être dominateur au niveau national et européen, il faut d’abord l’être au niveau régional.

F.M : C'est l'équipe phare du début du XXIe siècle. C'est la seule équipe française à être parvenue à remporter deux fois la Ligue des Champions. Ça reste l'une des équipes majeures de l'histoire du hand français. C'est ça qui la place au-dessus des autres, à des moments en plus où on ne l'attendait pas. Des moments extraordinaires que l'on avait envie de partager avec les Montpelliérains parce qu'ils représentaient la France dans cette compétition.

La joie des Nîmois après leur victoire face à Montpellier, en demi-finale de la Coupe de France en avril 2018 (Photo Corentin Corger)

Quel est votre meilleur souvenir de derby ?

P.C : Je n’ai pas vraiment de souvenir. Ce qui est toujours intéressant, c’est la passion qu’il y a autour de ces matches, avec le public très présent. Chaque match est joué avec son contexte particulier. Ce sont des rencontres avec beaucoup d’engagement, d’enjeu et en général ce sont de très bons matches.

F.M : La victoire en demi-finale de Coupe de France ! (saison 2018-2019, NDLR) Ça nous donnait accès à une finale. C'était un match âpre, dur, serré. Le Parnasse était plein. Le dénouement avait été indécis jusqu'à la fin (32-30, NDLR). C'était un moment extraordinaire.

Dans quel état d’esprit votre équipe va-t-elle aborder ce match ?

P.C : C’est encore difficile de le dire. Nous avons conscience de la difficulté que représente un derby. C’est un match où il faut être très présent physiquement, tactiquement, mentalement, avec beaucoup de maîtrise émotionnelle. Nous avons peu de repères pour l’instant, mais nous allons attaquer ce match avec beaucoup de détermination et d’envie.

F.M : Il faut faire preuve d'un caractère beaucoup plus maîtrisé. On avait réussi à les bousculer à l'enthousiasme. Mais sur la durée, ça ne suffit pas. Il faut aussi de la rigueur et de l'intensité physique qu'eux maîtrisent parfaitement. L'enthousiasme peut nous amener à les battre deux fois sur dix. Si on veut rééquilibrer les statistiques il faut que l'on avance dans l'exigence.

"Il y aura beaucoup d'amour autour de lui"

Quel regard portez-vous sur l'équipe adverse version 2019-2020 ?

P.C : Je n’aime pas porter de jugement sur les adversaires et je n'ai pas encore vu jouer l'USAM. Mais je peux dire que l’USAM, avec le président David Tebib, fait depuis pas mal d’années du très bon travail et qu’elle a regrimpé petit à petit tous les échelons de la hiérarchie nationale, et peut-être demain internationale.

F.M : Pour avoir vécu ce genre de renouvellement excessif, ça peut avoir des connotations positives. Quand on avait changé sept ou huit joueurs à l'USAM il y a trois ans, on avait fait un début de saison tonitruant parce que ça apporte de la fraîcheur et de nouvelles visions. Les Montpelliérains ont vécu une saison dernière, malgré la seconde place, décevante car sans titre. Nous on signerait pour une saison comme ça.

Ce sera le premier derby de Michaël Guigou côté nîmois... 

P.C : Ce sera évidemment particulier. On a un immense respect pour Michaël Guigou. C’est toujours un plaisir de le retrouver sur un parquet. Maintenant cela ne changera pas notre façon d’aborder le match.

F.M : Lui seul pourra gérer car personne n'a jamais été à sa place. Ça va être un moment spécial parce que je pense que les Blue Fox (le groupe de supporters de Montpellier, NDLR) vont lui réserver un accueil particulier et que le public nîmois voudra lui aussi lui montrer son attachement. Il y aura beaucoup d'amour autour de lui. Le plus difficile à gérer ce sera ce trop plein d'émotion.

Quelles sont les ambitions de votre équipe, cette saison ?

P. C : Les ambitions sont grandes. Il ne faut pas se fixer de limite. Les objectifs sont de terminer dans les deux premiers du championnat, de se qualifier pour la Ligue des champions et d’essayer de gagner un titre national. Au niveau européen, c’est de sortir des poules de la Ligue des champions. Ce sont des objectifs qui ont été fixés par la direction du club, ils sont très élevés. L’ambition, c’est aussi de faire progresser le groupe et d’aller le plus loin possible dans toutes les compétitions.

F.M : Nous on cherche à s'installer, à être meilleur dans ce que l'on propose au quotidien. Dans notre façon de nous entraîner, dans cette envie d'être perpétuellement traversé par la volonté de gagner des matches. Si on continue à mettre la même autorité en déplacement et qu'on est meilleur contre les équipes comme Montpellier, on aura fait un grand pas en avant.

Propos recueillis par Norman Jardin et Corentin Corger

Norman Jardin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio