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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.09.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 942 fois

NÎMES EN FERIA Juan Leal triomphe des Fuente Ymbro

Juan Leal (Photo Anthony Maurin).

Un exemplaire sculpté de Fuente Ymbro (Photo Anthony Maurin).

Corrida de clôture de Fuente Ymbro pour Alberto Lopez Simon (salut et silence), Juan Leal (deux oreilles et oreille) et Gines Marin (oreille et silence).

Voilà, la feria des Vendanges cuvée 2019 est déjà finie. Une belle petite course pour clôturer la session nîmoise. Les Fuente Ymbro, bien présentés, sans surcharge pondérale, plus ou moins mobiles et encastés n'ont pas donné pleinement satisfaction mais, au vu de leur temporada, la corrida nîmoise est positive pour le fer de la source.

Alberto Lopez Simon (Photo Anthony Maurin).

Face à ces cornus, Alberto Lopez Simon est le chef de lidia. Le maestro est encore jeune, se sent plutôt à l'aise dans les terrains qu'il emprunte et embarque son opposant où il le désire. On sent que la corrida (et la feria) est enfin lancée tant l'animation proposée plaît aux tendidos. De la générosité, un parfait accord entre l'homme et l'animal et de la transmission. Voilà ce qui a manqué depuis le début de la feria. Enfin, maladroit à la rapière, l'Espagnol perd tout ce qu'il aurait dû gagner. Salut.

Alberto Lopez Simon (Photo Anthony Maurin).

Le chaud et le froid. Alberto Lopez Simon aura soufflé les deux en ce dimanche de clôture... Alors d'accord, on dira qu'il est tombé sur un toro confus, désordonné dans sa charge, parfois violent mais avec le talent d'un tel maestro on doit s'acclimater un peu mieux à ces détails. Lopez Simon n'a même pas voulu voir le toro (sauf à gauche où il s'est montré inspiré). Il n'a jamais trouvé le sitio et ne s'est pas engagé pleinement dans cette faena silencieuse.

Juan Leal (Photo Anthony Maurin).

Celui qui a trouvé le sitio c'est le Français Juan Leal. On l'attendait au tournant, il a bien négocié le virage ! Il est venu avec son panache en bandoulière et son cerveau connecté. Juan Leal s'est mis en quatre pour sortir la course de la torpeur dans laquelle elle entrait. Le diestro arlésien est dans un bon moment, il torée avec passion, fougue et pouvoir.

Les deux oreilles qu'il a coupé ne sont peut-être pas méritées mais ne boudons pas notre plaisir. Une véritable oreille aurait eu plus de sens mais sa mise à mort, engagée comme toujours avec lui, a sûrement convaincu le président Julien Plantier de sortir le second mouchoir blanc. Leal se paie le luxe de couper deux oreilles à un toro de Fuente Ymbro dans une arène de première catégorie, un point positif de plus dans une saisons bien remplie.

Juan Leal (Photo Anthony Maurin).

Et elle n'est pas encore finie cette saison ! Après les deux oreilles de son premier, Leal a coupé un appendice de son second. Toujours aussi déterminé, dans les cornes, à genoux même. Au capote, Leal a pris un sacré bouchon en prenant le toro de face qui arrivait lancé comme le TGV qui va passer non loin de Nîmes (centre) d'ici la fin de l'année. Opiniâtre, oui. Sérieux, oui. Plein d'allegria novillerile, aussi. Juan Leal a frôlé la correctionnelle à deux ou trois reprises lors de ce combat mais il n'a jamais rompu et a pu sortir par la Porte des Consuls la tête haute. Leal est promis à un bel avenir s'il reste dans ce qu'il sait faire. Les valeurs qu'il partage et montre de jour en jour sont celles d'un personnage qui peut devenir important.

Gines Marin (Photo Anthony Maurin).

Gines Marin, torero de Nîmes car il y a pris son doctorat il y a trois ans, a coupé une petite oreille à l'issue de son premier combat. Une merveille de douceur à gauche. Il a su prendre ce toro âgé de près de six ans par le bon bout en suggérant aux aficionados présents des tracés peu communs. On n'a pas toujours l'occasion de voir un tel toro (don l'âge est même passé inaperçu) mais que cela fait du bien de retrouver une lidia correcte et une personnalité éclater au grand jour.

Gines Marin et le sobrero (Photo Anthony Maurin).

Alors c'est maintenant que la course change de sens. Le sixième toro entre en piste. Il est manso, c'est certain. Le maestro ne veut pas le voir, sort à peine de son burladero et ne lui donne aucun capotazo pour tester ses qualités et ses défauts. Le cheval du piquero entre en piste après qu'un subalterne se soit exercé à la cape sur le toro qui toro s'élane et se fracasse contre le caparaçon. L'étui de la corne gauche se brise, la corne elle-même perd sa point mais le toro demeure parfaitement valide. C'est alors que le palco sort le mouchoir vert. Pourquoi? Si c'est pour la corne, c'est bizarre mais si c'est pour ses défauts de manso, c'est carrément inexplicable ! Il existe un autre mouchoir que le vert, il est rouge (il ne faut pas être daltonien je vous l'accorde). En attendant, les banderilles noires auraient pu être posées. Y en a-t-il encore à Nîmes ?

Bref, après un petit quart d'heure d'animation pour tenter de faire rentrer le toro au toril, la décision est prise de le mettre en mort en piste. Hésitation, conciliabule, Gines Marin sort de son trou et assume une charge qui n'est pourtant pas la sienne mais qu'il se devait d'assumer.

Le septième toro est enfin dehors et peut commencer l'ultime faena de la tarde et de la feria à l'issue de laquelle Gines Marin a entendu le silence d'une assemblée dans l'expectative. Certes, Marin a un peu trop tirer les ficelles que lui proposait le bicho mais il n'a pas réussi à conquérir le cœur des gradins. La faena tombe à plat car le toro se délite (comme le torero) et s'achève dans l'indifférence et la nuit.

Anthony Maurin

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