FAIT DU JOUR À Nîmes métropole, le pouvoir est (encore) une affaire d’hommes
Sur les 39 maires de l’agglomération nîmoise, seulement cinq sont des femmes. Qui sont-elles et comment exercent-elle le pouvoir ? Rencontre.
Si les lois sur la parité s'empilent, le monde politique reste largement dominé par ces messieurs. À l’Agglo, seulement cinq femmes arborent l'écharpe tricolore : Fabienne Richard, à Redessan ; Véronique Poignet-Senger à Montignargues ; Nicole Perrau à La Rouvière ; Catherine Bergogne à Saint-Mamert-du-Gard et Marjorie Enjelvin à Clarensac.
« On m’a confondu avec la secrétaire ! »
Dans cet univers masculin, leur singularité joue parfois des tours. « Au début à Nîmes métropole, certains m’ont confondu avec la secrétaire parce que je prenais des notes en réunion ! », se rappelle, amusée, Véronique Poignet-Senger. D’autres ont eu des expériences plus douloureuses, comme le maire de Clarensac : « En 2014, certains n’ont pas voulu se ranger derrière une femme. Ils ont fait leur propre liste. »
Élues grâce ou contre des hommes
Malgré ces relents machistes, nos édiles ont fait leur entrée en politique grâce à des hommes : Hervé Giely à Redessan, Jean-Rémy Solana à Saint-Mamert ou Jacques Bruguière à La Rouvière. Si Marjorie Enjelvin a débuté avec l'ancien maire de sa commune, elle a dû sortir les griffes pour remporter les élections de 2014 : « Dans mon village encore machiste, on ne m’a pas adoubée. »
« Moi, c'est le maire est venu me chercher », raconte le maire de Montignargues. «iI manquait quelqu’un sur la liste et je ne travaillais pas.» La disponibilité, le nerf de la guerre. À Saint-Mamert, Catherine Bergogne, qui a succédé à Jean-Rémy Solana il y a sept mois, l'atteste : « Mes enfants sont grands et je suis fonctionnaire à la DDTM (*). J'avais du temps pour remplir ce mandat. »
Comme son homologue redessanaise, professeure à la Chambre des métiers, son statut de fonctionnaire lui permet de dégager du temps. Ce n’est pas vrai pour tout le monde... Après deux mandats, le maire de La Rouvière, Nicole Perrau, ne se représentera pas en 2020 : « Arriver à lier mon métier d'enseignante et mon mandat est devenu trop difficile. Maire, c'est un job à plein temps ! »
Femme-maire : avantage ou inconvénient ?
En politique, « être une femme est plutôt un avantage. Les opposants sont moins agressifs », pense Catherine Bergogne. Pour nos cinq maires, une femme ne fait pas de la politique comme un homme : « Ils sont plus techniques, plus froids », croit Marjorie Enjelvin, évoquant la disparition d'Antoine, retrouvé mort l’an dernier : « J’ai un gamin de 16 ans, une fille 10 ans. En étant mère, j’ai plus d'empathie.»
Les élues gèreraient « leur mairie comme leur famille. » Une famille, dont il est difficile de se séparer. « Monter des projets dans notre village me passionne », poursuit le maire de Redessan, candidate à sa succession, à l’instar de Saint-Marmert et Montignargues. Seule à maintenir le suspense, l'édile clarensacoise : « Je n’ai pas encore pris ma décision, mais la passion me pousse à continuer. » Une stratégie que partagent, cette-fois, bon nombre d'élus masculins.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
* DDTM : Direction départementale des territoires et de la mer.
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