AIMARGUES La Poste reçoit son PDG, le syndicat Sud organise le comité d'accueil
Devant la plateforme de distribution du courrier d'Aimargues, le syndicat Sud Poste Gard, qui avait appelé à la grève, s'est mobilisé pour faire entendre son mécontentement face aux changements induits par la restructuration de La Poste.
Profitant d'une intervention aux Assises des petites villes de France qui se tenaient au Pont du Gard Philippe Wahl, PDG de La Poste, a rencontré ce matin des facteurs de la plateforme de distribution de courrier d'Aimargues et des représentants syndicaux. "Un grand honneur", selon le nouveau directeur du centre de distribution.
Un avis qui n'était pas partagé par le syndicat Sud Poste Gard, qui avait décidé non seulement de ne pas répondre à l'invitation mais d'organiser un comité de sortie pour interpeller Philippe Walh sur le mal-être d'une profession en pleine mutation.
Ils sont une quarantaine, mobilisée depuis le petit matin devant les grille : pancartes, porte-voix et la ferme intention de se faire entendre. Alain Leclerc, secrétaire départemental Sud Poste Gard, revient sur les revendications qui agitent les syndicats de la profession depuis plusieurs mois. "La politique de l'entreprise ne changera pas, affirme-t-il. On continue à fermer des bureaux et à investir sur le développement des produits à valeur ajouté en oubliant le service public. La direction justifie ce que nous considérons comme une dégradation des services rendus mais aussi des conditions de travail par une restructuration nécessaire." Un avis que ne partage pas le dirigeant syndical, qui dénonce un mal-être au travail qui aurait poussé 46 facteurs en France à la tentative de suicide.
Changement de scénario
En cause, des horaires chamboulés, des tournées qui ne sont plus préparées par le facteur mais par un logiciel. Bref, un facteur, humain celui-là, totalement négligé. Ajoutons à cela qu'à la suite d'un reportage d'Envoyé spécial sur France 2 consacré au mal-être des personnels de La Poste, Philippe Wahl a refusé de s'expliquer devant les médias et aurait donné des consignes de silence au personnel. Une attitude jugée "méprisante " par le Syndicat Sud qui y voit une rupture totale de dialogue et un manque de considération.
Le temps passe devant les grilles. Le PDG, arrivé à 7H15, n'est toujours pas sorti à 10h30. Une, deux trois voitures de gendarmerie se garent à proximité. Les militaires serrent des mains et prennent la température. Il est prévu, "une bronca" à la sortie de Philippe Walh et des femmes étendues sur le passage pour symboliser la souffrance de la profession.
L'attente dure peu de temps après que les forces de gendarmeries sont arrivées. Et contre toute attente, c'est à pied que le PDG sort des bâtiments et vient à la rencontre des grévistes. Il se mêle à la foule et serre des mains. Philippe Walh, se veut souriant et … furtif. C'est bien vite qu'il se dirige vers le parking. Le scénario imaginé par les grévistes n'aura pas lieu. Le chauffeur est copieusement hué à son passage et le PDG interpellé au mégaphone.
Phillipe Walh ne répondra pas aux questions de la presse, laissant le soin de le faire à Simon Del Castillo, directeur de la communication ; branche service colis de La Poste. Celui-ci accepte de nous consacrer tout le temps nécessaire. Il reconnaît que" la transition est difficile même si elle est indispensable pour pérenniser l'entreprise. La baisse des courriers n'est pas encore compensée par la livraison des colis et les nouvelles habitudes d'utilisation des services de courrier demandent des adaptations que les facteurs vivent parfois difficilement."
"Pas question de communiquer sur un reportage à charge"
Impossible d'obtenir des chiffres sur les tentatives de suicide côté direction qui "refuse toute comptabilité morbide" mais affirme avoir mis en place un réseau de prévention composé de professionnels de santé et de RH de proximité. "Un millier en France et 10 dans le Gard", pointe Simon del Castillo. On ne peut s'empêcher de penser qu'une telle mobilisation vient bien en réponse d'un vrai problème. Et de compléter son propos en affirmant que "le modèle social de la Poste s'interdit tout licenciement ou mutation forcée et propose un programme de formation interne à ses personnels."
Quant au refus de communiquer du PDG, il y répond en arguant "qu'il était hors de question pour la direction de s'associer à un reportage à charge qui comportait une scène d'effraction dans les locaux de La Poste, filmée de manière complaisante." Et d'objecter que "Philippe Walh n'avait pas hésité à venir à la rencontre des mécontents preuve qu'il est ouvert au dialogue."
Là encore, le sentiment n'est pas partagé par tous et un dialogue de sourds semble s'être installé entre une direction déterminée à mener à bien sa restructuration et des syndicats qui oscillent entre colère et fatalisme.
Véronique Palomar Camplan
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