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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 20.09.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 437 fois

PONT DU GARD Gérard Larcher se place du côté des maires des petites villes

Le président du Sénat Gérard Larcher, ce midi au Pont du Gard (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le président du Sénat, Gérard Larcher, était aux Assises de l’Association des petites villes de France (APVF) ce vendredi au Pont du Gard, un jour après le Premier ministre.

Et comme le Premier ministre, Gérard Larcher a choyé les maires des petites villes, « qui représentent un Français sur trois », rappellera-t-il. Et une bonne partie des grands électeurs des sénateurs, pourrait-on ajouter avec un peu de mauvais esprit. Des villes concernées par une « fracture », d’après les termes de Gérard Larcher, « mais par nature, les fractures, ça se résorbe. Le rôle du Sénat est d’être un réducteur de fractures. » En tout cas, le Sénat et son président se voient comme les avocats des communes, notamment rurales.

Qualifiant les annonces sur les petites villes faites par le Premier ministre hier de « bonne chose », Gérard Larcher caractérisera plus loin 2018 d’« année horribilis pour les relations entre les collectivités territoriales et l’État ». Un constat « dont l’échec de la conférence nationale des territoires a été l’épicentre », poursuit Gérard Larcher, avant de lâcher que « pour évoluer, il faut s’écouter. » À bon entendeur.

Sacrifiant lui aussi au mea culpa post-Gilets jaunes (« cette crise a révélé notre éloignement vis-à-vis des réalités du terrain »), le président du Sénat enchaînera ensuite les sujets. Les "Maisons France services", annoncées par le Premier ministre dans chaque canton ? « Elles peuvent constituer une réponse, mais il faut se dire que la première de ces maisons, c’est la mairie », estimera-t-il sous les applaudissements. Les fermetures de trésoreries, notamment dans les petites villes ? « Je ne veux pas d’un pays où on a un service premium dans les métropoles et low-cost sur le reste du territoire. » Applaudissements (bis).

Le président du Sénat Gérard Larcher, ce midi au Pont du Gard (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Attention aux conduites verticales », avertira ensuite Gérard Larcher avant de reprendre son passage en revue des grands sujets. La santé et les déserts médicaux ? « C’est un sujet majeur », affirme-t-il sans surprise avant de rappeler que les sénateurs « ont réussi à imposer que le troisième cycle de médecine générale se fasse dans les zones sous-dotées. Mais est-ce suffisant ? » La réponse est probablement dans la question. Sur la couverture numérique, « il y a encore beaucoup de zones blanches, il faut que nous fassions pression tous ensemble », lancera Gérard Larcher. Quant à la transition écologique, « essentielle », elle doit « venir du bas. » Nouveaux applaudissements.

Décentralisation et chemises XXL

La question du « blues des maires » est elle aussi revenue dans le discours du président du Sénat, avec notamment la mort tragique du maire de Signes cet été. « La réponse doit être juridique, mais pas seulement », poursuivra-t-il, avant d’affirmer que les sénateurs allaient se pencher rapidement sur le nombre de plaintes de maires classées sans suite.

Alors que dans deux semaines le Sénat va voir en première lecture le projet de loi « Engagement et responsabilité » largement présenté hier par Édouard Philippe, Gérard Larcher réaffirmera que cette loi ne se fera pas sans le Sénat. La loi vise à « ajuster, corriger, adapter la loi LOTRe », rappellera le président des sénateurs. Le texte va réformer les intercommunalités, dont « un quart fonctionne mal, notamment celles qui ont la taille de mes chemises, c’est à dire XXL », lancera-t-il, goguenard. La salle, peuplée de maires de petites communes, a apprécié.

Reste la question des finances locales, avec la compensation de la suppression de la taxe d’habitation. « Nous n’avons pas encore les simulations, elles nous étaient promises pour fin juillet ! », tonnera Gérard Larcher avant de redouter « un tsunami sur la péréquation. » Le président du Sénat préférerait « une nouvelle génération de décentralisation » par opposition à la « recentralisation progressive » qui sévirait depuis le printemps 2017. « Je prends au mot le Premier ministre, affirmera Gérard Larcher. Cette nouvelle génération de décentralisation, construisons-la ensemble. » Chiche ?

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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