Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.10.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 381 fois

LE 7H50 de l’écrivain bagnolais Christian Dorsan, qui publie un polar 100 % gardois

L'écrivain bagnolais Christian Dorsan (DR) - Fleury Mathieu

Avec « À quel sein se vouer » (éd. Les Presses littéraires), l’auteur Bagnolais Christian Dorsan immerge son polar entre Goudargues, Sabran et Bagnols.

Ce nouvel ouvrage est le deuxième avec le lieutenant Delarque, déjà vu dans le « Quart d’heure bagnolais », flic atypique et personnage attachant de ce polar efficace. Christian Dorsan, qui se décrit, le sourire en coin, comme « un auteur de gares TER, pas de grandes lignes », répond à nos questions.

Objectif Gard : Avec ce nouveau roman, vous retrouvez le lieutenant Delarque et votre région d’origine. Un retour aux sources ?

Christian Dorsan : Toujours. De toute façon, le Sud est mon terrain de jeu, j’aime bien y retourner. Mon éditeur, les Presses Littéraires, voulait une suite avec le même personnage, dans la même région. Ça m’a fait plaisir d’y retourner.

Dans ce livre, vous écrivez : « Il n’y a pas que les grandes villes qui ont droit au sordide ». C’est un peu votre philosophie...

On ne met pas assez en lumière ce qui se passe dans les « petits territoires », on a toujours l’impression que tout se passe dans les grandes villes, alors que les « petits territoires » sont très intéressants et sources de mystères. Je cherche à mettre l’accent sur des endroits auxquels on apporte peu d’importance, mais qui ont pourtant une vie très riche, comme Lussan avec son festival du livre ou Goudargues avec son festival des arts de la rue, dont je parle dans le livre.

Les faits au départ de l’enquête sont sordides, mais vos descriptions restent courtes, on a l’impression que vous ne voulez pas insister sur cet aspect.

C’est une volonté. D’une part car je ne me sens pas capable de faire du sordide sur 200 pages. D’autre part car avec mon éditeur, nous voulons toucher le grand public, être lisible par tous, donc nous ne pouvons pas faire quelque chose de sanguinaire. Au fond, ça m’arrange : je ne sais pas le faire et je ne veux pas le faire.

Avec Delarque et Muguet, vos deux flics, on tient un vrai duo, une confrontation de caractères...

Oui, après c’est peut-être moins prononcé que dans le premier polar, qui mettait en place ces personnages. Mais c’est un duo assez détonnant !

Le lieutenant Delarque est un personnage différent : un flic de Gauche, homosexuel, désenchanté, spirituel et toujours un peu "borderline"...

Oui, c’est surtout quelqu’un à la recherche d’un absolu. Au fur et à mesure, avec sa profession, il devient lassé de l’humanité. Sa vie privée n’avait été qu’effleurée la première fois, là elle se précise.

Les écrivains sont présents dans votre livre, avec deux protagonistes. Une mise en abîme ?

Je n’y ai pas fait attention. En réalité, il me fallait donner un cadre à l’histoire. Le salon du livre de Lussan, auquel j’ai participé deux fois et où je me suis bien amusé, m’a donné ce cadre. Il n’y a pas de volonté de taper sur les écrivains. Ça aurait pu être une autre profession.

Au fil de la lecture, une question émerge : qu’avez-vous contre les maisons propres et bien rangées ?

(Rires) Elles ne vivent pas, j’ai l’impression que ce sont des appartements-témoins. J’aime bien qu’il y ait un peu de foutoir, de la vie. Quand une maison est parfaitement rangée, ça cache quelque chose. Quand tout est parfait, c’est que quelque chose ne fonctionne pas.

Question bonus : alors que l’enquête se passe à Goudargues, Delarque écoute du Gustav Mahler. Connaissez-vous le nom du maire de Goudargues ?

Non…

Fred Mahler.

(Rires) C’est pas vrai ! Je l’ai écrit sans le savoir. J’aime beaucoup ce compositeur, et je trouve ce mouvement magnifique, très puissant.

Le prochain livre est-il déjà en cours d’écriture ?

Quelque chose est né dans ma tête il y a quelques jours, au retour de Lisbonne, j’aimerais faire quelque chose d’assez rude. En attendant, il y aura quelque chose à la rentrée littéraire 2020 aux éditions Vibrations, le texte est en cours de correction. Il sera plus intime, dans la veine de « Celui de nous deux qui part le premier. »

Propos recueillis par Thierry Allard

« À quel sein se vouer », de Christian Dorsan, est publié aux éditions les Presses littéraires. 152 pages, 10 euros. En vente à Bagnols, au Kiosque et à la Librairie Occitane et ici.

Thierry Allard

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