Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.10.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 283 fois

MERCREDI CULTURE Amandine, Jules et les autres s’exposent à Maison Rouge

© Helmut Krackenberger

Jusqu’au 29 décembre, le musée des Vallées cévenoles – Maison Rouge – de Saint-Jean-du-Gard propose l’exposition Scène de vie en Cévennes à travers les photographies de Richard Bruston, Daniel Faure et Helmut Krackenberger.

Marquées par un exode rural sans précédent amorcé au début du siècle et qui atteint son apogée dans les années 1950 et 1960, les Cévennes se repeuplent lentement à partir de 1968 avec l’arrivée de ceux que l’on nomme les Néo-cévenols. On assiste alors à la disparition progressive de la société traditionnelle rurale et de ses derniers représentants. Richard Bruston, Daniel Faure et Helmut Krackenberger ont parcouru les Cévennes, qu’elles soient gardoises, lozériennes ou ardéchoises, à cette époque charnière où le paysage rural se transforme radicalement.

Les trois photographes nous livrent des clichés poignants, pleins de tendresse, d’authenticité et d’humanité. Au-delà de leur connotation sentimentale, ces photographies ont une importante valeur ethnologique. Elles sont les témoins du bouleversement et de l’évolution de la société cévenole. Ainsi, cette quatrième exposition de Maison Rouge résonne comme un hommage aux scènes de la vie quotidienne, aux gestes simples et oubliés mais aussi, et surtout, aux hommes et aux femmes qui incarnent la société cévenole traditionnelle : Amandine, Jules, Ernest, Lydie et tous les autres.

L'exposition est à découvrir jusqu'au 29 décembre.

Focus sur les photographes

Richard Bruston naît d'une famille de théologiens, dont Henri Bruston, son oncle, un pasteur bien connu à Saint-Jean-du-Gard. Après des études de photographie et un début de carrière à Paris, le jeune homme s’installe à Anduze en 1969. Les Cévennes attirent son regard depuis l'adolescence. À 30 ans, il redécouvre la beauté foisonnante de leurs paysages, de leurs gens et de leur habitat. Le photographe abandonne rapidement le travail en studio pour s'approcher au plus près de ces gens, faisant tomber quelques barrières. Il gagne la confiance des habitants qui ont recours à ses services pour les photographies d'identité et les reportages mariages. Il vit depuis les années 1990 à Montpellier et garde un lien privilégié avec les Cévennes.

Daniel Faure découvre sa vocation en 1974 lorsqu’il réalise ses premiers clichés en accompagnant des moutons en transhumance. Les Cévennes deviennent alors pour lui un terrain de jeu, le théâtre de son monde. Pendant près de dix ans, il en photographie les paysages pour tenter de définir la place de l’Homme dans son environnement, à la recherche de ce qu’il appelle « l’âme du paysage ». En 1980, il réalise sa première exposition Serres et vallats des Cévennes pour le Musée des vallées cévenoles, dans laquelle il aborde les questions de l’Homme et de ses contradictions : la joie, le doute et l’angoisse. Daniel Faure a également travaillé en Provence, à la frontière italienne, en Espagne, en Irlande, en Écosse et au Québec. Il laisse à sa mort, en 2014, un fonds photographique en déshérence, d’une valeur et d’une qualité encore méconnues du grand public.

Helmut Krackenberger, Sarrois d’origine,  décide à l’âge de 21 ans de se consacrer à la photographie après quatre années d’études d’ingénieur. Lorsqu’il découvre les Cévennes ardéchoises, il est immédiatement fasciné par le caractère sauvage et mystérieux de ces paysages. Ses nombreux clichés illustrent avec émotion ses pérégrinations et font l’objet d’une exposition au Parc National des Cévennes dès sa création en 1970. Helmut Krackenberger vit désormais en Ardèche et réalise par sa production photographique un important travail de valorisation du territoire.

Elodie Boschet

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