Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.10.2019 - abdel-samari - 4 min  - vu 1292 fois

LE 7H50 de Xavier Douais, président de la CPME Gard : "Je suis très sollicité pour les Municipales à Nîmes"

Xavier Douais (Photo : Objectif Gard)

Xavier Douais, président de la CPME (Conférence des petites et moyennes entreprises) Gard s'engage pour l'économie gardoise et peut-être demain dans la politique. En attendant, dans les instances nationales parisiennes comme localement, le gérant de boutique de prêt-à-porter et de produits dentaires défend au quotidien les commerçants et chefs d'entreprise. Entretien.

Objectif Gard : Allez-vous prendre des responsabilités pour les prochaines municipales à Nîmes ?

Xavier Douais : Je peux vous dire en tout cas que je suis très sollicité depuis plusieurs mois pour les Municipales à Nîmes. Aujourd'hui, le paysage est encore flou. On ne connaît pas tous les candidats. Je n'ai donc pas encore pris ma décision. J'ai presque envie de vous dire que tout dépendra du risque Rassemblement national. Je veux éviter ce danger. Pour cela, je pourrais autant m'investir que rester à ma place.

Vous êtes en charge du volet "Commerces" au niveau national pour la CPME. Comment tout cela s'articule-t-il ?

Je suis dans la dynamique de fin du premier mandat. J'interviens effectivement au niveau national au travers des 117 unions territoriales y compris les Dom-Tom sans compter la branche professionnelle des commerçants. C'est un travail indispensable pour faire avancer des problématiques telles que la revitalisation des centres-villes, le e-commerce et les relations franchisés-franchiseurs.

Pouvez-vous nous en dire plus ?

Prenons la problématique des relations entre franchisés et franchiseurs. Il y a un déséquilibre selon moi. Avec le développement des ventes sur Internet, une partie du chiffre d'affaires échappe aux franchisés. Nous souhaitons donc que dans les contrats passés entre les protagonistes, nous puissions ajouter un avenant qui prend en compte cette réalité. Aujourd'hui, le constat est partagé mais rien n'est mis en place. C'est aussi lié au fait que la Fédération française de la franchise représente uniquement les franchiseurs. La négociation est donc forcément difficile pour les franchisés qui ne sont pas regroupés de leur côté.

Un autre sujet : les vols à l'étalage qui touchent particulièrement les commerçants...

Effectivement, c'est une problématique qui se développe de plus en plus. Il n'y a à ce stade aucune réponse pénale. C'est souvent un simple rappel à la loi. On s'est appuyé sur le développement de la police de proximité mise en place par le Gouvernement pour proposer la mise en place systématique d'amende. C'est un projet que l'on défend depuis juillet 2018. Il faut que l'on puisse décriminaliser le vol simple afin de mettre en place un système qui dresse plus facilement des PV. Avec la bonne technique, pourquoi pas en concertation avec la Fédération des agents de sécurité. Ainsi, la constatation appuyée par la vidéosurveillance permettrait de certifier le délit et donc l'amende. On va très loin sur ce volet. On rencontre d'ailleurs prochainement le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Sur le e-commerce, quelle est votre approche ?

Il existe aujourd'hui une charte de bonne pratique pour les plateformes d'e-commerce et, étonnamment, celle qui vend le plus de plus de produits par ce canal - à savoir Amazon -, a refusé de signer. Nous n'étions pas forcément favorable à une taxe de 3% sur le chiffre d'affaires mais dans le cadre de la transition numérique, ce nouvel impôt pouvait faire sens pour accompagner la mutation des petits commerçants. Amazon a pris la décision de répercuter ces 3% sur les vendeurs via une augmentation de la commission de vente et pire, par provocation, de communiquer sur la hausse des prix directement au client final. C'est révoltant. Cette taxe a été mise en place à destination des groupes mondiaux qui ne paient pas d'impôt sur les sociétés en France. In fine, c'est le consommateur qui va payer. Ils sont dans une position d'ultra domination. Il est donc temps de réfléchir de façon globale. Jusqu'à se poser la question sur notre volonté d'implantation d'Amazon sur notre territoire, à Fournès. C'est peut-être 150 emplois à la clé, mais à quel prix ?

Enfin, la revitalisation des centres-villes est toujours au point mort. Pourtant, un plan ambitieux était annoncé par l'État. Pourquoi ça traîne ?

Vous faites allusion à Action coeur de ville, ce programme dédié à la redynamisation des centres-villes de plus de 200 villes moyennes. Je suis membre du conseil d'orientation de ce programme et comme vous, je déplore les lenteurs. C'est dommage car ce plan prévoyait cinq axes majeurs : la mise en valeur du patrimoine, la mobilité, les commerces, la place des services publics, etc. Malheureusement, à ce stade, nous n'avons pas de vues globales de ce que chacun peut faire sur son territoire. Nous avons écrits des courriers restés sans réponse au maire d'Alès, de Bagnols. J'ai proposé mon aide mais rien ne bouge. On ne sait pas. C'est quand même cinq milliards d'euros sur cinq ans. Où est l'argent ? Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a rien de concret pour le moment.

Mais vous, que proposez-vous ?

La même chose depuis un an, il faut rouvrir les rideaux des commerces fermés. Pour cela, nous avons fait 28 propositions qui passent pas des aides aux commerçants qui restent en coeur de ville, des accompagnements vers la transition numérique, des mesures fiscales et sociales incitatives, un coût du travail peut-être moins élevé prenant en compte les problématiques d'accès, etc. Et pourquoi pas imaginer comme pour les zones franches urbaines, des zones de centre-ville exonérées totalement de charges. Je suis intimement convaincu que c'est un enjeu prioritaire. Si je dois m'investir localement pour les prochaines échéances politiques, c'est cela qui m'intéresse.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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