ÉDITORIAL Les super profits et tout le reste
Les super profits. Ce sont les nouveaux profiteurs de crise. Vous savez, ceux que l'on pointait déjà du doigt lors de la crise sanitaire. Cette fois-ci, ce sont les fournisseurs d'énergies et particulièrement ceux de l'essence qui sont sous les radars. Portés par la flambée des prix de l’énergie, ils ont engrangé des bénéfices record. Rien qu'en 2022, Total s'est mis de côté la bagatelle de 10 milliards d’euros. Engie tient le haut du pavé aussi avec 5 milliards d'euros. Dans le même temps, la facture des consommateurs augmente. Et encore, elle n'augmente pas aussi vite que chez nos voisins européens car le Gouvernement en France a eu la bonne idée de mettre en place un bouclier de protection jusqu'à la fin de l'année. Ceci étant dit, faut-il quand même surtaxer ces entreprises ? Cet été, l’Assemblée nationale a dit non. Mais depuis ce week-end, le débat est relancé. Et c'est le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure qui est en première ligne. Pour une fois qu'on ne lui fait pas de reproches dans sa famille politique... Il propose un référendum d'initiative partagée (RIP) sur le sujet. Et il n'est pas loin de réussir son coup. Pour le moment médiatique. Jean-Luc Mélenchon le soutien dans sa démarche. Et même la Gauche dans son ensemble applaudit. Pour parvenir à ses fins, il lui faudra obtenir deux choses. Le dispositif constitutionnel permettant de soumettre une proposition de loi à référendum est très clair. D'abord, il faut 185 parlementaires signataires. Entre l'Assemblée et le Sénat, les groupes de Gauche ont largement le nombre. Ensuite, il faut environ 5 millions de Français favorables. En toute logique, rien n'est impossible car quelque 67 millions de citoyens sont concernés par les hausses spectaculaires. Après cette étape, la proposition de loi devra être examinée par chacune des assemblées dans un délai de six mois. Et c'est à ce moment-là que tout se corsera. Car la majorité même relative à l'Assemblée nationale est plutôt hostile à rajouter des taxes dans le pays qui prélève déjà le plus en Europe. Rien ne dit non plus que dans six mois, la crise inflationniste sera toujours là. Reste une porte de sortie plus rapide et efficace : la prise de conscience des géants de l'énergie. Qui pourrait tout bonnement faire un effort à la pompe et sur les factures tout de suite et maintenant. Mais les lois du capitalisme, on le sait bien, sont impénétrables...
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