ÉDITORIAL Piscine Nemausa : de Vert Marine à vert de rage
Encore l'une des conséquences de la guerre en Ukraine. Ou plutôt de la pression exercée par M. Poutine vis-à-vis des pays européens. Cette fois-ci, c'est la ville de Nîmes qui a eu du mal à se réveiller hier lundi. En effet, face à la hausse des prix de l'énergie, la société Vert Marine, qui exploite des dizaines de piscines en France dont Nemausa dans la capitale gardoise, a annoncé la fermeture de plusieurs établissements, estimant ne plus pouvoir faire face à la flambée des factures. Une fermeture temporaire, certes, mais qui passe mal. D'abord pour les salariés au nombre de 2 000 en France qui se retrouvent, pour une grande partie, d'office au chômage partiel. Ensuite, pour les usagers de ces établissements. Les particuliers, bien sûr. Mais surtout les associations sportives et les établissements scolaires. Adieu les cours de natation dans la piscine olympique. Pour combien de temps ? Personne n'a la réponse. Et certainement pas le délégataire de service public qui a sorti le parapluie. Bien tardivement selon l'Agglomération nîmoise. Une information qui se contredit avec le communiqué officiel de l'exploitant qui indique négocier, au niveau national, avec les collectivités depuis juin dernier. Qui dit vrai ? Cela étant dit, ça ne résout pas l'affaire. Comment peut-on unilatéralement mettre au pied du mur tous les acteurs concernés sans avoir cherché au préalable des solutions intermédiaires ? Difficile de croire qu'une première étape n'était pas envisageable pour amortir le choc énergétique. Comme par exemple réduire la température de l'eau des bassins, réduire les amplitudes horaires, etc. Faire preuve de sobriété sans radicalité. Vert Marine apparemment ne sait pas faire. Le coût de l'énergie ayant flambé. Il faut que la différence par rapport aux années précédentes soit payée par quelqu'un. On a bien compris l'ambition. Ce quelqu'un, c'est l'État ou Nîmes métropole. Qui sont vert de rage. Ce nouvel épisode renforcera à coup sûr les tenants d'un service public dédié. Puisque les entreprises, qui se proposent de le faire, ne le font qu'à une seule condition : assurer leur marge à tout prix. Quel que que soit le contexte. L'Agglo de Nîmes n'a pas besoin de chercher très loin. Il est grand temps de reprendre tout cela en main. D'autant que les piscines publiques de Nîmes sont ouvertes, elles. Et sont aujourd'hui gérées en régie municipale. CQFD.
Abdel Samari
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