FAIT DU JOUR L'ancien Croco Stéphane Mangione : « Les victoires se fêtaient à la Churascaia »
Le plus dijonnais des anciens Crocos, aujourd’hui entraîneur adjoint au FC Sochaux, a joué presque 300 matches avec le DFCO. Pourtant, il n’a rien oublié de sa saison 2003/2004 au Nîmes Olympique. Il se souvient des Gazeau, Ollé-Nicole, Chaveriat et consorts. Pour nous, Stéphane Mangione s'est replongé dans cette époque où les Crocos galéraient en National.
Objectif Gard : Dans quelles circonstances avez-vous signé au Nîmes Olympique ?
Stéphane Mangione : J’avais fait toutes mes classes à Dijon qui était un jeune club à l’époque. Mais nous n’avions pas le statut professionnel et Nîmes est venu me proposer un premier contrat pro.
Vous n’avez pas hésité avant de venir à Nîmes ?
Ce n’est pas le genre de club que l’on refuse. Il y avait une très belle histoire et des bonnes installations. Aujourd’hui, le stade des Costières a pris quelques années mais il y a 16 ans, c’était au top.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Nîmes ?
Plein de bonnes choses. Pour moi, c’est la découverte du monde professionnel avec une ferveur autour d’un club très populaire et une méthode de travail différente. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est l’engouement pour ce club. Les valeurs du Nîmes Olympique étaient aussi les miennes. J’aimais le cadre de vie.
« Fred Arpinon m’a beaucoup marqué »
Vous souvenez-vous de certains matches ?
Il y a celui que l’on gagne 1-0 contre Reims qui était leader. À dix minutes de la fin, je pique le ballon au-dessus du gardien champenois et je marque. J’avais d’ailleurs marqué à l’aller et au retour contre le Stade de Reims. J’ai marqué mon premier but face à Sète, c’était toujours chaud contre eux.
Qui étaient les meilleurs joueurs de ce Nîmes Olympique version 2003/2004 ?
Il y en avait un paquet quand même. Malheureusement, nous n’avons pas fait la saison que l’on aurait dû. Je me souviens de Vannuchi, Cohade, Chaveriat, Cirilli, Enza-Yamissi pour ne citer qu’eux. Je vais certainement en oublier. Il y avait aussi Pasqualetti, Horjak, Weber. J’ai gardé pas mal d’amis dans ce groupe. Les jeunes Barralon et Boulebda, qui était un très bon numéro 10. Fred Arpinon m’a beaucoup marqué, c’était quelqu’un qui était passionné par le football. Il était venu pour une dernière année mais il avait toujours cette soif de résultat.
Didier Ollé-Nicole était à la tête de l’équipe. Quel genre d’entraîneur était-il ?
Je l’ai croisé cette année en Ligue 2 car il est entraîneur d’Orléans. J’ai eu des très bons rapports avec 99% de mes coaches et il en fait partie. C’était quelqu’un de très travailleur, très méticuleux et il aimait ses joueurs. Il faisait de très longues séances. Je me rappelle la charge de travail qu’il nous concoctait.
«Le Nîmes Olympique a été très classe avec moi »
Pourquoi cela n’a pas fonctionné ?
Avec l’équipe que l’on avait, nous aurions dû faire beaucoup mieux. Je pense que nous avions une somme d’individualités intéressantes, peut-être même la meilleure du National de l’époque. Mais on n’a pas su travailler collectivement. Je me souviens de Richard Massolin qui avait fait un début de saison exceptionnel et qui a été pris en grippe par le public.
Le championnat de National était-il particulièrement compliqué ?
Oui et non. Il y avait des équipes un peu bâtardes, difficiles à jouer. Malgré notre public, nous étions très irréguliers à domicile. Aux Costières, on se devait de proposer autre chose et prendre plus de points. J’étais un peu triste du résultat car c’est un club qui méritait mieux.
Pourquoi êtes-vous resté qu’une saison au Nîmes Olympique ?
J’y étais bien et j’avais signé un long contrat (NDLR : 2 ans + 1 an). Mais j’ai perdu mon épouse en 2004. Dans ces circonstances, le Nîmes Olympique a été très classe avec moi. Il m’a permis de rentrer chez moi à Dijon, sans me demander des indemnités. Sportivement, c’est fabuleux ce que j’ai vécu là-bas mais au niveau de la vie privée c’était très complexe.
« Kande, Chaveriat et Cirilli, les leaders des nuits d’après-matches »
Quels étaient vos rapports avec le président Gazeau ?
Ils étaient très bons avec monsieur Gazeau, avec son fils Alain aussi. C’étaient des très bonnes personnes. Parfois pour de l’argent, certains peuvent retourner leur veste. Avec les dirigeants nîmois, ça n’a pas été le cas. Ils ont rapidement contacté Dijon et ils m’ont libéré de mes dernières années de contrat. J’avais besoin de rentrer dans ma région.
Les Crocos de l’époque étaient-ils des fêtards ?
Nous étions plutôt sérieux. Le coach ne nous laissait pas beaucoup de temps de libre alors quand nous en avions, nous allions à la plage. Quand il voyait les coups de soleil, il pétait un câble. Avec Horjak et Chaveriat, nous étions tout le temps ensemble à prendre du bon temps.
Qui mettait l’ambiance dans le vestiaire ?
Moise Kande était un grand déconneur. Avoir Loïc Chaveriat dans un vestiaire, c’est quelque chose. Jean-Charles Cirilli était aussi bon sur le terrain qu’en dehors. Ces joueurs amènent beaucoup de sourires. Ils ont la capacité d’être aussi des exemples sur le terrain et des leaders dans les nuits d’après-matches.
« J’étais le premier à déconner et à chambrer »
Faisiez-vous partie des ambianceurs ?
J’étais aussi un meneur, le premier à déconner, à chambrer. Je rentre un peu dans leur catégorie.
Où se passaient les après-matches ?
Un peu partout. Montpellier, Arles, et après les victoires nous allions à la Churascaia.
Les Nîmois sont désormais en Ligue 1. Cela doit vous faire plaisir...
Je m’en réjouis, le club est à sa place. Il a su s’entourer des bonnes personnes. De l’extérieur, il paraît très sain. Le club réfléchit et se structure.
Propos recueillis par Norman Jardin
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