FESTIVAL DE NÎMES UB 40, Tears for fears et les cerbères...
Pour le plus grand plaisir de près de 8 000 nostalgiques, les années 80 étaient à l'honneur hier soir dans les arènes bi-millénaires où se sont succédé deux icônes british, UB 40 et le duo Curt Smith-Roland Orzabal des Tears for fears. Si le public intergénérationnel a été à la fête, les journalistes pas vraiment...
Affichant 40 ans de carrière mais pas une ride, le reggae mâtinée de ska de UB 40 entamait le raout de la meilleure manière qui soit. Sourire aux lèvres et bonne humeur affichée, le combo de Birmingham et son impeccable section cuivre caressait le public dans le sens du poil. Un premier titre pour faire connaissance et dès le deuxième la complicité avec les occupants de la fosse s'établissait et c'était parti pour un enthousiasmant set "Rock'n'Roots" !
Portée par une vague reggae chaloupée, la foule, tout en déhanché, se laissait submerger et chavirait du bonheur d'être là. Au fil d'une prestation bien rodée, les dix musiciens égrainaient un florilège de leurs standards, repris en chœur par les fans. Sous les vivats, le cultisme "Red, red, wine" emprunté à Neil Diamond faisait tourner les têtes et faisait office du "dernier p'tit coup de rouge pour la route" avant que les roadies ne fassent place nette pour les Tears for fears.
D'impossibles conditions de travail
Et c'est là que la soirée tournait à l'embrouille pour les journalistes et photographes, pourtant dûment accrédités... En effet, alors qu'il était préalablement convenu par écrit que les professionnels puissent prendre quelques clichés depuis les "crash barrières" installées devant la scène pendant les trois premiers morceaux, quelques heures avant l'événement la production changeait les règles via un mail laconique adressé aux rédactions et de vagues excuses.
Et votre serviteur et ses compagnons d'infortune d'être finalement encadrés et escortés par la milice comme des délinquants gardés à vue avant d'être parqués à six dans 2 m2 à coté de la régie son, à une centaine de mètres de la scène, pendant que la foule dégainait les portables pour filmer et photographier à qui mieux mieux en toute impunité...
L’œil rivé au viseur pour tenter d'arracher un cliché convenable et sans pouvoir jauger l'ambiance, le quarteron de plumitifs et de photographes était ensuite raccompagné jusqu'à la sortie des arènes par une cohorte de "souriants" cerbères zélés prêts à bondir et craignant visiblement que d'aucuns de ces dangereux subversifs ne tentent une ultime escapade dans la foule pour faire son travail.
De fait, du concert des Tears for fears, tout juste pourra-t-on vous dire que le son était bon, et les éclairages et la scénographie très réussis. Pour le reste, rendez-vous sur les réseaux sociaux où vous avez bien un(e) ami(e) qui aura partagé photos et vidéos et faites-vous raconter la suite...
Philippe GAVILLET de PENEY
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