Le marché du Jean-Jaurès est un modèle du genre. Des dizaines de commerçants et de producteur et des centaines de visiteurs.

C'est toujours un moment spécial dans la vie d'une ville. La rentrée scolaire approche à grands pas, le soleil se lève plus tard, les Nîmois commencent à penser à la suite des évènements mais ils aiment par dessus tout se retrouver au marché pour papoter et débusquer les derniers produits estivaux.

"Je ne sais pas quoi en penser ! Je me languis de prendre mes vacances... On va partir deux ou trois semaines, selon le budget, entre la feria des Vendanges et le mois d'octobre. Cette saison a été bonne pour le marché de Nîmes et moins bonne ailleurs sur d'autres marchés, ça compense." Habitué des lieux, un traiteur poursuit : "Honnêtement c'était un bon été pour nous. Les locaux sont venus, tôt, et les touristes plus tardivement dans la journée. J'ai trouvé les touristes curieux du terroir et de ce que l'on propose."

Si les Français vont au marché, c'est pour vivre une expérience différente de celle des supermarchés. Pour parler à leurs producteurs, pour discuter des recettes à faire, de la saison, de tout et de rien mais aussi et surtout des prix. "Oui ! Certains commencent à négocier... On sent que les gens ont moins de sous, qu'ils font plus attention. Mais cette sensation, nous la ressentons chaque année à la même période. La rentrée scolaire a un impact fort sur le portefeuille des Nîmois, la ville est autre, le Gard aussi."

Les prix ont-ils augmenté ? "On essaie d'augmenter doucement, progressivement mais si on regarde un peu, depuis le mois de juin les prix ont pris 5 % minimum. Nous ne sommes pas touchés par les pénuries ou par la flambées des matières premières mais nous avons l'essence à mettre dans le camion et nous avons décidé d'augmenter un peu nos salariés donc nous avons plus de frais qu'avant."

Un client entendant la discussion s'en mêle. "C'est bien d'augmenter vos employés ! C'est une justification comme une autre mais au moins on la comprend. Je parlais avec un commerçant qui est plus haut sur le marché et je lui disais justement que ses prix avaient trop augmenté et que ses voisins étaient moins chers. Ça m'embête un peu mais ils m'a rétorqué que tout augmentait et que sa retraite approchait..."

En ce dernier jour de marché (avant le prochain) avant la rentrée, l'humeur était à la fatigue mais aussi à la décompression. Les étaliers jouaient des vocalises, les consommateurs avaient encore le sourire aux lèvres. Les personnes âgées regardaient le cirque de loin. Soit assises en terrasse, soit flânant d'un stand à l'autre sans autre envie que celle de "bader". "Je n'ai rien acheté... Je reviens juste des Cévennes où nous avons "nappasse" deux mois. Nous avons fait le plein de bonnes choses pour la semaine mais pour nous c'est une habitude, nous venons tous les vendredis. Je vois qu'il y a du monde, ça fait plaisir. Il y a moins d'enfants que d'habitude, moins de touristes aussi."