Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 03.06.2021 - corentin-migoule - 4 min  - vu 614 fois

UN JOUR, UN CANTON À La Grand-Combe, le binôme communiste toujours intouchable ?

Le canton de la Grand-Combe regroupe 28 communes. (Infographie OG)

Chaque jour à 11 heures 30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte la situation politique d’un des 23 cantons du Gard à l’approche des élections départementales. Place aujourd’hui au canton de La Grand-Combe où le binôme sortant formé par Patrick Malavieille et Isabelle Fardoux-Jouve apparaît comme le favori.

Historiquement - très - ancré à Gauche, le canton de La Grand-Combe se distingue aussi par sa superficie (46 000 hectares) et son nombre important de communes (28). En plus d'être le moins peuplé (avec près de 21 000 habitants), il compte 455 kilomètres de routes départementales soit près d'un dixième du réseau routier départemental. "Il faut deux heures en voiture pour rallier les deux extrémités du canton. C'est énorme !", fait savoir Patrick Malavieille qui, élu dès le premier tour avec 53% des suffrages en 2015, s'avance une nouvelle fois dans la peau du favori. D'autant que son binôme n'a pas changé (Isabelle Fardoux-Jouve est toujours à ses côtés) et que la "prime aux sortants" - eu égard à la situation sanitaire incompatible avec une campagne électorale traditionnelle - est source d'inquiétude chez les adversaires.

Les sortants avec confiance mais méfiance

Les deux candidats de la Gauche (au centre) et les deux suppléants. (Photo Corentin Migoule)

Six ans après son élection au premier tour, le duo formé par Patrick Malavieille et Isabelle Fardoux-Jouve se verrait bien rempiler pour un deuxième mandat commun. Car le tandem dit avoir trouvé "un équilibre et une belle complémentarité" et pense avoir "bien travaillé" lors du dernier exercice au cours duquel le Département a investi "plus de 57 millions d'euros sur le seul canton de La Grand-Combe". Avec son binôme, l'indéboulonnable maire communiste entend porter "la voix des Cévennes" afin que la ruralité ne soit pas la grande oubliée du Département. Symbole de l'union de la Gauche entérinée en vue de cette échéance départementale, Karine Montenez, infirmière encartée au Parti socialiste, fait office de suppléante avec Sylvain André, maire communiste de Cendras. Aussi, la quadragénaire, qui n'est autre que l'actuelle adjointe au maire grand-combien, déléguée à l'Éducation, veut accentuer le développement des maisons de santé pluridisciplinaires dans un territoire récemment marqué par une exode des professionnels de santé.

La Droite mise sur son expérience de la ruralité

De gauche à droite : Jacques Pépin, Monique Crespon-Lherisson et François Selle. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Réunis sous la bannière du "Bon sens gardois" en 2015, Colette André-Martin et Dominique Passieu, candidats de la Droite, n'avaient pas fait mieux que 17,7% des suffrages en 2015, loin derrière le binôme RN arrivé en seconde position (29%). Alors cette fois, la Droite a choisi de faire confiance à des élus locaux, des hommes et femmes confrontés au terrain et aux préoccupations de leurs administrés. Le binôme mis en avant est un couple d’élus : Monique Crespon-Lherisson est maire de Corbès, Jacques Pépin est celui de Sainte-Cécile-d’Andorge. Leurs suppléants, François Selle et Gisèle Geoffray sont respectivement maire de Portes et l’ancienne première adjointe à la mairie de Saint-Jean-du-Gard. La fracture numérique, la défense du service public, des écoles, des agences postales et le maintien de la ligne ferroviaire Nîmes-Clermont-Ferrand figurent parmi les priorités du quatuor qui envisage aussi de redonner au barrage de Sainte-Cécile-d’Andorge "la dimension touristique qu'il mérite". S'il sait que face à la notoriété de Patrick Malavieille "la partie n’est pas gagnée et que ce sera très difficile", François Selle trouve tout de même une légère fenêtre de tir : "Être toujours au même poste, ça use un peu…" Le candidat remplaçant faisant sans doute référence à la longévité de l'édile grand-combien qui pourrait, en cas de réélection, vivre sa sixième mandature au Département.

Le Rassemblement national en arbitre ?

De gauche à droite, Nicolas Meizonnet, Marie-Ange Jardin, Jean-Michel Martin, Julien Sanchez et Yoann Gillet lors de leur venue à La Grand-Combe. (Photo Corentin Migoule)

S'il peut se targuer d'un score plus qu'honorable lors du dernier scrutin départemental à la Grand-Combe, le Rassemblement national surfe aussi sur sa dynamique nationale et ses têtes d'affiche locales. Ce n'est pas pour rien que le très peu connu binôme formé par Marie-Ange Jardin et Jean-Michel Martin a été présenté à la presse par le trio Meizonnet/Gillet/Sanchez. Les candidats d'Extrême-droite avaient été les premiers à sortir du bois pour battre campagne fin avril. Car perturbée par la crise sanitaire, celle-ci s'annonce courte et il n'y a pas une seconde à perdre pour tenter de combler le déficit de notoriété de certains candidats RN auprès des électeurs. Arrivé dans le Gard il y a une dizaine d'années en provenance de Paris où il a dirigé une société de conseil, Jean-Michel Martin, 71 ans, n'est pas tout à fait un régional de l'étape même s'il a "des attaches à Mialet et Anduze" par le biais de son épouse. Son binôme, Marie-Ange Jardin, "jeune retraitée" de la coiffure, a 66 ans, réside à Nîmes et est originaire de l'Est de la France. Une supposée méconnaissance du territoire qui a valu au duo les railleries de Patrick Malavieille, craignant alors que ces derniers aient "confondu La Grand-Combe avec La Grande-Motte". Mais alors que la Gauche dirige le Département depuis 150 ans et que l'opposition de la Droite est jugée trop "accommodante" par certains électeurs, le RN peut afficher un score surprenant sur ce canton où le jeu des prédictions n'a finalement rien d'aisé.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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