ALÈS « Chuuut ! Il y a 20 lits qui dorment » : la CGT des hospitaliers dénonce la fermeture d’un service
Ce mardi après midi, à l’appel de la CGT des hospitaliers, une trentaine d’agents du centre hospitalier Alès Cévennes (CHAC) a manifesté devant le service des soins de suite et de réadaptation locomoteur. Un bureau d’embauche a également été ouvert.
À l’appel de la CGT des hospitaliers, une trentaine d’agents du CHAC s’est réunie ce mardi après-midi devant le service des soins de suite et de réadaptation locomoteur, fermé depuis début novembre. Et c’est bien là que le bât blesse. « Les agents du SSR locomoteur ont fait preuve de professionnalisme en s’adaptant aux nouvelles conditions de travail dès le début de la crise sanitaire », se souvient Sonia André.
Et de poursuivre : « Quand la première vague a débuté, la direction a fermé le service le 27 mars 2020. Il a rouvert le 15 juin. Entre-temps on a été déployés pour renforcer le service covid sans broncher. Puis la deuxième vague arriva mi-octobre. La direction a mis en place le fameux "repos covid". C’est en fait une astreinte déguisée puisqu’on est chez nous et si on nous appelle on doit aller travailler. »
« On accepte toutes les demandes »
Ce que la majorité des agents présents ont qualifié de « bricolage de la direction » révèle en fait un fonctionnement en sous-effectif chronique, « dénoncé depuis longtemps par la CGT des hospitaliers. » D’autre part, la fermeture du service des soins de suite et de réadaptation locomoteur depuis près de trois mois engendre la perte de 20 lits. « On a besoin de ces lits pour éviter de mettre des patients en danger chez eux. Il faut savoir qu’il y a tous les gens de la basse Lozère et de la basse Ardèche qui viennent se faire soigner à Alès. Ces personnes-là, après un AVC, elles vont aller où ? Jusqu’à Montpellier ? », interroge Catherine Susec, aide-soignante du SRR.
D’autant que si les patients n’ont pas accès à cette phase de rééducation intensive dans les meilleurs délais à l’issue de l’opération, « ils risquent de devoir se faire réopérer ou de garder des séquelles à vie », rajoute l’aide-soignante, tout en précisant que la rééducation y est « bien différente de celle qu’on peut faire en cabinet de kinésithérapie. »
Parce qu’ils veulent se donner les moyens de réussir leurs missions en évitant de tomber dans de « la maltraitance institutionnelle », les agents du SRR locomoteur attendent des renforts. Ainsi, la CGT des hospitaliers a créé un bureau d’embauche. « On accepte toutes demandes, du médecin à l’ASH (*) en passant par les infirmiers et les ouvriers », précise Sonia André. Et de conclure, non sans un brin d’ironie : « On a besoin de monde partout, sauf dans les bureaux. Ils sont pleins ! On pousse même les secrétaires dans les couloirs. »
Corentin Migoule
* Agent des services hospitaliers.
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