ALÈS Martine Sagit, secrétaire générale de l’union locale de la CGT : « Une action symbolique »
Trois mois après les accords du Ségur de la santé, plusieurs collectifs de soignants et syndicats relancent la mobilisation à l’échelle nationale. Une première journée d'action s’est opérée sous l’impulsion de la CGT, ce jeudi à Alès, à l’aube du vote d’un projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
La colère gronde. Partout, les témoignages de soignants se multiplient. Sur le pont, le personnel du centre hospitalier d’Alès a finalement annulé sa journée de mobilisation mais l’action nationale a trouvé sa déclinaison à l’échelle locale par l’intermédiaire de la CGT. Tout en soutenant le mouvement initié par les hospitaliers, l’union locale de la CGT, profitant d’une journée qui coïncide avec le 75e anniversaire de la Sécurité sociale, s’est distinguée par un pique-nique revendicatif devant les locaux de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), aujourd’hui, peu avant midi.
Une trentaine de manifestants a pris place quai Boissier-de-Sauvages, où quelques drapeaux rouges flottaient dans l’air. Martine Sagit, secrétaire générale de l’union locale de la CGT, justifiait : « Les exonérations de l’État à destination des grands patrons sont en train de vider les caisses de la Sécurité sociale. D’autre part, l’hôpital public est vidé de sa substance même, privé de lits et de médecins. Avec un possible passage à des urgences payantes qu’on ne peut pas cautionner. »
Une somme forfaitaire de 18 euros
Pour rappel, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 prévoit un remplacement, au 1er janvier, de l’actuel ticket modérateur par une somme forfaitaire de 18 euros pour la majorité des patients qui se présentent aux urgences sans être hospitalisés par la suite. Pourtant, les urgences ne vont pas devenir soudainement payantes, car elles le sont en réalité déjà. À ce jour, lors d’un passage aux urgences non suivi d’hospitalisation, il existe un forfait "accueil et traitement des urgences" de 25,28 €, qui est amorti par l'Assurance maladie qui prend en charge la majorité des frais.
Les 20 % restants concernent le ticket modérateur qui est à la charge du patient qui ne fait pas l'avance des frais puisque la somme est souvent remboursée par les complémentaires santé qui paient directement les urgences. C'est pour cette raison que dans l'imaginaire collectif, les urgences sont gratuites. Rappelant que la CGT « ne lâchera pas, ne se taira pas », Martine Sagit, qui parlait « d’une action symbolique pour les 75 ans de la Sécurité sociale », donnait rendez-vous pour les échéances futures, « bientôt devant la Caf (*), devant Pôle emploi. »
Corentin Migoule
* Caisse d'allocations familiales
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