Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 01.02.2024 - Marie Meunier - 1 min  - vu 4827 fois

BAGNOLS/CÈZE Les agriculteurs sur le rond-point de l'Europe : "C'est soit ça, soit on crève"

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Les agriculteurs mobilisés sur le rond-point de l'Europe contrôlent les fiches de marchandises des camions. 

- photo Marie Meunier

Après une accalmie mercredi, les agriculteurs du Gard rhodanien sont de nouveau mobilisés ce 1er février. La circulation automobile est difficile sur le secteur de Bagnols-sur-Cèze. Les manifestants contrôlent les fiches de marchandises des camions au rond-point de l'Europe.

Ce jeudi matin, l'accès à Bagnols-sur-Cèze est compliqué. Sur la route d'Avignon, les bouchons s'étendaient à 10h30 jusqu'à la zone de Berret. Les agriculteurs mobilisés ont investi le rond-point de l'Europe. Sur place, la police oriente les véhicules en direction de la route d'Alès et ont barré la route de Pont-Saint-Esprit pour ne pas empirer les blocages là-bas. 

embouteillages bagnols sur cèze
La mobilisation des agriculteurs a créé d'importants ralentissements aux abords de Bagnols-sur-Cèze. • photo Marie Meunier

Les agriculteurs eux arrêtent tous les camions et contrôlent leurs fiches de marchandises. "Ce matin, on a arrêté un camion en provenance du Portugal qui allait en Ardèche rempli de marrons surgelés pour transformation. Un autre transportait des kiwis d'Italie en direction de Pont-Saint-Esprit, alors qu'on en cultive plein ici", ne décolère pas Mélanie, viticultrice sur le canton de Pont-Saint-Esprit. Pas de vidage de remorques aujourd'hui, mais toutes les cargaisons jugées aberrantes par les agriculteurs sont prises en photo et seront postées sur les réseaux sociaux. 

"L'objectif, c'est d'alerter la population sur ce qui circule tous les jours et ça fait peur", assure-t-elle. "Tout circule librement, peu de camions sont contrôlés par les douanes", renchérit Laura, 21 ans, arboricultrice détentrice de 90 hectares. Ce qui l'énerve, c'est que les produits des autres pays ne sont pas soumis aux mêmes normes phytosanitaires que les agriculteurs français. "C'est bourré de traitements, nous, on n'a pas droit de le faire. Des collègues laissent leurs tomates pourrir sur les plants car ils n'en vivent plus. Mais les tomates espagnols peuvent venir, il n'y a pas de problème", enrage-t-elle. Malgré la fatigue, elle, Mélanie et les autres restent mobilisés. "On n'a pas le choix. C'est soit ça, soit on crève. C'est notre passion mais il faut en vivre", conclut-elle. 

Marie Meunier

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