BOISSET-ET-GAUJAC Se sentant "fliqués", les salariés de l'ARTES les Olivettes débrayent durant trois heures
Dénonçant un management nocif et une réorganisation sans concertation, les salariés de l'ARTES (application, recherches et techniques en éducation et soins) les Olivettes de Boisset-et-Gaujac ont débrayé trois heures durant, ce lundi matin, en opposition à un projet de réorganisation. Pour la directrice, Sophie Duprat, il s'agit de remettre les salariés au travail.
Trois premières heures de débrayage qui pourraient n'être qu'un début. Une bonne part de la quarantaine de salariés, soutenus par le syndicat Sud, ont tenu un piquet de grève, ce lundi matin devant le foyer d'hébergement et occupationnel de Boisset-et-Gaujac. "Ce mouvement est en rapport avec le management de la direction, explique Hassan Naciri. On subit beaucoup de pressions et un flicage flagrant ces derniers temps, sans reconnaissance de notre travail. La direction veut nous imposer une nouvelle organisation, qui n'est pas en adéquation avec les besoins des usagers."
"Il faut une continuité de service"
Les usagers, ce sont "39 bénéficiaires en internat, détaille la directrice du site, Sophie Duprat, atteints de déficience intellectuelle avec troubles associés. On demande juste aux salariés de se remettre au travail", résume Sophie Duprat, qui pense que la période Covid a contribué à casser l'élan de l'établissement en fatiguant le personnel. "Notre coeur de métier, c'est de prendre soin des bénéficiaires. On réajuste donc les missions de chacun. On a demandé aux accompagnants éducatifs et sociaux (AES) quand se déroulaient leurs missions, ils ont dit plutôt le matin. Les moniteurs-éducateurs ont dit eux-mêmes que leur travail se fait plutôt les après-midi. D'accord, mais il faut une continuité de service, on n'est pas ici pour faire de la garderie." Une continuité mise à mal cet été, selon la direction. "On ne peut pas accepter que tout le monde parte en congés en même temps", enfonce Sophie Duprat.
L'ennui, c'est que la réorganisation souhaitée a reçu un avis défavorable du comité social et économique (CSE). "On a demandé des réunions avec la directrice mais ça n'a abouti à rien, regrette Hassan Naciri. Elle met la pression sur certaines personnes plus fragiles que d'autres. Ce matin, pendant le débrayage, on a interpellé les familles qui amenaient leur enfant sur la situation. Et entre nous, nous sommes tous solidaires." Une nouvelle action est prévue par le salariés lundi prochain, si la situation reste bloquée. "Je reste persuadée que tout le monde est volontaire et je crois en leurs compétences", tempère Sophie Duprat. En face, les salariés ne souhaitent pas voir "une détérioration de la qualité de vie au travail, sans que ça réponde aux besoins des bénéficiaires".
François Desmeures
francois.desmeures@objectifgard.com
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