Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 24.03.2024 - La rédaction - 10 min  - vu 2595 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

« Ils sont là, dans les campagnes… » À Alès, le Rassemblement national a peu de chance de remporter la mairie en 2026. Même si le député Pierre Meurin, après avoir terminé de ferrailler à Pont-Saint-Esprit, tentera sa chance. Il est évident qu’aujourd’hui, le tandem Roustan-Rivenq même inversé, devrait, sauf catastrophe, réussir à conserver la Ville dans deux ans. La messe n’est toutefois pas dite en Camargue, du côté de Beaucaire ou dans le Gard Rhodanien. Terres de prédilection de l’extrême-droite, de Vauvert au Grau-du-Roi, plusieurs communes pourraient basculer. Sauf peut-être les plus emblématiques citées plus haut. Du côté de Beaucaire, la ville-centre pourrait rester entre les mains de Julien Sanchez. L’enjeu du territoire réside davantage sur la Communauté de communes. Présidée par le maire réélu de Bellegarde, Juan Martinez, ses nombreux résultats économiques sur le mandat actuel et sa bonne relation avec les maires pourraient jouer en sa faveur. Reste l’équation de l’opposition beaucairoise. Renforcée en 2026, elle favoriserait la domination de Juan Martinez après 2026. Mais est-ce que la quatrième ville du Gard aura l’audace et la capacité d’un rassemblement des progressistes pour mettre en difficulté le maire sortant ? Dans le Gard Rhodanien, comme évoqué la semaine dernière ici-même, la partielle intégrale de Pont-Saint-Esprit du mois prochain sera un indicateur important. Bagnols-sur-Cèze pourrait subir indirectement les conséquences de l’installation des amis de Marine Le Pen dans la ville voisine. Tous les acteurs concernés en ont-ils parfaitement conscience ? Enfin, à Nîmes, personne n’imaginait il y a encore quelques mois, la possibilité d’une victoire du député Yoann Gillet. Peu rigoureux sur les dossiers, adoptant une posture politique insolente durant de nombreuses années, il faut reconnaître qu’en deux ans à l’Assemblée nationale, l’élu RN a pris un peu d’épaisseur. Et appris de ses erreurs au point aujourd’hui d’occuper le terrain, même artificiellement, pour ne pas laisser une miette aux autres partis. L’actualité anxiogène nîmoise et les incertitudes économiques nationales lui donnent aussi quelques arguments supplémentaires. Ajoutons à cela la position de nombreux élus à Droite et des maires des communes de l’Agglomération qui ont définitivement abandonné les dernières digues qui mettaient les frontistes dans le camp du mal. À la fin, vous obtenez une mayonnaise qui pourrait exploser à la figure des progressistes. Reste une seule option aujourd’hui sur la table pour éviter ce scénario. Elle est sérieusement envisagée y compris jusqu’à la Gauche modérée : encourager le maintien du maire de Nîmes pour un cinquième mandat. C’est pour une partie de la classe politique nîmoise, la seule assurance d’éviter le RN. Et si cette option n’était pas déjà la solution dans la tête de Jean-Paul Fournier ?

Contrat signé ? Depuis le temps que la ville de Nîmes attend la signature du contrat de sécurité intégrée avec l’État… Selon nos informations, ce n’est plus qu’une question de semaines. Les services de l’État viennent de faire savoir au maire de Nîmes qu’ils étaient enfin disposés à apposer la signature contractualisant les engagements de chaque partie. Mais toujours selon nos sources, Gérald Darmanin n’a pas l’intention de descendre en personne dans la capitale gardoise pour signer. Il laissera le préfet s’en charger…

Edeis, la romanité parisienne ? La direction du groupe Edeis, en charge de l’aéroport de Nîmes et des monuments romains, présentait ses résultats et perspectives pour l’ensemble de ses activités cette semaine à Paris. Alors que le marché est remis en jeu cette année, au sein des services de la mairie, personne n’a bien compris la stratégie d’Edeis de ne pas choisir la ville de Nîmes comme exposition nationale. D’autant que les résultats à la fois en termes de fréquentation des sites romains et des entrées dans les arènes pour les spectacles de reconstitution sont au vert. En sus, avec l’inscription Unesco de la Maison Carrée, Jean-Paul Fournier aurait largement apprécié cette mise en valeur. « Edeis connaît une période de transition avec plusieurs changements à venir sur les directions de ses sites en France. Venir à Nîmes en pareilles circonstances aurait été probablement vécu comme une provocation interne », explique une source au sein du groupe. 

Made in Taïwan. Durant une semaine, avec une délégation de Taïwan à Paris et Business France, Franck Proust s’est envolé avec un des membres du bureau de l’Agglomération délégué à la Ville intelligente (Smart City). Après avoir participé au salon international "Smart City Summit & Expo" à Taipei, le président de Nîmes métropole a rencontré plusieurs acteurs économiques pour évoquer les projets du pays en matière d’investissement international. Après l’usine de batterie du taïwanais ProLogium dans la gigafactory de Dunkerque, qui devrait ouvrir d'ici à 2027, Franck Proust n’a pas hésité à rappeler aux autorités taïwanaises, l’emplacement stratégique de Nîmes au sein de l’Europe. Les contacts sont pris et une visite sur place pourrait être organisée dans les prochains mois. « Une nouvelle fois, Franck Proust prouve que ce n’est pas en restant à Nîmes que l’on travaille pour l’avenir du territoire », glisse un élu communautaire. 

Keolis, le futur s’écrit maintenant. Alors que le nouvel opérateur de transport de Nîmes métropole démarrera ses activités le 1er juillet 2024, les équipes internes sont déjà à pied d’œuvre pour offrir à partir de la rentrée de septembre 2024, de nombreuses nouveautés. Selon une lettre de pré-projet à laquelle notre rédaction a eu accès, l’entreprise de transport prévoit le lancement d’un véritable service de transport à la demande (TAD) sur l’ensemble des communes avec une plus grande variété de dessertes et une amplitude accrue, notamment une couverture durant les heures matinales et nocturnes. Une restructuration de l'offre scolaire pour diminuer les temps de trajet des élèves est aussi à l’étude. Enfin, de nouvelles solutions seront déployées notamment une nouvelle application pour smartphones et la validation par carte bancaire du paiement des titres de transport.

L’union fait la force. Depuis des années, Nîmes, Alès, Bagnols, Beaucaire ou encore la Camargue et Sommières ont bien du mal à parler d’économie à l'unisson. Les territoires occupés par des enjeux politiques et souvent par des obligations de chapelle, les leaders politiques ne parviennent pas à unir leur force au-delà des clivages pour l’intérêt commun du Gard. Selon nos informations, des initiatives prochaines sont à l’étude du côté de la région Occitanie afin d’associer tous les acteurs et territoires pour parler d’une seule voix. Et obtenir des crédits de l’État, de l’Europe sur des projets départementaux. « Nous avons réussi cette démarche ailleurs en région, notamment à Toulouse et Montpellier. Le Gard est l’éternel absent. Il est précieux que chacun se responsabilise pour l’avenir du département », explique un élu régional. « Christophe Rivenq, le président d’Alès Agglomération, proactif à Alès, proche de Carole Delga, a su démontrer dans son exécutif sa capacité à travailler avec tout le monde. Il pourrait être le candidat idéal pour présider l’ensemble », souffle un acteur nîmois. Sauf si une nouvelle fois, les ego l’emportent sur l’intérêt général… 

100 patates. La semaine dernière, ici-même, on vous expliquait que la première édition de la Contemporaine de Nîmes, nouvelle Triennale de création contemporaine qui se déroulera du 5 avril au 23 juin 2024, bénéficiait d’un bel accompagnement financier par plusieurs mécènes. 100 000 euros notamment de la fondation Daniel et Nina Carasso, fondateur de Danone en France et aux États-Unis. Un autre acteur a donné la même somme : Nîmes métropole. Une somme rondelette mais exigeante. Franck Proust a demandé à Sophie Roulle de s’engager afin que la prochaine édition de l’évènement se déroule aussi dans plusieurs communes de l’Agglomération. Ce sera le cas bien sûr si Franck Proust est toujours aux affaires et si l’adjointe à la Culture est toujours en fonction. Sinon, les promesses engageront seulement ceux qui les ont prises… 

L'Europe selon le PRG. Président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix est aussi la tête de liste du PRG pour les Européennes soutenu notamment par la Convention de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et des proches de Jean-Pierre Chevènement. Alors que le nombre de listes à Gauche est surreprésenté dans ce scrutin, le conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes pense pouvoir tirer son épingle du jeu en proposant « la seule liste de Gauche » qui n’a jamais fricoté avec La France insoumise. C’est cet argument qui sera d’ailleurs au centre des discours prochainement à Nîmes par le leader du PRG qui a l’intention d’organiser des rencontres avec les militants à l’occasion de la prochaine feria de Pentecôte. À ses côtés, des élus gardois présents sur la liste européenne : Cécile Arroyas-Piquet (adjointe à Bezouce), Patrick Scorsone, conseiller départemental et peut-être Monique Novaretti, la conseillère régionale qui réserve encore sa décision sur sa présence dans l’aventure européenne…

Paloma, au sens propre comme figuré. Fred Jumel, le directeur de Paloma, devrait être rassuré. Depuis des années, il réclame un petit coup de neuf dans la SMAC nîmoise que la France nous envie. Alors qu’elle a fêté ses dix ans l'an dernier, Nîmes métropole envisage de nombreux travaux en particulier une reprise de l’ensemble des sols. « Ce projet de rénovation démarrera avant la fin du mandat », assure l’Agglo. Et pour les superviser, c’est très certainement Gaël Dupret qui va s’y coller. Le maire de Sernhac, membre du Bureau communautaire de Nîmes métropole, délégué aux Relations intracommunautaires, aux traditions et à la politique d’animation communautaire est candidat pour prendre la présidence de la salle de spectacle en remplacement de Joël Vincent, remercié par l’Agglo. Réponse demain lundi lors du conseil d'administration du site culturel nîmois.

Nouvelle bodega. Depuis plusieurs mois, le Conseil départemental du Gard envisage de redevenir un acteur de premier plan de la feria de Nîmes. Ainsi, à l’occasion de la prochaine manifestation des Vendanges en septembre prochain, la présidente Françoise Laurent-Perrigot vient de donner son accord pour l’organisation d’une bodega du Département dans les jardins de l’hôtel Mouret. Un espace lounge et détente, mais populaire avec de nombreuses animations. Reste à savoir si le groupe Les Négresses Vertes bien connu pour son tube « La bodega » inaugurera cette bodega 2024 ? Dans les couloirs du Département, cette possibilité est toujours sur la table d’autant que le groupe phare de la scène alternative des années 80-90 sera en concert quelques jours plus tôt dans la ville voisine de Sète (au théâtre de la mer).

Un revenant ? Teddy Maurel, ex-chef de cabinet de Jean-Paul Fournier, est de retour en Ville. Alors qu’il avait disparu de la circulation plusieurs mois, le voici à nouveau en bonne compagnie dans les rues nîmoises. En train de boire un café avec Gérardo Marzo, le conseiller du maire, en déjeuner avec Antoine Roger, le directeur de cabinet. Et même avec Julien Plantier, le premier adjoint, alors que certains en ville pensaient que les deux hommes étaient fâchés. « Entre Julien et Teddy, il y a une réelle amitié. Les conditions de travail au sein du cabinet du maire étaient devenues impossibles. Teddy Maurel a aujourd’hui retrouvé sa liberté et peut travailler sereinement pour la pré-campagne de Julien Plantier », explique une source municipale. 

Laurent Burgoa voyage. Le président du Sénat Gérard Larcher a proposé en septembre dernier à trois sénateurs, dont le Gardois Laurent Burgoa, de suivre une formation du ministère de l’Intérieur à l’Institut des hautes études. Dans le cadre de cette formation, un déplacement en Guadeloupe était organisé ce mois de mars pour mieux comprendre la sécurité dans ce territoire. Le Nîmois a revu une ancienne connaissance, Éric Maurel le procureur général, ancien procureur à Nîmes. Mais aussi des équipes de gendarmes et de policiers. Il a enfin participé à une immersion dans le service du PSIG (une brigade de la gendarmerie) et visité une maison d’arrêt avec trois fois plus de détenus que de places. 

Ils ont eu l’amabilité de nous écrire cette semaine :

Gérome Bouvier, candidat annoncé pour la partielle intégrale de Pont-Saint-Esprit : « Dans un article du 17 mars 2024 intitulé « Front-Saint-Esprit », il est affirmé que je suis, selon votre journal, « issu de la galaxie Baumet » sans pour autant apporter aucun élément qui soit susceptible de l'étayer. Je n'ai jamais figuré sur aucune de ses listes en tant que colistier, ni même dans un quelconque comité de soutien pour M. Baumet. Votre affirmation est aussi infondée qu'erronée. Si d'aventure Madame Lapeyronie devait, au cours de cette campagne, faire figurer sur sa liste des anciens élus ayant appartenu à la majorité de M. Baumet, j'attendrais de votre part le même qualificatif, qui serait alors justifié. Toujours dans le même article, sans me connaître, ni même m'avoir contacté pour me poser des questions, vous me qualifiez, péremptoirement, de « pâle copie du RN qui va user et abuser de ses arguments populistes », et cela sans le début d'un commencement de preuve. Je note que vous vous montrez particulièrement laudatif à l'égard du maire sortant Madame Lapeyronie. C'est pourquoi, j'espère que votre journal informera avec objectivité la campagne qui s'annonce. Laissez donc le soin aux Spiripontaines et Spiripontains de définir eux-mêmes les arguments qui seraient populistes ou ceux qui ne le seraient pas. »

Notre réponse : M. Bouvier, vous n’êtes pas le premier et ne serez certainement pas le dernier à chercher auprès d’Objectif Gard, par des attaques ou des compliments, l’attention nécessaire lors d’une campagne électorale. Nous vous ferons la même réponse comme à chaque scrutin : nous n’avons que l’obligation de donner les enjeux et les clés à nos lecteurs. Ces derniers sont ensuite suffisamment éclairés pour se faire leur propre opinion. 

Le préfet du Gard : « Dans la rubrique digitale "Ça reste entre nous : les indiscrétions de la semaine" signée de la rédaction et publiée sur le site internet www.objectifgard.com dimanche 17 mars 2024 à 12h, il est indiqué l'incompréhension de la rédaction sur le fait que les "maires des communes n'aient pas reçu comme habituellement une alerte en cas de vigilance orange". Il apparaît, à la lecture de cet article, une information inexacte préjudiciable à l'information publique au sujet de la vigilance. Concernant l'épisode météorologique qu'a connu le Gard les 9 et 10 mars derniers, les vigilances suivantes ont été émises pour le département du Gard :

• vigilance jaune pluies-inondations

• vigilance jaune vagues submersion

• vigilance jaune orages

• vigilance jaune vents violents

• vigilance jaune crues pour les cours d'eau surveillés du département

Conformément au dispositif opérationnel départemental ORSEC (Organisation de la réponse de la sécurité civile), la préfecture du Gard alerte les maires et les services concernés par automate d'appel à partir du niveau de vigilance orange. La Cèze amont a été placée en vigilance orange crues le samedi 9 mars à 10 heures. La Cèze aval a été placée en vigilance orange crues le dimanche 10 mars à 6 heures. Le Rhône d'Avignon à la mer a été placé en vigilance orange crues le dimanche 10 mars à 10 heures. L'alerte de la préfecture du Gard aux maires et services concernés a bien été réalisée par automate d'appel pour chacun de ces trois événements. »

Notre réponse : M. le préfet, malgré l’organisation mise en place en fonction d’une graduation de niveau de vigilance pour alerter les maires, ces derniers (et pas Objectif Gard) ont regretté le manque d’informations en amont des services de l’État. Une expression notamment réitérée deux soirs de suite sur notre plateau TV, en direct. Nous n’accusons personne, nous cherchons à comprendre ce qui a dysfonctionné aussi chez Météo France. Notre rôle, vous le savez, est de donner la parole à tous les acteurs concernés par ces intempéries mortelles et de comprendre pourquoi ce dispositif, ordinairement bien huilé, a lui aussi pris l’eau le week-end du 9 mars…

La rédaction

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