Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 05.09.2013  - 3 min  - vu 144 fois

CALL EXPERT Les salariés réclament leur argent et leurs droits !

Les salariés de Call Expert se retrouvent, une petite parenthèse dans un quotidien devenu très difficile à vivre. Ph DR/RM

Licenciés le 22 juillet dernier les salariés de l'entreprise Call Expert à St Chistol les Alès n'ont toujours pas reçu le solde de tout compte qui leur permettrait de prétendre au chômage. Alors qu'une table ronde s'est tenue ce mardi 3 en sous-préfecture pour tenter de débloquer la situation avec les autorités (voir ici) les salariés réunis à la bourse du travail à Alès témoignent ce jeudi de leur situation qui a basculé dans la précarité.

"Depuis le 22 juillet nous avons dû vivre avec 600€, plus rien n'a été versé depuis. Et vous pensez bien qu'avec un salaire 1000€ par mois aucune d'entre nous n'avait pu épargner avant". "Nous avons mangé l'allocation de rentrée scolaire, ça on peut dire qu'elle n'a pas servi à acheter des crayons, mais maintenant on n'a plus rien." "La famille nous a avancé de l'argent au début en pensant que la situation se régulariserait vite, résultat maintenant, il n'a pas que nous qui sommes dans l'embarras mais toutes nos familles." "Moi, je loge chez une amie, j'ai rendu les clefs de mon appartement, je ne pouvais plus payer de toutes les façons !" "Le pire c'est que la mutuelle nous a été coupée sans que nous en ayions été informées, c'est le laboratoire et la clinique qui m'ont alertés en m'envoyant des rappels. Et puis même, comment pourrions nous payer une mutuelle privée ?" "Moi j'ai reçu une facture de 450 € pour des travaux dentaires en juillet, comment voulez vous que je paye cela !" les témoignages se suivent... loyers impayés, crédits impayés, factures impayées et derrière cela la banque qui menace et qui additionne les aggios et les frais. Mardi le sous-préfet a demandé une liste détaillée de ces incidents bancaires pour tenter d'intervenir auprès des banques, le conseiller général Jean-Michel Suau a proposé de recevoir les uns et les autres au cours de ses permanences pour mettre en place une aide sociale... Mais d'une manière générale les salariés, qui se sont assumés jusqu'alors, ne sont pas du tout préparés à basculer dans l'assistance.

"Ce qui nous inquiète par dessus-tout" explique l'une des salariée "c'est que Monsieur Delamarre (le PDG de l'entreprise, ndlr), n'a rien respecté depuis le début.  Il y a des tas d'anomalies dans la procédure (1) et nous ne sommes sûrs de rien... visiblement le mandataire est dépassé lui aussi et bien que Monsieur le sous-préfet nous ait promis de "lui mettre la pression" on ne voit pas ce qu'il peut faire si M. Delamarre ne fournit pas les bonnes informations dans les temps. Si rien ne bouge Pôle emploi a accepté de verser  de verser un avance aux salariés en CSP (plus de 50), mais quid des  44 autres ? "

Depuis le début du conflit rien n'est clair dans cette affaire explique la conseillère juridique du syndicat. Des recours ont d'ailleurs été déposés au tribunal administratif qui permettront peut-être d'engager individuellement des actions au prud'hommes par la suite. Si Call Expert à St Christol n'est pas une filiale, alors pourquoi ne dispose-elle pas de ses propres ressources humaines pour traiter rapidement les dossiers des salariés ? Si c'est une filiale, pourquoi les salariés ne bénéficient-ils pas d'une cellule de reclassement ? On sait par ailleurs que le préfet Hugues Bousiges a engagé une procédure de demande de remboursement des quelques 500.000€ d'aides qui ont été versé à Call Expert (a raison de 1022€ par emploi et par an) qui s'engageait à maintenir 100 emplois en CDI sur le bassin alésien, sur une période de cinq ans du 1er janvier 2010 au 31 janvier 2014 !

Mais pour l'instant ce qui urge pour les salariés, c'est de récupérer rapidement leur argent et leurs droits, avant que la situation ne leur échappe totalement.

Raphaël MOTTE

raphael.motte@objectifgard.com

(1) Des salariés citent entre autres des congés déduits après la date de licenciement ou encore un licenciement qui a touché en premier les salariés protégés

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