Depuis juin dernier, Éric Giraudier n’est plus président de la CCI Gard. Il est remplacé par Fabien Dorocq depuis que la cour d’appel de Toulouse a confirmé l’annulation de l’élection du collège service. Il est reproché à son équipe l’envoi de SMS après la fin officielle de la campagne ainsi que des photos d’élus sur sa propagande électorale qui n’avaient pas donné leur autorisation. C’est son adversaire Philippe Broche qui avait saisi la justice.

Et si face à la presse, les deux hommes arrivent à se contenir, en coulisses ils se livrent une guerre sans merci. Ce lundi, chacun leur tour, les deux candidats avaient réuni les médias locaux. Il faut dire que la campagne bat son plein puisqu’il faut à nouveau élire les 20 élus du collège service qui seront en place jusqu’en 2026, fin du mandat. Environ 21 000 entreprises, soit 2 000 de plus qu’en 2021, sont appelées à choisir entre ces deux listes du 11 au 24 octobre.

Un recours déposé contre la liste de Philippe Broche

Chaque camp repart donc en croisade et du côté d’Éric Giraudier on aime rappeler un fait mathématique. « Avec les services Industrie et Commerce, on a 35 sièges donc la majorité est acquise. Donc c’est une personne de cette liste qui sera élue président, il ne peut en être autrement », assure la tête de liste qui a clairement annoncé son envie de reprendre sa place. Évidemment en face, on souhaite faire mieux que les deux sièges obtenus lors du premier vote.

« L’objectif c’est de gagner les 20 sièges, s’enthousiasme Philippe Broche, on espère recomposer une majorité. » Reste à savoir si certains sont prêts à retourner leur veste. « Je suis très interrogatif que le candidat qui mène la liste puisse être autorisé à se représenter », lâche le Bagnolais qui mise sur un retour aux fondamentaux avec sa liste « Cœur gardois ». L’ancien président préfère rappeler son bilan et évoquer les nouveaux projets dont la fameuse Maison de l’entreprise qui avance bien. « Il n’est pas question de la détruire », confirme et signe Philippe Broche en cas d’arrivée au pouvoir.

Pas d’attaques frontales mais un recours déposé cette fois-ci par l’équipe de Giraudier qui conteste la répartition territoriale de l’équipe adverse jugeant sept candidats inéligibles. Un courrier a été adressé à la préfecture pointant du doigt la présentation de cinq candidats sur la délégation d’Alès et huit sur celle de Bagnols, ce qui ne serait pas conforme au poids économique du département. Le règlement de l’élection stipule qu’il en faut trois. Chaque candidat a son interprétation : pour Giraudier c’est trois et pas plus, pour Broche c’est trois au minimum.

"Cette pesée économique ne correspond à rien"

« Cela n’a aucune valeur juridique. Cette pesée économique ne correspond à rien. Le Gard Rhodanien avec le nucléaire représente autant de salariés que le bassin nîmois. On nous aurait déjà arrêté, ce qu’il dit n’engage que lui », conteste Philippe Broche qui mise justement sur cette répartition territoriale avec huit nouveaux noms sur la liste. Des changements pour représenter tout le Gard mais aussi la perte d’Élise Feja qui a quitté la liste de Broche pour celle de Giraudier. Avec la tête de liste, elle était l’autre élue de « Cœur Gardois » qui avait donc deux sièges sur 55.

Avec sa suppléante, Éric Giraudier a intégré trois nouveaux dont l’ancien raseteur Hadrien Poujol. Parmi les personnalités présentes sur sa liste, Steeve Calligaro, président du Rugby Club Nîmois, André Hess, directeur de Sada Assurances ou encore le Monsieur cinéma Evrard Zaouche, patron du CGR à Nîmes. Ce qui donne de l’espoir au candidat du Gard Rhodanien c’est qu’en novembre 2021, l’écart global n’était que d’une centaine de voix. Mais le taux de participation était très faible avec seulement 12% uniquement sur le collège service.

« Déjà pour une élection classique, la mobilisation n’est pas simple. Là c’est encore plus compliqué », reconnaît Éric Giraudier. Au total, la CCI Gard représente près de 46 000 entreprises dans notre département.