JUSTICE Refus de prélèvement d'ADN : 200€ d'amende pour Sébastien Migliore et Cédric Valéro
"Mon fils n'est pas un délinquant !" Agnès, la mère du désormais très (tristement) célèbre Sébastien Migliore, a rejoint sur place Henri Barbusse, ce vendredi 15 mars, dans le froid glacial du matin, le cortège conséquent de soutien aux deux syndicalistes de l'Union locale d'Alès. Sébastien et Cédric Valéro étaient convoqués au tribunal d'Alès pour avoir refusé un prélèvement d'ADN.
L'affaire remonte à octobre 2010, sous l'ère Sarkozy, lors des manifestations organisées en réponse à la réforme des retraites. Interpellés pour un "soi-disant" feu de poubelle, les deux hommes avaient refusé de se soumettre à un prélèvement d'ADN au cours de leur audition. "Je n'ai pas à être fiché au même titre qu'un délinquant sexuel ou du grand banditisme. C'est une certitude, il y a une répression policière à l'encontre des syndicalistes" affirmait Sébastien Migliore juste avant de passer les portes du tribunal d'Alès. Le tribunal, un lieu qu'il a l'habitude de fréquenter depuis ces trois dernières années. Alors, il est plutôt serein, et même curieux car au tout début du mois de mars, le Sénat a adopté une proposition de loi d'amnistie syndicale sur les délits commis dans le cadre de mouvements sociaux depuis 2007. "Je suis curieux de savoir quelle position va prendre le procureur compte tenu de cette amnistie !"
"Je ne donnerai jamais mon ADN autrement que par amour"
"Je ne donnerai jamais mon ADN autrement que par amour." C'est en ces mots que Cédric Valéro, le deuxième syndicaliste poursuivit dans cette même affaire, a réaffirmé sa volonté de tenir bon face à "cet acharnement" contre les syndicalistes. "Le syndicat est en danger. On veut remettre en cause notre liberté d'expression, notre droit à la grève, les valeurs de la République. Le prélèvement d'ADN relève d'un fichage discriminatoire envers les syndicalistes considérés plus délinquants que ceux qui commettent des délits et crimes financiers. J'ai mon honneur et ma dignité. Mon ADN, c'est le patrimoine génétique que m'ont transmis mes parents et que j'ai moi-même transmis à mes deux enfants. Je ne donnerai jamais mon ADN autrement que par amour."
Le délibéré a été rendu à 15h30 : Sébastien Migliore et Cédric Valéro ont été condamnés à 200 € d'amende. "C'est ce que j'appelle une condamnation minorée, a commenté Sébastien. J'ai vraiment été surpris car d'habitude les peines pour un refus de prélèvement d'ADN peuvent aller jusqu'à de la prison avec sursis. Cédric et moi, nous ne savons pas encore si nous allons faire appel pour obtenir la relaxe ce qui ferait jurisprudence. Mais c'est sûr, cette loi d'amnistie a joué en notre faveur."
S.Ma
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