LE 7H50 de Thomas Champigny : « France Insoumise espère créer un groupe au Parlement européen »
Originaire d’Anduze, le Mélenchoniste est situé en 66e position sur la liste des Européennes de la France Insoumise. Rencontre.
Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?
Thomas Champigny : J’ai 34 ans, je suis ingénieur dans l’industrie aérospatiale et aéronautique. Je travaille dans une PME à Alès dans laquelle je fais des tests de fonctionnement de satellites ou des systèmes de navigation d’hélicoptère. J’ai eu un engagement associatif assez important auprès d’Ingénieurs sans frontières avant de m’engager il y a 10 ans avec Jean-Luc Mélenchon et ses équipes.
Vous n’êtes pas un nouvel Insoumis alors…
Non. Je l’ai rejoint en 2008 lorsqu’il a fondé le Parti de gauche puis après, le Front de gauche. Même avant, au sein du Parti socialiste, il avait un mouvement assez autonome. En fait, le mouvement associatif m’a emmené naturellement à la politique pour essayer de changer les choses en étant au pouvoir.
C’est pour ça que vous avez voulu être candidat aux Européennes ?
Oui, ça a été un choix. Au niveau de mon parti, je m’occupe des questions liées au numérique et à ma spécialité, l’aérospatiale. D’ailleurs, j’ai été suppléant aux Législatives 2017 sur la 4e circonscription.
Quelle vision avez-vous de l’Europe aujourd’hui ?
De part mon travail, j’ai cette vision de la coopération notamment avec Airbus qui fonctionne à l’échelle européenne. Une coopération entre les pays, les ingénieurs. Seulement le rêve européen laisse place à la réalité. La compétition sauvage entre les entreprises qui cherchent à produire au moindre coût. Ça peut parfois toucher l’industrie aéronautique… Face à la pression de leurs actionnaires, certaines entreprises privilégieront des entreprises étrangères aux sociétés européennes pour une question de coût ! Nous avons aussi la concurrence des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) qui se mettent à lancer leur propre satellites.
Citez une ou deux mesures de votre programme.
Sur ce point là, c’est la question du protectionnisme solidaire. Il faut que certains produits soient taxés à l’entrée en Europe. Surtout ceux qui ont fait beaucoup de kilomètres. Il nous faut également avoir une vision sur les conditions de production de ces pays produits exportateurs. Au-delà de ça, notre programme est marqué par la lutte contre l’évasion fiscale. Comment peut-on tolérer que Jean-Claude Juncker, mis en cause dans le scandale LuxLeaks, préside la Commission européenne ? Nous devons changer de personnel politique ! Enfin, sur la question de l’écologie, nous visons l’objectif zéro déchet.
Zéro déchet ? L'objectif est ambitieux...
On appelle ça, la règle verte. Des activités économiques sans préserver l’écosystème n’a pas de sens. Il faut instaurer de nouvelles règles de production industrielle et se concentrer sur l’innovation dans le recyclage. Il faut savoir que l’on exporte un grand nombre de nos déchets dans les pays du Sud et le reste, il finit à la mer.
Plus politique. Quel est le but de la France insoumise pour les Européennes ? Faire mieux qu’aux Législatives avec 11% des suffrages en 2017 ?
Déjà, c’est faire plus de 5% pour obtenir des députés européens. Dans cette élection, chaque voix compte et peut nous permettre de décrocher un élu supplémentaire. La France Insoumise espère créer un groupe au Parlement européen. On a formé une nouvelle alliance avec Podemos (parti espagnol de Gauche). On a des éléments de programme en commun. Il nous faut 25 députés de sept pays différents. L’objectif est atteignable.
Enfin, ce scrutin est marqué par le nombre important de liste, notamment de Gauche. Entre les communistes et la France Insoumise, l’union est impossible ?
Au niveau européen, c’est difficile. Les communistes ont soutenu à l’époque Aléxis Tsípras, le premier ministre grec, qui a abandonné par la suite le programme pour lequel il a été élu.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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