Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.06.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 3525 fois

LE 7H50 de Vincent Bastide : "On va aller chercher les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires dans les 24 mois"

Vincent et Guy Bastide (Photo Anthony Maurin).

C'est à l'occasion d'une visite du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, au siège social du groupe Bastide, à Caissargues, que Guy et Vincent Bastide parlent de leur société. Un fleuron gardois qui pourrait bien revenir s'installer sur le territoire de la ville de Nîmes.

Objectif Gard :  Vous avez offert 50 000 masques aux Nîmois...

Vincent Bastide : J'apprécie la confiance que la Ville nous a fait pendant cette période et pour ces enjeux de protection sanitaire. Il était normal de faire un tel don car nous avons été très touchés par cette initiative en cette période flottante. La Ville a agi avec beaucoup de réactivité. Je salue les faits sans faire de politique.

Comment le groupe Bastide traverse-t-il la crise actuelle ? Comment se porte la société ?

Notre chiffre d'affaires est de 380 millions d'euros au 30 juin prochain. Nous allons acquérir d'autres entreprises à l'étranger et nous voulons aller chercher les 500 millions de CA dans les 24 mois. Cette crise était un coup dur car les médecins étaient confinés et nous n'avons pas pu louer notre matériel.  Nous avons cependant de nombreux projets importants en cours mais l'humilité reste plus importante encore. La société est appelée à connaître un bel avenir car la santé est au cœur des préoccupations actuelles.

Reproduite à l'identique, la première voiture du groupe... (Photo Anthony Maurin).

Pourtant, vous n'êtes pas spécialisés dans ce secteur de la santé... 

C'est vrai. Notre activité et ses fondamentaux ont été déstabilisés. Nous avons essayé de transformer notre travail pour nous occuper plus des équipements de protection individuelle. Pour le trimestre lié à la crise de la covid-19, notre chiffre d'affaires sera accentué par la vente de consommables. Cela n'est pas très rémunérateur mais nous avons fait du volume car nous voulions être actifs, pas rester les bras croisés. Nous avons puisé 30 millions d'euros dans notre trésorerie mais au moins, on s'est fait connaître !

Pour la première fois on a pu voir Bastide s'afficher sur TF1. Belle expérience publicitaire non ?

Les retombées économiques de ces campagnes de publicité sont énormes pour le groupe. Nous avons commencé en 1977 avec un patient et maintenant nous en avons des centaines de milliers. Nous sommes à 40 000 lits en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et 20 000 à domicile. Nous sommes aussi présents en Angleterre, en Belgique, en Italie et nous démarrons fort en Espagne.

L'arrivée du maire de Nîmes, à droite, au centre, Vincent Bastide (Photo Anthony Maurin).

Ce genre de communication coûte-t-il cher ?

Le spot a coûté cinq mille euros et nous en avons fait quatre différents selon la période de la crise traversée. On a dû absorber des volumes de commandes incroyables. Aujourd'hui c'est encore six fois supérieur à ce que nous faisions avant. Nous continuerons sur TF1 en septembre, en janvier 2021 puis en avril mais plutôt dans l'après-midi. On capitalise là-dessus. C'était passionnant car nous nous sommes sentis utiles tout en donnant une visibilité au groupe.

Et la visibilité s'en est réellement ressentie ?

Il faut dire que nous arrivions quand tous les autres annonceurs partaient alors nous avions 60 à 65 % de remise pour une audience aussi forte que quand la TNT n'existait pas. Nous avons constaté que les meilleurs résultats étaient quand nos spots étaient diffusés en périphérie des journaux télévisés. Notre site Internet a explosé en passant de 160 commandes par jour à plus de 10 000 ! Notre service est passé de deux personnes à 47 mais nous n'en garderons finalement qu'une dizaine car l'activité s'est tassée.

Allez-vous diversifier votre visibilité ?

Nous voulons nous impliquer dans la vie locale, dans le sport, un peu à la manière, toute proportion gardée, de Jean Bousquet avec le Nîmes Olympique. On ne l'a encore jamais fait mais c'est une bonne résolution qui pourrait aboutir après le second tour des municipales. Pour une entreprise comme la nôtre qui a des secteurs spécifiques liés à la personne, c'est l'innovation qui est l'accélérateur du groupe. Ça nous offre un avenir, comme l'exclusivité que nous avons pour un appareillage de désinfection.

Le siège social de Bastide à Caissargues (Photo Anthony Maurin).

Vous semblez manquer au territoire nîmois. Comptez-vous y revenir ?

Le siège social est un vrai sujet car actuellement nous rachetons de nombreuses entreprises qu'il faut réorganiser sans casse sociale, sans destruction d'emplois. Lors des huit dernières années, nous avons acquis une soixantaine d'entreprises donc nous devons faire tout cela dans de bonnes conditions. Nous avons envie de nous développer sur le territoire car nous avons envie de suivre tous les projets de la ville. Notre volonté est plus qu'intacte pour rester sur le territoire car nos histories sont partagées. Il faut toujours se remettre en question mais la fidélité est une valeur de base. On a des projets importants pour notre entreprise solide et pérenne.

Pourquoi le maire, Jean-Paul, Fournier est-il venu vous rendre visite ?

Il y a un réel rapprochement entre la municipalité et Bastide. Depuis notre implantation à Nîmes en 1977, année importante aussi bien pour nous que pour Jean-Paul Fournier, nos rapports sont excellents. À l'époque, Nîmes était une ville tristounette mais elle a changé ! Nous arrivions de Marseille où nous avions une pharmacie. L'image d'une ville retentit sur ses habitants, la beauté d'une ville profite à tous. La vie est faite d'un ensemble de petits éléments et leur globalité donne une chose aboutie ou pas.

Quels sont vos points communs ?

Nos valeurs de sérieux, de travail, d'honnêteté, de service, d'écoute de l'autre. Sa visite ici est un symbole car notre entreprise porte notre nom de famille et nous sommes dans cette ville sans vouloir de problème avec les élus.

Comptez-vous conserver certains secteurs d'activité liés à la covid-19 ?

Pour la suite, tout dépendra de l'évolution de l'épidémie mais certaines pratiques, comme le gel par exemple, resteront. Il y a un vrai impact sur l'hygiène et nous pouvons travailler avec des producteurs locaux. Nous avons des idées, y compris pour les masques. Nous avons saisi cette opportunité car dès la fin du mois de février nous savions que la France aurait besoin de masques. Personne ne l'a fait avant nous ! Il fallait prendre ce risque.

Lors de la visite de Jean-Paul Fournier ce mardi (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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