LÉZAN Les médias dans le collimateur des communistes
Le débat sur la démocratie et les médias organisé à la fête communiste de Lézan ce week-end, a été agité. Les uns reprochant à la presse son manque de pluralisme, les autres dénonçant une médiacratie qui désinforme les lecteurs.
Le PCF avait invité de nombreux médias pour débattre cet après-midi à Lézan, devant un parterre d'une centaine de militants. Trois d'entre eux ont répondu présent, Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de l'Humanité, Guillaume Mollaret, journaliste pigiste pour Le Figaro et Challenges en Languedoc-Roussillon, et Jean-Pierre Michel, rédacteur en chef de La Marseillaise de Nîmes.
Contrairement aux éventuels a priori, le journaliste représentant la droite sur l'échiquier politique a été relativement épargné par un public pourtant mordant. Excepté peut-être sur l'un des sujets qui fâchent, Jean Jaurès, fondateur de l'Humanité en 1904 et fil rouge de cette édition 2014 de la fête de Lézan. "Jaurès a tenu des propos antisémites en son temps, même ce n'est pas le débat d'aujourd'hui", a glissé Guillaume Mollaret, qui n'a pas tardé a avoir le retour de bâton. "Vous parlez d’honnêteté intellectuelle dans le journalisme, ce que vous dites ne l'est pas!", a lancé un militant de la première heure.
La presse vendue à un système marchand, la presse qui désinforme, la presse qui ne donne pas assez la parole aux communistes et à leurs opinions, le public ne décolérait pas cet après-midi contre les médias : "Tous les journaux se ressemblent et disent la même chose : il n'y a plus d'argent. Mais il y en a!", soutenait un jeune élu de Cendras. Et au directeur de l'Humanité de rétorquer : "Le Figaro est déficitaire. Il a malheureusement besoin du soutien de grands groupes. Quant aux journalistes, ils vivent dans le même système que vous tous. Ils sont sur-diplômés et ne trouvent pas d'emploi, ou sont précaires. Ils suivent les commandes de leur rédaction en chef qui elle-même est soumise aux problèmes économiques. A l'Humanité, on ne peut embaucher. On a perdu 1 million d'€ d'aides publiques aux quotidiens à faibles ressources publicitaires en 4 ans".
De son côté, La Marseillaise, à l'origine branche du parti, a essuyé de nombreuses critiques de la part des militants, accusée, à Nîmes, de ne plus suivre la ligne éditoriale de l'extrême gauche. Son représentant, Jean-Pierre Michel a tenté de donner le change : "Nous sommes avant tout des localiers, et nous nous élevons contre la politique menée par Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud. Et nous le disons chaque jour sans relâche. En revanche, le rôle du journalisme ne remplace pas celui de militant".
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