L'INTERVIEW Marie-Flore : "Je n'ai jamais vécu dans le rêve de faire carrière dans la musique"
Après un premier album qui a fortement séduit, Braquage, Marie-Flore revient sur scène pour défendre son nouveau disque Je sais pas si ça va. Le titre Mal barré est déjà un succès, largement diffusé en radio. Marie-Flore sera sur la scène du Club de Paloma ce jeudi 29 septembre dès 21h. Interview.
ObjectifGard : Ce deuxième album en français, Je sais pas si ça va, a été écrit et enregistré en 2021 dans le Gard, dans les Cévennes. Quel est votre relation avec le Gard ?
Marie-Flore : Elle est avant tout musicale. Une partie de l'équipe qui m'entoure et notamment deux de mes réalisateurs, Baptiste Homo et Clément Agapitos, sont originaires de Nîmes. Sur une idée un peu folle, ils ont proposé d'aller nous enfermer quelques semaines dans cette maison dans le Gard pour enregistrer le disque. Même si on n'a pas trop vu la lumière, c'était un cadre très inspirant.
Racontez-nous comment est né cet album, quel a été le déclencheur ?
La première chanson que j'ai écrite, qui s'appelle Je sais qu'il est tard, a été le déclencheur. C'est vraiment ce texte qui a déclenché l'écriture de tous les autres, et qui m'est très cher. Quand on commence à travailler sur un deuxième album, on ne sait jamais trop par quel bout prendre la chose. On ne sait jamais si on va réussir à écrire de nouvelles chansons. Cette fois-ci, j'explore un peu plus mes thèmes de prédilection : l'amour, les gens, le temps qui passe. C'est peut-être un album qui va un peu plus en profondeur et plus lumineux aussi. C'est peut-être dû au soleil du Gard, je ne sais pas !
Quelle est l'évolution entre Braquage et Je sais pas si ça va ?
Cette évolution est concomitante avec mon évolution personnelle. C'est un album un peu plus ouvert. J'ai essayé de faire un album qui me ressemblait vraiment. Braquage était plus un disque d'amoureuse, concentré sur une histoire que j'avais traversé, très autofictionnel. Sur ce dernier album, j'ai essayé de me raconter davantage, de dire ce que je suis, ce que je suis devenue. Et de porter quelques observations sur ce qui m'entoure.
C'est une révélation ou une affirmation de vous-même ?
C'est une affirmation. Et ça se ressent aussi sur scène. On a vraiment travaillé l'aspect live. J'ai composé ce disque avec en tête cette perpective de pouvoir reprendre les concerts. C'était important pour moi d'avoir pas mal de chansons explosives pour pouvoir exploser de joie avec tout le monde pendant les concerts après cette frustration qu'a créé le confinement. Aujourd'hui, c'est un peu une libération de pouvoir défendre mes titres sur scène et de revenir à des choses plus réelles.
Il paraît que vous n'avez plus 20 ans. C'est en tout cas ce qu'on apprend dans votre chanson "À 20 ans". Regrets ou nostalgie ?
Ni l'un ni l'autre à vrai dire. Jusque-là, je ne m'étais jamais posée la question de l'âge, du temps qui passe. C'est une question que je me suis posée de manière inconsciente en écrivant cette chanson. Je ne suis pas du genre toutefois à me regarder tous les jours dans une glace en me disant : "Je suis vieille". Ce thème peut parler à tout le monde, c'est assez universel. C'est plus de savoir comment en faire un avantage et non pas un problème.
Êtes-vous devenue celle que vous auriez aimé être à 20 ans ?
Pas du tout. Je n'ai jamais eu trop de projection sur ce que je voulais être plus tard. J'ai commencé à écrire mes premières chansons à 17 ans et puis j'ai arrêté assez vite mes études pour pouvoir faire de la musique. Mais je n'ai jamais vécu dans le rêve de faire carrière dans la musique. C'est une chose qui s'est "imposée" à moi, une voie que j'ai suivi sans forcément savoir où j'allais.
Et le succès est au rendez-vous. le titre Mal barré est largement diffusé en radio, vous avez même chanté avec Benjamin Biolay à La Cigale à Paris...
Oui, il est venu chanter avec moi Je sais qu'il est tard, c'est une chanson qui compte beaucoup pour moi. J'ai été très heureuse et honorée qu'il me fasse ce cadeau. Après le succès, je ne sais pas quoi vous dire. Je vis les moments, je m'en délecte ensuite, mais je passe surtout et toujours à la suite, à ce qui arrive. Mais j'en suis très heureuse, c'est un bonheur d'entendre les gens chanter mes nouvelles chansons en concert.
Vous pensez toujours à la suite, c'est-à-dire déjà au prochain album ?
Peut-être... Ça commence à titiller !
Propos recueillis par Stéphanie Marin
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