L’INTERVIEW Philippe Broche : "La CCI Gard passe pour le vilain petit canard"
La semaine dernière, la cour d’appel de Toulouse a confirmé la décision du tribunal administratif de Nîmes concernant l’annulation de l’élection du collège services à la CCI Gard. Pour Philippe Broche, chef de file de la liste « Cœur gardois », Éric Giraudier n’est plus président. Le Bagnolais a décidé de repartir en campagne pour un nouveau vote qui aura lieu sans doute en septembre.
Objectif Gard : Comment avez-vous accueilli cette décision ?
Philippe Broche : Avec satisfaction. Depuis deux ans nous avons eu cesse de clamer une orientation de la CCI qui n’était pas celle prévue dans notre programme. Malheureusement, on a perdu deux ans. Les faits nous ont donné raison sur le fait que des irrégularités étaient bien présentes et que le pouvoir n'était pas exercé dans de bonnes conditions. M. Giraudier n’est plus légitimement le président de la CCI. Cela a été confirmé par la préfecture. Il ne peut plus représenter la chambre, ni faire quelque acte que ce soit au titre de la présidence. C’est pareil pour les élus attachés au collège des services dont je fais partie.
Que comptez-vous faire maintenant ?
Reprendre avec mon équipe notre bâton de pèlerin car il y a urgence à remettre sur pied la CCI qui est dans un chaos terrible. Il n'y a plus de directeur général et plus de président. Et depuis maintenant deux ans, un seul et même projet qui tourne autour d’un siège social dont il a été dénoncé la disproportion par rapport aux besoins de nos entreprises gardoises. La chambre c’est 40 salariés et on met en face 3 000 m2 de bureau pour 20 millions d’euros d’investissement ! Cela est fait au détriment de véritables besoins. Un rapport social demandé par le personnel de la CCI Gard, qui interpelle grandement, a été rendu et la direction générale des entreprises a commandé un contrôle général économique et financier (CGefi) au ministère de l’Économie. La CCI Gard passe pour le vilain petit canard.
"Pas grand-chose n’a avancé pour ne pas dire rien du tout"
Quel est le calendrier pour les prochaines élections ?
C’est la préfecture qui va le fixer. Deux mois sont prévus pour organiser des nouvelles élections. On peut penser que compte tenu de la période de vacances, on soit plus sur un vote en septembre-octobre avec 20 noms du collège services à réélire pour environ 2 000 électeurs. Nos souhaits restent les mêmes. Une volonté d’avoir une présence accrue sur Alès, Nîmes et Bagnols pour répondre au mieux aux attentes des entreprises. Après deux ans de mandature, elles constatent que pas grand-chose n’a avancé pour ne pas dire rien du tout hormis la construction d’un bâtiment. On est passé de 120 salariés à 40 avec 24 salariés à Nîmes, ce qui n’est pas envisageable au vu du poids économique de Nîmes.
Lors du premier vote, la liste d’Éric Giraudier avait remporté 18 places sur 20. Pensez-vous inverser la donne et prétendre ensuite à être choisi comme nouveau président de la CCI ?
Ça peut changer car il y a des projets certes mais il s’agit surtout de dire : est-ce que vous remettez à la tête de la chambre de commerce quelqu’un qui par deux fois a fait des manipulations électorales étant de nature à entraîner l’insincérité du scrutin ? C’est ça la question qu’il faut réellement se poser. Est-ce que cette institution aussi forte peut-être représentée par ce type ? C’est ce que le tribunal a acté et nous a donné raison. Il y a eu beaucoup de demandes Inhérentes à la période post covid qui n’ont pas toutes obtenues de réponses par manque de temps et moyens. Les entreprises ont vu qu’elles avaient besoin d’une CCI. Cela fait quinze ans que le président passe surtout son temps dans les batailles juridiques. Avec tout ce qui arrive, il y a de fortes chances que l’on puisse obtenir la présidence.
"Du sang neuf va rentrer"
Qu’allez-vous faire de différent pour cette nouvelle campagne ?
On va mener une campagne à l’identique avec peut-être une meilleure répartition géographique des élus qui sont présentés dans la catégorie services. Du sang neuf va rentrer car depuis deux ans il y a des évolutions qui se sont opérées dans ce secteur notamment dans le numérique. C’est là que l’on va renforcer notre liste avec certainement 10 % à 20 % de nouveaux. C’est nécessaire.
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