Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 13.09.2023 - Marie Meunier - 4 min  - vu 2459 fois

L'INTERVIEW Stephan Llorca fait le tour de France à pied : "C'est que du bonheur"

stephan llorca tour de france à pied

Stephan Llorca devant l'arc de triomphe de Saintes. 

- photo Stephan Llorca

Le lundi 29 mai dernier, Stephan Llorca partait de Sabran, son village, pour entamer un tour de France à pied. Cela fait maintenant plus de 100 jours qu'il a commencé son périple. Il donne de ses nouvelles. 

Stephan Llorca prévoit de parcourir 11 135 km, plus de 94 000 mètres de dénivelé positif à travers 50 départements. Il partage toutes les étapes sur les réseaux sociaux sur sa page Steph Road Llorca. Plus que jamais animé par son envie de découvrir la France, il nous raconte ce premier bout de chemin parcouru depuis son départ de Sabran. 

Objectif Gard : Cela fait plus de 100 jours que vous êtes parti, où en êtes-vous ?

Stephan Llorca : J'arrive sur la Charente-Maritime, La Rochelle, la Bretagne... Mon itinéraire va beaucoup longer la côte. C'est une partie intéressante car ce sera que du sentier, notamment le GR34. 

Comment vous vous sentez au bout de plus de 100 jours de marche ?

Au mieux que je pourrais être. Même si j'ai une petite appréhension pour l'hiver qui arrive. Forcément, les journées vont se raccourcir et il va faire plus froid. Bien que la chaleur, ce n'est pas forcément le top non plus. J'ai dû m'adapter pour continuer à avancer. Physiquement, je me sens en pleine forme. Ça a été un peu dur au début au niveau des pieds. Je ressentais des douleurs le premier mois. Mais je me sens mieux maintenant et je rencontre plein de monde. C'est au-delà de ce que j'espérais. C'est que du bonheur.

Vous n'avez pas envie de faire demi-tour alors ?

Non, je n'ai aucun regret (rires). Il y a même quelques amis qui sont venus me rejoindre sur quelques étapes notamment dans les Pyrénées ou dans la dune du Pilat. C'est sympa de voir des gens que l'on connaît même si ça va devenir de plus en plus compliqué car je suis de plus en plus loin. Ça m'a boosté tout comme l'effervescence sur les réseaux sociaux où les gens me suivent beaucoup. 

Certains de vos fans viennent-ils marcher un peu à vos côtés quand vous êtes de passage près de chez eux ?

Il n'y a pas trop de courageux (rires). Les gens viennent plutôt pour boire un verre, manger le soir ou m'accueillent chez eux. Leur bienveillance est incroyable. Il y en a qui n'ont pas hésité à me proposer à manger quand il n'y avait rien autour de moi. (...) Je suis souvent seul à marcher mais je croise du monde, je discute. Avec mon sac à dos où sont accrochés mes drapeaux signés de partout, on me remarque. Dès que quelqu'un m'héberge, il met un petit mot dessus. En plus du drapeau français, j'ai le drapeau basque et là, je vais avoir le drapeau breton. 

Avec ses drapeaux signés accrochés à son sac, Stephan Llorca ne passe pas inaperçu.  • photo Stephan Llorca

Comment faites-vous pour la nourriture, l'eau..?

Un peu comme je peux. Je fais les courses pour le jour même afin de ne pas être trop surchargé. Mais pendant certaines étapes, il n'y avait pas de quoi se ravitailler donc tant pis... Je mangeais mieux le lendemain (rires). Mais j'ai la chance de passer souvent dans des villages où je peux refaire le stock d'eau. Faut penser à tout. À la lessive aussi qu'il faut faire tous les jours en arrivant le soir. Ça fait partie de l'aventure. 

Et pour la nuit ?

J'alterne entre campings, belle étoile, locations ou chez l'habitant. Mais il m'est arrivé de marcher plus de 40 km par jour, dans ces cas-là, j'ai envie d'avoir un peu de confort le soir. Il y a toujours des solutions, et au pire, j'ai la tente dans le sac. 

Vous avez parcouru combien de kilomètres ? 

Je ne compte pas. Mais d'autres le font pour moi (rires). Fin de semaine dernière, j'étais à 2 450 km en 3 mois et demi. C'est plutôt dans la moyenne que j'avais calculée. J'ai fait une bonne partie mais il en reste pour revenir à Sabran. Je devrais logiquement arriver à la fin de l'été l'année prochaine. Mais ça passe vite, les journées défilent.

Vous ne vous ennuyez jamais ?

Non pas du tout. J'écris en même temps mon livre. J'ai toujours des choses à faire. J'ai à peine le temps de me poser. Des fois, je commence à 8h, je finis à 21h. J'enchaîne les journées. 

Qu'est-ce que vous retenez déjà de cette première partie ?

La générosité des gens. De voir tout le soutien que j'ai et à quel point, ça fait rêver les autres. Tous les jours, des gens viennent me parler, posent des questions et s'intéressent. Je trouve ça beau. Et ce qui me marque, c'est aussi tout ce que je vois. Je pensais qu'en marchant tous les jours, il y aurait des journées ennuyeuses. Mais en fait, il y a une telle diversité des paysages, d'un département à l'autre. 

Quels paysages vous ont particulièrement plu ?

Particulièrement les montagnes et Gavarnie, aussi la côte basque. Dernièrement, ce qui m'a le plus marqué, c'est la Dordogne, le Périgord noir et le Lot. J'ai trouvé ce coin magnifique avec le gouffre de Padirac et Rocamadour. J'ai été hébergé quelques temps en Dordogne pendant la canicule, ça m'a laissé le temps de visiter des villages, c'est très beau. 

J'imagine qu'en 100 jours de marche, vous avez aussi connu quelques galères ?

Il y a eu quelques jours dans les Landes où il faisait beau et d'un coup, il se mettait à pleuvoir. Je n'avais même pas le temps de sortir une veste que j'étais trempé. Je me changeais pour être au sec et ça recommençait à pleuvoir. Impossible de faire sécher les habits dans ces cas-là. La plus grosse galère que j'ai eu, c'est vraiment au niveau des vêtements. 

Vous ne vous êtes jamais perdu ?

Se perdre, ce n'est pas une galère. Ça m'est arrivé une fois de me retrouver dans un chemin privé, tout barré, alors que j'avais déjà marché 36km et que je languissais qu'une chose, c'est d'arriver. J'ai du faire demi-tour et je me suis retrouvé à marcher plus de 40km. Mais bon, ça pourrait être pire, ça fait partie du périple. 

À relire sur le même sujet : www.objectifgard.com/actualites/fait-du-soir-une-ultime-randonnee-pour-stephan-llorca-avant-un-tour-de-france-a-pied-110888.php

Pour suivre les aventures de Stephan Llorca, vous pouvez le suivre sur les réseaux sociaux en cliquant ici. 

Marie Meunier

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