Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 18.03.2024 - Corentin Corger - 2 min  - vu 3000 fois

NÎMES "Je ne me verse plus de salaires" : le cri du coeur du boucher de la Croix de Fer

boucherie croix de fer mickael joujoux

Mickael Joujoux lance un appel d'urgence

- Photo Corentin Corger

"Avant que les choses deviennent catastrophiques, je demande juste que les gens reviennent à la Croix de Fer"

"Quand vous n'arrivez plus à payer vos charges ni à vous verser un salaire depuis plusieurs mois et que vous avez une famille derrière, c'est très compliqué", résume Mickael Joujoux, gérant de la boucherie de la Croix de Fer à Nîmes. Arrivé il y a une vingtaine d'années dans ce commerce à l'âge de 15 ans comme apprenti, ce Nîmois a ensuite été salarié avant de reprendre la gestion il y a 12 ans. 

"La perdre n'est pas envisageable", lâche pas encore désespéré Mickael pour qui cette boucherie représente toute sa vie et également beaucoup dans l'histoire de ce quartier. Mais depuis deux ans, la situation financière de l'établissement ne fait que se dégrader. Le chiffre d'affaires diminue liée à une baisse de fréquentation. Mickael a dû se séparer de son seul employé et aujourd'hui il n'y arrive plus. 

Alors la semaine dernière, il a lancé un appel d'urgence sur son compte Facebook. "Avant que les choses deviennent catastrophiques, je demande juste que les gens reviennent à la Croix de Fer et que la mairie tente de relancer une dynamique", demande le chef d'entreprise. Pour lui, plusieurs facteurs sont à l'origine de ce déclin alors qu'après le covid l'activité se portait bien. 

"On m'a changé mon sens de circulation, je ne passe plus devant chez toi"

Pour Mickael, l'affluence a commencé à diminuer au moment des travaux de canalisation réalisés rue Bonfa puis rue Sully mais pour lui la cause est ailleurs. "Un jour, je m'aperçois que la rue Sully est passée à sens unique dans le sens de la sortie. Tout se déclenche dans ma tête. Tout vient de là !, explique l'intéressé, je croise un client aux Jeudis de Nîmes que je n'avais pas vu depuis un moment. Il me dit : on m'a changé mon sens de circulation, je ne passe plus devant chez toi. Et ça ne doit pas être le seul !." 

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La boucherie de la Croix de Fer • Photo Corentin Corger

Pour le boucher, ce changement de circulation est très impactant car ainsi les automobilistes ne passent plus devant sa boutique et les habitués doivent faire un détour. "J'avais beaucoup de clients qui venaient des collines de Russan et des Terres de Rouvière qui ne passent plus par là", insiste-t-il. En réponse, la mairie de Nîmes a modifié le sens de deux rues dans les nouveaux lotissements de Hoche. "Il n'y avait pas de panneaux d'indication, les gens ne le savaient pas. Ça n'a rien rapporté", regrette l'intéressé. 

"L'électricité on se fait assassiner"

La Ville a également mis en place une signalétique pour indiquer la Croix de Fer. "Il y a toujours aussi peu de passage et on m'a indiqué que la municipalité ne ferait pas plus." Pas encore abattu, le gérant a tenté de faire bouger les choses et a donc fait cet appel de la dernière chance pour éviter la fermeture de son commerce si les clients ne sont pas de retour. Alors que trois commerces ont fermé leurs portes ces derniers mois dans ce secteur. 

"Après il n'y a pas que ça. Il faut aussi prendre en compte l'augmentation des charges, l'électricité on se fait assassiner. Les temps sont durs pour tout le monde. Les paniers moyens ont diminué", conclut le boucher qui espère malgré tout un sursaut et une prise de conscience des riverains pour sauver ce commerce de proximité. 

Corentin Corger

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