NÎMES Quand le graff s'invite à l'hôpital
Mardi matin, les adolescents accueillis à l'hôpital de jour du pôle psychiatrie du CHU de Nîmes ont dévoilé la fresque réalisée avec l'aide du graffeur Benoît Pyrate en six mois dans l'escalier qu'ils empruntent tous les jours.
Rien de plus morne qu'une cage d'escalier en béton brut et en acier. D'autant plus lorsqu'il s'agit du chemin emprunté tous les jours par de jeunes adolescents malades pour se rendre au pôle psychiatrie qui dépend de l'hôpital Carémeau de Nîmes. Alors pour y mettre de la couleur et attirer le regard, les jeunes patients ont pris les bombes et ont réalisé un graffiti géant du rez-de-chaussée à l'étage.
Ce projet baptisé "Ose ta vie" intervient dans le cadre d'un appel à projet lancé par le CHU, remporté par l'association Da Storm qui agit pour la démocratisation de la culture hip-hop. C'est la deuxième année que l'équipe de Ghislain Nouguier, le directeur, travaille avec l'hôpital nîmois. En 2018, c'est au service pédiatrie qu'un atelier écriture sur le slam avait vu le jour avec une exposition des poèmes des enfants.
Pour cette initiative, le CHU a bénéficié du soutien de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie. Mais surtout du graffeur Pyrate qui a animé pendant deux heures tous les lundis, durant six mois, cet atelier graffiti auquel une quinzaine d'enfants au total ont participé. Désormais, des personnages de Pokémon, Dofus, Naruto mais aussi Droopy, Bart Simpson trônent sur les murs de cette cage d'escalier menant au service psychiatrie où circulent patients, personnel et visiteurs.
Heather (15 ans) a choisi de dessiner Totoro. "C'est la première fois que j'essayais et ça m'a vraiment plu. Cela a été un grand moment de partage avec les autres." Les enfants qui passent la journée dans ce centre présentent différentes pathologies psychologiques comme des troubles de la personnalité et sont soignés avant de pouvoir être à nouveau scolarisés. "Ce support nous a permis de travailler sur la confiance en soi et sur l'opportunité de se mettre en avant dans un groupe", explique Régine Fabrié, éducatrice spécialisée, qui accompagne au quotidien ces enfants.
Une démarche soutenue également par la ville de Nîmes, représentée ce jour-là par Franck Proust, le premier adjoint : "L'hôpital a trop longtemps été un lieu séparé de la société. Il doit être intégré à la cité. Nous saluons la politique culturelle du CHU de faire de l'hôpital un lieu plus humain. La culture a une faculté extraordinaire et s'affiche comme un levier de guérison." Cette action est un moyen pour ces ados d'accéder à la culture grâce à l'investissement d'associations comme Da Storm.
Corentin Corger
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