Publié il y a 1 an - Mise à jour le 18.08.2022 - abdel-samari - 3 min  - vu 1318 fois

OCCITANIE Marque Sud de France : la filière viticole s'oppose à la décision brutale du préfet de Région

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Durant l'été, le préfet de la Région Occitanie a adressé un courrier à destination des acteurs viticoles pour les inviter à ne plus utiliser la marque "Sud de France " sur les étiquettes de vin. "L'état actuel de la réglementation de la protection des indications géographiques dans le secteur vitivinicole ne permet pas que la mention "Sud de France" figure sur l'étiquetage de ces vins" indique Etienne Guyot dans son courrier. La filière viticole du territoire lui répond.

Un nombre important d'acteurs de la filière viticole se sont réunis suite au courrier du 25 juillet 2022 adressé par le préfet de la Région Occitanie et difficile de passer sous silence la très vive émotion dans le vignoble. "Depuis 16 ans, de nombreux vignerons, caves coopératives et négociants utilisent de façon volontaire et avec le soutien de la Région, la mention «Sud de France» dans leur communication et sur leurs étiquettes. Cette bannière apporte en lisibilité et fédère largement, tout en restant complémentaire aux signes de qualité que nous défendons avec fermeté. De nombreux marchés, notamment à l’export, ont pu être développés grâce à cette marque. Sa suppression des étiquettes coupe le lien entre les efforts de communication collective et le produit final" indique la profession dans un courrier au préfet.

"L’arrêt brutal de la marque serait incompréhensible pour nos partenaires en France et à l’export et pour nos consommateurs. L’enjeu d’image est majeur. Les efforts financiers importants de la Région pour déployer la notoriété de cette marque ont permis de conforter les investissements volontaires des metteurs en marché. La suppression soudaine de la marque «Sud de France» des étiquettes représenterait un gaspillage de fonds publics et privés, provoquerait une perte de valeur pour la filière vin de la Région et des coûts de marketing et de logistique pour le changement des étiquettes pour de nombreuses entreprises. La sécurité des investissements réalisés est un enjeu économique majeur."

Et de déclarer : "La suppression brutale de la marque «Sud de France» des étiquettes n’est donc pas envisageable. Vous notez dans votre courrier la lourdeur et les difficultés réglementaires d’un changement du nom de bassin qui permettraient, juridiquement, de conforter l’utilisation sur les étiquettes de cette marque. Cela vous amène au constat que l’utilisation de «Sud de France» sur les étiquettes ne pourrait plus être envisagée aujourd’hui, comme marque. Si l’on mesure les pertes économiques d’un côté et la lourdeur de la décision pour le changement de nom d’un autre, il est évident que l’enjeu économique et de bon sens devrait l’emporter. C’est un choix politique qu’il s’agit de faire."

 

Enfin, en conclusion de leur courrier, les viticulteurs précisent : "Nous comprenons que le rôle des pouvoirs publics est de rappeler la réglementation et être garant de son application, nous vous demandons cependant d’intégrer les conséquences économiques et sociales d’une décision qui serait prise brutalement. Après la taxe TRUMP, après la baisse de consommation en France, après le gel, après la sécheresse, peut-on négliger dans les décisions réglementaires les conséquences économiques qui en dernier recours pèsent sur nos mandants? Monsieur le Préfet, nous demandons sur ce dossier un moratoire qui permettrait d’obtenir une période transitoire pour l’utilisation des étiquettes imprimées et pouvoir, simultanément, travailler à la mise en œuvre d’une solution qui satisferait la filière viticole tout en répondant aux exigences règlementaires qui sont également garantes de la protection de nos IG."

Les signataires :

  • Christophe Bousquet, président du Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc
  • Gilles Gally, président Union des Entreprises Vinicoles Méridionales (UEVM)
  • Denis Verdier, président Section IGP du CIVL, président Fédération Gardoise des Vins IGP
  • Jean-Michel Sagnier, président Fédération Héraultaise des Vins IGP
  • Ludovic Roux, président l’Union Syndicale des IGP de l’Aude, président de la Coopération Agricole Occitanie
  • Alexandre They, président des Vignerons Indépendants d’Occitanie
  • Jean-Benoît Cavalier, président du Syndicat des Vins AOP Languedoc
  • Laurent Girbaut, président des IGP Côtes Catalanes
  • Jean-Pierre Van Ruys, président de l’IGP Saint-Guilhem le Désert
  • Christophe Aguilar, président de l’IGP Coteaux du Pont du Gard, membre du Comité IGP de l’INAO Miren de Lorgeril, membre du Comité de bassin viticole

Abdel Samari

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