PONT-SAINT-ESPRIT Environ 1 500 repas distribués gratuitement par la mosquée pendant le ramadan
D’ordinaire, quand le contexte sanitaire le permet, la salle du rez-de-chaussée de la mosquée de Pont-Saint-Esprit, gérée par l’Association culturelle musulmane, accueille la rupture du jeûne durant le mois du ramadan.
« Et chaque année nous invitions des personnes dans le besoin à rompre le jeûne ensemble, dans le partage. La mosquée est plus qu’un lieu de culte, c’est un endroit où se créé du lien social », explique Yassine Taleb, secrétaire de l’Association cultuelle. Car le ramadan est aussi un moment de partage dans l’islam. Sauf que le covid est passé par là et qu’il a fallu s’adapter.
En 2020 déjà, avec la mise en place de distribution de repas concoctés par les familles des bénévoles de l’association à emporter, action remise sur pied cette année. Alors la salle du rez-de-chaussée reste le théâtre d’une activité, mais différente, avec les bénévoles qui confectionnent des paniers-repas complets, distribués tous les soirs du mois du ramadan entre 17h30 et 18h30. « Et c’est ouvert à tout le monde, on ne demande pas leur religion aux gens. Ce mois de partage nous souhaitons le partager fraternellement », précise Yassine Taleb.
De la vingtaine de personnes habituellement bénéficiaire lors de la rupture du jeûne dans la salle, la distribution à emporter voit désormais une moyenne de 50 à 55 personnes par soir venir chercher leur repas. Et ce vendredi soir, ils étaient même 80, le record depuis le début de l’action, à être repartis avec leur sac. « L’année dernière nous avions distribué 1 200 repas. Cette année nous serons autour de 1 500 repas », avance Yassine Taleb.
Parmi les bénéficiaires, « il y a beaucoup de personnes seules, des demandeurs d’asile, des personnes âgées qui ont leur famille au pays, des voisins, des sans-abri et, c’est nouveau, des familles », pose le secrétaire de l’association. Effectivement, à notre arrivée, une mère de famille accompagnée de ses enfants récupère des repas. « Tant mieux si on leur apporte quelque chose, mais il y a un côté inquiétant », note-t-il. Les effets de la crise économique qui suit la crise sanitaire se font peut-être sentir dans un centre-ville de Pont-Saint-Esprit déjà largement paupérisé.
Thierry ALLARD
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