Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.10.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 746 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Les professionnels de santé du territoire se structurent pour un meilleur accès aux soins

Ce jeudi 20 octobre, l'accord conventionnel interprofessionnel a été signé par le Dr David Juge, président de la CPTS Vallis Bona, par Patrice Héraud, sous-directeur de la CPAM du Gard, et par Claude Rols, délégué départemental de l'ARS Occitanie. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Favoriser l'accès aux soins, organiser un parcours pluri-professionnels autour du patient, mener des actions de prévention et de dépistage... Voici les principaux objectifs des CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé). Et pour les mener à bien, elles ont besoin de l'appui de l'Assurance maladie et de l'Agence régionale de santé, à travers un accord conventionnel interprofessionnel. 

Celui de la CPTS Vallis Bona a été signé ce jeudi après-midi. C'est le quatrième qui se concrétise dans le Gard, après la CPTS "Regards" au nord et nord-est de Nîmes, "Entre Chataîgne Et Micocoule" autour de Saint-Jean-du-Gard et Nemausa (Nîmes). Les quatre représentent une couverture de 44,5% de la population du département.

La CPTS Vallis Bona s'étend sur 22 communes au nord-est du Gard (entre Aiguèze, Montclus, Verfeuil et Pont-Saint-Esprit) et va s'appuyer sur les deux maisons de santé pluriprofessionnelles de Pont et Goudargues. Son périmètre compte 240 professionnels de santé et 60 d'entre eux se sont engagés dans cette CPTS. Le projet est engagé depuis fin 2019. Cette signature "est le résultat d'un travail long et souvent épuisant. Nous souhaitons remercier tous ceux qui y ont participé. Cet investissement est clairement la preuve d'un engagement fort de chacun pour arriver à rendre le domaine de la santé dans notre secteur plus efficace, plus humain et plus rapide", souligne le Dr David Juge, médecin généraliste à Saint-Julien-de-Peyrolas et président de la CPTS Vallis Bona.

60% des médecins généralistes du territoire ont plus de 60 ans

Les CPTS sont aussi un moyen de réorganiser l'offre de soins, de rendre plus attractifs les territoires dans un contexte où "il n'y aura pas plus de médecins dans les prochaines années", comme le rappelle Claude Rols, délégué départemental de l'ARS (Agence régionale de santé) Occitanie. Cela s'annonce compliqué dans ce territoire aux confins du Gard, du Vaucluse, de la Drôme et de l'Ardèche, où la situation est déjà tendue. Le nombre de généralistes a subi une baisse de 30% ces dernières années passant de 20 médecins en 2011 à 14 en 2020. La ville de Pont-Saint-Esprit a été particulièrement impactée par cette évolution qui ne devrait pas s'inverser dans les prochains temps. En effet, 60% des médecins généralistes du territoire ont plus de 60 ans et vont donc bientôt partir à la retraite, sans certitude d'être remplacés. C'est 20 points de pourcentage de plus que la moyenne départementale.

En parallèle, la population du territoire est vieillissante, avec 23% d'habitants ayant plus de 65 ans. Et 17,2% de la population souffre de maladie chronique de type diabète 1 et 2, cancers, insuffisance cardiaque etc. nécessitant un suivi régulier. Pour maintenir et améliorer la prise en charge des patients malgré le risque de désertification médicale, les professionnels de santé du territoire vont à travers la CPTS entreprendre diverses actions. Leur financement par la Caisse d'assurance maladie (CPAM) et par l'ARS, peut atteindre jusqu'à 287 500€ par an.

Rendre le territoire attractif pour les médecins et améliorer les sorties d'hôpital des patients complexes

Dans le projet de la CPTS Vallis Dona, la priorité première sera de pouvoir donner une réponse à chaque patient en demande. Il y a d'autres missions tout aussi importantes comme mieux accueillir les professionnels de santé, en les délestant notamment des tâches administratives pour qu'ils disposent de davantage de temps à consacrer aux patients. "On accueille pas mal d'étudiants de médecine en stage. Si on arrive à leur montrer que le système fonctionne, si on leur simplifie le quotidien, cela va les inciter à venir s'installer ici à l'issue de leurs études", pointe David Juge.

L'autre axe sera de mieux répondre aux urgences, notamment l'organisation des sorties d'hôpital de patients complexes : "On aimerait qu'une personne de l'équipe puisse aller voir le patient à l'hôpital pour l'évaluer et faire le lien avec son domicile. Le week-end, on voit trop souvent des patients repartir aux urgences après être rentrés chez eux." Côté prévention, les professionnels réfléchissent à organiser des actions autour du mal-être des adolescents, de la vaccination, du dépistage des cancers...

Marie Meunier

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