SAINT-HILAIRE-DE-BRETHMAS Imbroglio suite à l’embauche d’un collaborateur de cabinet : la mise au point du maire Jean-Michel Perret
Par la voie d'un communiqué adressé à la presse ce mardi, le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, Jean-Michel Perret, a vivement réagi à des déclarations qu'il juge mensongères, émises par Sylvie Galtier, élue d'opposition. Objectif Gard a donc interrogé les deux protagonistes, coutumiers de ce genre de passes d'armes.
« Je vous présente mon nouveau collaborateur de cabinet. C’est lui qui va coûter 250 000 euros à la commune. D’ailleurs sa Porsche est garée juste derrière », s’amuse Jean-Michel Perret à notre arrivée en mairie ce mercredi. Par sa boutade, aussitôt désamorcée, le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas met d’emblée les pieds dans le plat.
C’est en réaction à un communiqué qu’il a lui-même fait parvenir à la presse la veille que s’établit notre visite. Un communiqué on ne peut plus explicite, visant à réagir à « l’attaque » infligée quelques jours plus tôt par Sylvie Galtier, élue d’opposition, qui dénonçait, par le biais d’une tribune libre intégrée au journal municipal, le recrutement d’un collaborateur de cabinet qui « va coûter 40 à 50 000 euros par an à la commune, soit environ 250 000 euros sur la mandature. » « J’aurais bien aimé, mais on est très loin de ces chiffres », plaisante Basile Imbert, le principal intéressé, qui a pris ses fonctions le 23 octobre dernier. « D’autant qu’il ne sera là qu’à mi-temps, avec un contrat de 20 heures », rebondit l’édile saint-hilairois.
Contactée par téléphone, Sylvie Galtier reconnaissait ne pas connaître les modalités de ce contrat : « Les chiffres que l'on a énoncés ont été calculés à partir du salaire moyen d’un cadre A, en partant sur l’idée d’un plein temps car on ignorait qu’il s’agissait d’un temps partiel. » La conseillère municipale d’opposition, qui a mené la liste "Agir ensemble" lors des dernières élections locales, n’approuve toujours pas le recrutement d’un collaborateur de cabinet : « C’est à vérifier mais je crois que les communes similaires comme Saint-Christol-les-Alès ou Saint-Privat-des-Vieux n’en ont pas. Le maire a dit qu’il avait une équipe compétente. Alors pourquoi ne pas s’appuyer sur elle pour déléguer et économiser ? Nous pensons que cet argent est à mettre ailleurs. »
Ce à quoi Jean-Michel Perret réagissait en évoquant une « embauche qui se justifie pleinement », puisque « le rôle d’un collaborateur de cabinet du maire est de faire le lien entre les services administratifs de la mairie et le travail politique de notre équipe, afin de gagner en efficacité, au service des Saint-Hilairois. »
Par ailleurs, Sylvie Galtier craignait que ce recrutement ne s’apparente à une mise en retrait du maire, qui « mettait pourtant en avant sa disponibilité totale pendant sa campagne ». « Je travaille une quinzaine d’heures par jour, y compris parfois le week-end », justifie de son côté l’intéressé, qui mentionne également la possibilité laissée, et non saisie par l’élue d’opposition, de corriger ses propos avant leur parution dans le journal municipal.
Une mandature marquée par des projets d'envergure
Vous l’aurez compris, la relation entre les conseillers de la majorité et ceux de l’opposition n’a rien d’idyllique à Saint-Hilaire-de-Brethmas. Récemment, c’est « l’absence d’hommage » à Samuel Paty, enseignant assassiné à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre dernier qui avait suscité la controverse. « De nombreuses communes ont organisé une cérémonie en sa mémoire, on peut regretter que Saint-Hilaire n’en fasse pas partie », est-il inscrit dans la tribune libre rédigée par la liste d’opposition. « Lui (Jean-Michel Perret) qui aime beaucoup les symboles, il se serait grandi en proposant aux deux professeurs d’histoire-géographie présents dans l’équipe municipale de réaliser un hommage à Monsieur Paty », renchérit Sylvie Galtier. Le maire l’assure quant à lui : un hommage a bien eu lieu, mais « dans la plus stricte intimité au vu de l’état sanitaire, seulement avec les équipes municipales. »
Enfin, la tête de la liste "Agir ensemble" laissait entrevoir une éclaircie dans le ciel assombri de la cohabitation : « On se veut être une opposition constructive. Bien sûr qu’on ne sera pas toujours d’accord, mais c’est le jeu de la démocratie. » La veille, au cours d’une entrevue durant laquelle les très nombreux projets de la mandature actuelle ont été balayés (article à venir prochainement, NDLR), Jean-Michel Perret abondait dans le même sens : « Moi j’adore le débat, j’adore qu’on me contredise, surtout si on apporte de vrais arguments. Ça m’enrichit car je sais en tirer des leçons. » Stimulée par l’alléchant menu qui l’attend au cours des cinq années et demi à venir, la cohabitation municipale finira peut-être par trouver un apaisement bénéfique aux Saint-Hilairois.
Corentin Migoule
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