Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 14.02.2024 - Marie Meunier - 3 min  - vu 167 fois

UZÈS Alimentation, crise agricole, bétonisation... la Conf' paysanne a tenu son assemblée générale

conf paysanne Ag

L'assemblée générale de la Conf' paysanne s'est tenue ce lundi soir, à Uzès. 

- photo Marie Meunier

La Confédération paysanne du Gard a tenu son assemblée générale ce lundi après-midi, à Uzès. Le secrétaire national du syndicat, Thomas Gibert, était présent pour l'occasion et pour parler entre autres du projet de sécurité sociale de l'alimentation.

Dans le Gard, la Confédération paysanne est plutôt bien représentée avec une centaine de membres encartés. "On représente 20 % des élections professionnelles dans le département, notamment à la Chambre d'agriculture", indique Didier Marion, le porte-parole. Le syndicat d'exploitants agricoles a pour fil rouge la défense de la terre et de ceux qui la travaillent. La branche gardoise de la Conf' a tenu son assemblée générale à Uzès, ce lundi soir. 

L'occasion de discuter de sujets prégnants tels la crise agricole qui a fait la une des médias pendant plusieurs jours, ou encore les questions autour du partage de l'eau. "Il y a toujours des projets de mégabassines dans le département à Rochegude et Barjac, qui nous préoccupent et auxquels nous sommes opposés", tranche Didier Marion. Il est inquiet également de l'artificialisation des sols galopante qui devrait encore gagner du terrain avec les projets de prisons, de contournement ouest de Nîmes, de Magna Porta... "Ce sont 5 000 hectares de la métropole qui risquent d'être bétonnés dans les 5-6 ans", estime le porte-parole gardois de la Conf' paysanne. 

Des inégalités avec les autres pays

Bien sûr, les syndiqués n'ont pas pu taire la récente mobilisation des agriculteurs sur les autoroutes et les ronds-points. À la Conf' paysanne, on pense aussi que les prix ne sont pas assez rémunérateurs pour les agriculteurs à cause des accords de libre échange : "Le miel ukrainien est à 1,20 € du kilo tandis que le coût en France est autour de 8 € du kilo. On achète au moins disant économique et au moins disant social", pointe Didier Marion. En revanche, le syndicat ne soutient pas les revendications sur l'allègement des contraintes des produits phytosanitaires. 

En deuxième partie d'assemblée générale, les agriculteurs gardois ont pu rencontrer Thomas Gibert, secrétaire national de la Confédération paysanne, qui travaille également dans une ferme de la Tournerie (Limousin). Il a parlé des sujets sur lesquels planche le syndicat agricole : concilier l'engagement militant et le travail à la ferme, comment se dégager du temps pour soi, comment inciter de jeunes générations à s'installer... 

"Les gens ont le droit de choisir leur alimentation"

Il a aussi présenté le projet de sécurité sociale alimentaire que défend la Conf' paysanne. "C'est une proposition qui semble la plus crédible pour généraliser une alimentation de qualité. L'idée, ce serait que tout le monde cotise en fonction de ses besoins et de ses moyens", explique Thomas Gibert. Et de poursuivre : "Ce serait une carte où chaque personne bénéficie de 150 € par mois dès la naissance. Les citoyens pourraient se fournir dans des magasins agréés de manière démocratique. Les gens ont le droit de choisir leur alimentation. Il ne suffit plus de dire que les pauvres n'ont qu'à acheter plus de légumes et moins de viande."

Cela permettrait en plus à de petites exploitations à taille humaine de trouver de nouveaux consommateurs et donc de se péréniser. Dans le Gard, le sujet intéresse, surtout quand on sait que "c'est le deuxième département au national où le taux de non-recouvrement des cotisations sociales à la MSA (Mutuelle sociale agricole) est le plus haut. Cela montre que les paysans n'ont plus de quoi payer. C'est inquiétant et c'est la réalité", assure Didier Marion. Comme c'est déjà le cas dans d'autres territoires, il espère qu'une expérimentation de la sécurité sociale de l'alimentation pourrait être lancée dans le Gard d'ici un an et demi ou deux ans. "Il faut monter un comité de pilotage, trouver les compétences nécessaires, l'organisation financière, logistique...", conclut-il. 

Marie Meunier

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