Publié il y a 29 jours - Mise à jour le 29.03.2024 - Marie Meunier - 3 min  - vu 387 fois

VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Le 1, rue de l'hôpital redevient restaurant, 14 ans après la fermeture d'Aubertin

Le chef Damien Chocano, entouré de sa famille.

- photo Marie Meunier

Le restaurant Aubertin s'était hissé au rang d'institution villeneuvoise et a vu défiler bon nombre de convives pendant 20 ans. La table du 1, rue de l'Hôpital a fermé ses portes en 2010, le lieu était inoccupé depuis. Quatorze ans plus tard, la salle redevient restaurant devenant l'écrin de L'Émulsion et de son chef, Damien Chocano. 

Le 1 rue de l'Hôpital a d'abord été un magasin de photo. De 1990 à 2010, il est devenu le restaurant d'un grand Monsieur de la cuisine, Jean-Claude Aubertin. Le chef a dressé sa table villeneuvoise parmi les adresses gastronomiques les plus prisées des environs. "On a vu du beau monde, notamment la Reine de Belgique venue déjeuner avec l'ancienne propriétaire du fort Saint-André. Pendant le festival d'Avignon, beaucoup d'artistes venaient. Dès qu'il y avait une personnalité à Villeneuve, le maire l'emmenait dans mon restaurant", se remémore Jean-Claude Aubertin. 

Mais l'aventure prit fin au bout de 20 ans et le chef passera de l'autre côté du Rhône, dans les cuisines de la Mirande. Aujourd'hui, il a rendu définitivement son tablier. Il a fallu attendre 14 ans pour que la salle villeneuvoise retrouve un nouveau locataire. Il s'appelle Damien Chocano et lui aussi est chef cuisinier. À la tête de L'Émulsion depuis juillet 2019, il a décidé de déplacer son établissement de la place Saint-Marc jusqu'au n°1 rue de l'hôpital pour gagner en place et disposer d'une cuisine digne de ce nom. Il a ouvert à cette nouvelle adresse le 8 février et depuis, l'établissement ne désemplit pas. Jean-Claude Aubertin se réjouit de l'arrivée de ce chef : "Il a un beau parcours, c'est dans la continuité. On a toujours fait de la bonne cuisine ici."

Des clins d'œil à l'époque Aubertin conservés

Bien sûr, la salle a subi un coup de neuf et a été décorée avec finesse dans un style épuré. Mais ceux qui ont été clients auparavant repèreront des éléments de l'époque Aubertin qui ont été conservés. La fameuse voûte centrale est toujours là et s'élève au-dessus des tablées. "Sur une vitre en cuisine, on a gardé le logo Aubertin. La cave est aussi restée dans son jus. Par respect du nom", témoigne le chef Damien Chocano. 

Nichée dans son nouvel écrin, L'Émulsion peut accueillir 32 couverts à l'intérieur et 40 à l'extérieur quand le beau temps viendra. Les clients pourront y déguster une cuisine de bistrot, avec des produits frais que Damien Chocano va chercher le matin au MIN d'Avignon (Marché d'intérêt national) : "J'essaie de faire à 95 % en local. On sent qu'il y a un malaise sur les produits, on a une responsabilité vis-à-vis de ce qu'il se passe actuellement", témoigne le chef. Il propose une formule du midi avec entrée, plat et dessert à 27 €. 

Stockhom, frères Pourcel, Petite cuillière...

Pas du tout destiné à la cuisine, Damien Chocano a découvert cet univers pendant ses extras étudiants à Stockholm. Il a cotoyé un chef suédois qui a fait ses armes en France avant de partir pour le Maroc où il a rencontré les frères Pourcel. Il a lancé le 83 Vernet, à Avignon puis La Petite cuillère à Villeneuve-lez-Avignon en 2017 au côté de Sophie Laffont. C'est en juillet 2019 qu'il a ouvert son propre restaurant L'Émulsion. Un nom en clin d'œil à son premier chef qui lui avait fait goûter un velouté émulsionné de fèves, légume dont a horreur Damien Chocano. Mais là, il a adoré la "sensation de bulles qui explosent dans la gorge". 

Encore aujourd'hui, il essaie de faire aimer à ses clients des aliments qu'ils n'affectionnent pas forcément. "C'est la part de magie de la cuisine", souligne-t-il. La rue de l'hôpital, l'une des plus anciennes de Villeneuve-lez-Avignon, accueille donc ce nouveau restaurant. L'été dernier, avait déjà ouvert Orso. Un institut de beauté vient aussi de démarrer et un glacier devrait aussi se lancer juste à côté de L'Émulsion. Preuve que la rue de l'hôpital profite d'un regain de dynamisme. 

Marie Meunier

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