Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 07.09.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1182 fois

ÉDITORIAL Immobilier : une crise qui en cache bien d'autres

Photo d'illustration DR

Selon les prévisions de la Fnaim, l’année 2023 devrait repasser sous la barre du million de transactions, en recul de 15% sur un an (niveau le plus bas des sept dernières années). Cela représente plus de 150 000 transactions en moins par rapport à l’année 2022, et constituerait la deuxième plus forte baisse des 50 dernières années.

Le monde de l'immobilier fait la soupe à la grimace. Depuis des années et des années, il se portait comme un charme. Bénéficiant de taux d'intérêts très faibles et des biens en vente à des prix en hausse continue. Les banques ouvraient portes et fenêtres pour prêter aux acheteurs sans regarder de façon très attentive les situations de chacun. Tout cela est fini. Et probablement pour un bout de temps. Pire, c'est très précisément l'inverse qui se produit depuis plusieurs mois : les organismes bancaires ne prêtent plus à grand monde. D'abord aux néo-acheteurs, c'est à présent tous les acquéreurs qui sont concernés de près ou de loin par un refus. La liste des grands perdants de la crise immobilière ne cesse de s'allonger : les agents immobiliers, les courtiers, les promoteurs, les notaires, etc. En conséquence, les collectivités territoriales voient les droits de mutation s'écrouler. Et vont devoir actionner le relèvement de taxes pour compenser. Dans le Gard, le Conseil départemental essuie déjà une baisse supérieure à 20% alors que ce levier représentait jusque-là, une ressource très importante. Les marges de manœuvre vont donc forcément se réduire, et la situation n'est pas prête de s'arranger. Selon les prévisions de la Fnaim, l’année 2023 devrait repasser sous la barre du million de transactions, en recul de 15% sur un an (niveau le plus bas des sept dernières années). Cela représente plus de 150 000 transactions en moins par rapport à l’année 2022, et constituerait la 2e plus forte baisse des 50 dernières années. Autre conséquence de cette situation inédite : la réduction de la rotation de logements et la désaffection des investisseurs locatifs, autant de signaux d’alarme qui vont produire, si ce n'est déjà le cas, une crise majeure du logement. Malgré les alertes, le Gouvernement semble rester sourd. Sur la ligne de la Banque centrale européenne qui continue sa politique de lutte contre l'inflation avec une remontée des taux d'intérêt directeurs comme en août dernier. Les membres du conseil d’administration de la BCE se réuniront la semaine prochaine. Au regard des prévisions d’inflation, tout semble indiquer qu’une nouvelle augmentation aura lieu encore. Et la machine immobilière va poursuivre sa descente aux enfers...

Abdel Samari

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