MÉJANNES-LES-ALÈS Une vague de candidats déferle sur le salon TAF
Impulsée par la région Occitanie, la deuxième édition du salon "TAF" (Travail, Avenir, Formation) bat son plein ce jeudi 2 mars dans l'enceinte du "Capra". Près de 400 postes sont à pourvoir.
1 275 visiteurs à 11 heures, soit deux heures après l'ouverture. Faut-il s'en réjouir ou s'en inquiéter ? Le salon TAF (Travail, Avenir, Formation), deuxième du nom, a fait recette ce jeudi 2 mars au parc des expositions de Méjannes-les-Alès. La coupe du ruban inaugural tricolore a eu lieu sur les coups de 10h30, occasionnant une poignée de prises de parole des représentants des différents partenaires d'un évènement porté par la région Occitanie avec le concours de Pôle emploi, la Mission locale d’Alès et Alès Agglomération.
Cécile Arfeuillère, directrice territoriale de Pôle emploi dans le Gard, s'est félicitée de la montée en puissance de ce nouveau rendez-vous de l'emploi, matérialisée par la présence sur site de "112 entreprises, pour 350 offres et 400 postes à pourvoir". Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomération s'est réjoui de cet accord "intelligent et ingénieux" avec la Région, lequel permet "d'optimiser tout ce que nous faisons collectivement" sur un territoire sujet à une croissance démographique corrélée à une "baisse du chômage".
Au cœur de la foule, Nadia, 36 ans, sortait déçue de son premier entretien : "Il faut avoir fait des recherches avant et travailler en amont les offres, sinon sur place on peut vite être perdu", reconnaissait la mère de famille, qui n'a plus travaillé depuis l'éclatement de la pandémie lorsqu'elle avait quitté son emploi dans le secteur de la petite enfance pour s'occuper de Sofia, sa petite dernière.
Après une petite heure de déambulation dans les allées du salon, Elliott, 19 ans, s'apprêtait à lever le camp avec le sourire. Celui qui vient tout juste de mettre un terme à sa deuxième année de Licence STAPS sortait quant à lui d'un entretien avec le gérant d'un camping cévenol. "Je pense que j'ai fait bonne impression. Ils doivent me recontacter dans les prochains jours pour me donner une réponse", confie le jeune homme, qui a bon espoir de décrocher un contrat saisonnier.
De l'espoir, Christophe, 61 ans, en manquait ce jeudi matin. Sans emploi depuis six mois suite à un accident de travail qui l'a rendu partiellement inapte, ce grand manuel qui a fait pendant plus de 20 ans les beaux jours d'une entreprise du secteur industriel bénéficie désormais du statut de travailleur handicapé, et ne jouit donc pas d'une pension d'invalidité. "Je cible des métiers où je n'aurai pas à me baisser ni à porter du poids", précise le sexagénaire alésien, les yeux rivés, sans trop y croire, sur les fiches du pôle "offres".
"Du travail, il y en a ! Y compris des CDI, mais à mon âge, c'est difficile ! Quand les recruteurs me voient arriver, ils me disent de prendre ma retraite. Je pourrais la prendre, mais en renonçant aux trimestres manquants. Ça ferait pas lourd", se désole Christophe, particulièrement attentif à l'actualité autour de la réforme des retraites qui pourrait le faire travailler jusqu'en 2025.
À quelques mètres de lui, Bachir, conseiller Pôle emploi Alès-Avène, oriente les visiteurs depuis le début de la matinée. "Ce qui a du succès ce matin, c'est la restauration et le tourisme. Ça se renseigne aussi beaucoup sur le nucléaire, le transport et la santé", prévient le trentenaire. Et d'ajouter : "Les 20-30 ans sont majoritaires. Il y a beaucoup de gens qui ont l'air très motivés. Ils viennent en ayant noté au préalable tous les détails des annonces et se déplacent avec un objectif précis, munis de leur CV et de leur lettre de motivation."
Sadek Fodil, responsable des ressources humaines chez NaïtUp, en a fait la bonne expérience : "On a reçu deux candidats qui avaient fait le déplacement spécifiquement pour l'une de nos offres. A contrario, on a aussi eu des gens qui postulaient pour un poste manuel alors qu'ils ont plutôt l'intention de travailler derrière un bureau avec un stylo."
À la mi-journée, Pôle emploi avait déjà eu "des retours positifs" des demandeurs d'emploi, lesquels semblent apprécier le format du salon. "On sort un peu du cadre stressant de l'entretien d'embauche classique. On est plus sur un job dating rapide, en cinq minutes. C'est plus décontracté !", analyse Bachir. Les portes du "TAF" resteront ouvertes jusqu'à 17 heures ce jeudi, tandis que l'après-midi sera ponctué d'une conférence intitulée "J'ai une idée, demain qu'est-ce que j'en fais ?".
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