Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 12.12.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 2589 fois

ASSISES Perpétuité requise contre "les tortionnaires" de Redwan

Dominique Sié, l'avocat général a requis la perpétuité contre deux accusés 

L'avocat général, Dominique Sié, a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de peine de sûreté à l'encontre des deux accusés jugés depuis jeudi devant les jurés gardois. Le verdict est attendu demain.  

"Essayer de mettre des mots sur l'indicible". "Tout tourne autour du pourquoi. Pourquoi Redwan est mort ? Pourquoi un tel acharnement d'atrocité" souligne d'emblée l'avocat général Dominique Sié ? 

"Plus le crime est odieux et plus on a du mal à l'admettre surtout lorsqu'il n'a aucun sens". Depuis le début de l'instruction, depuis l'ouverture des débats devant la cour d'assises du Gard, jeudi dernier, "Redwan vous l'avez tué une seconde fois", prétend le représentant du ministère public. "Les actes de torture et barbarie en réunion vous ne pouvez pas les nier", poursuit l'avocat général. "Vous aviez l'intention de tuer avant l'action", "les explications des uns et des autre ne changent rien", poursuit face à la cour le représentant du parquet général, "la préméditation est évidente". "Le casier judiciaire de chacun des deux accusés montre la violence, ils ont des histoires différentes mais avec une trajectoire commune". "Vous avez été les tortionnaires", de Redwan. "Votre pacte diabolique est signé à vie", "ils seront condamnés à la même peine", souhaite Domique Sié en concluant : "Puissiez-vous avoir une réflexion sur votre propre humanité".  

Des vidéos du supplice

De l’émotion à l’évocation du calvaire de Redwan, 24 ans, dont les vidéos de son supplice ont été diffusées lundi au troisième jour d’audience de la cour d’Assises du Gard. Redwan frappé de longues minutes, peut être plus d'une heure à la feuille de boucher. De la terreur à l’évocation de l’expertise du docteur Mounir Benslima venu raconter que la victime avait 7/7 dans la terrible échelle de la douleur et de la souffrance endurée. Un jeune homme dans le coma de stade un, qui sera finalement noyé, "achevé" pourrait-on dire dans le canal de Bellegarde par ses agresseurs en juin 2020.

"Si le pire était qu’il n’y avait aucun mobile", évoque maître Jean Robert Nguyen Phung pour la maman de la victime, femme digne et silencieuse qui subit à l'audience les violences de son fils comme une seconde mort.

"Je ne vais pas vous faire l’inventaire morbide, sordide, insupportable de ce qu’ils ont fait", ajoute le pénaliste montpellierain en visant les deux hommes dans le box des accusés.

"La robe que je porte m’a fait croiser des criminels implacables, des situations atroces, abominables", "mais là", insiste maître Phung sans voix en affirmant qu’il a fermé les yeux lors de la diffusion de ces vidéos de la mort de Redwan, des images visionnées par les jurés de la cour d'assises du Gard ce lundi après-midi. "Ce qui a de terrible dans cette affaire, c’est que le pire est devant nous". "Chaque jour qui passe, nous descendons un étage dans l’atrocité, dans l’abominable. Il y a quelques mois encore un homme était jugé dans cette même salle d'audience, il avait tué juste pour savoir ce que cela faisait", s'interroge maître Phung.

Le dossier du toujours pire

"Ce dossier c’est toujours pire. On a l’impression comme dans ces vidéos de l’horreur qu’il n’y a jamais de fin", poursuit maître Laurence Bourgeon pour d’autres personnes de la famille de la victime. "Nous sommes dans la folie meurtrière".

Redwan parti un soir de juin d’été 2020 pour s’amuser au casino avec celui qui va devenir son meurtrier, n'est jamais revenu de cette soirée tragique. Deux accusés qui vont donner des coups sans jamais s’arrêter jusqu’à la mort, "jusqu’à l’horreur, jusqu’au cauchemar". "Vous êtes un duo diabolique", "mais pourquoi ces violences atroces", se demande encore maître El Bouroumi.

"C’est le procès de l’irrationnel, il n’y a pas d’explication". "Je suis terrorisée, vous êtes des monstres je n’ai pas d’autres mots", scande maître Nadia El Bouroumi pour d’autres membres de la famille victime. L’autre accusé est pointé du doigt dans la plaidoirie : "vous assistez à une scène d’horreur, et vous êtes dégoûté car Redwan qui est frappé, martyrisé, à terre, a sali avec son sang d'homme blessé vos chaussures blanches". "C'est irrationel", répète l'avocate. "Qui n’a pas eu de frustration, qui n’a pas eu de déception dans sa vie", plaide la pénaliste avignonnaise. "Ces deux lâches ont explosé sur un pauvre garçon de 20 ans", accable Me El Bouroumi en fixant les deux accusés.

L'audience reprendra demain, mardi, avec les plaidoiries de la défense. 

Boris De la Cruz

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