Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 25.08.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 6280 fois

AU PALAIS La juge : « On a suffisamment de trafiquants en France, on n’a pas besoin de ceux venus d’ailleurs »

Ce mardi 22 août, les policiers de Bagnols-sur-Cèze ont eu affaire à Oumar, un Sénégalais de 24 ans en situation irrégulière sur le territoire français. Alors qu’il était en train de vendre de la drogue dans le quartier de la Citadelle, Oumar a frappé et mordu le policier venu l’interpeller, avant de s’évader durant sa garde à vue.

Certains cumulent les mandats, d’autres les délits. Oumar fait partie de cette dernière catégorie. Ce jeune homme, qui vit à l’année en banlieue parisienne, a débarqué à Bagnols-sur-Cèze il y a peu. Suffisamment longtemps toutefois pour se faire repérer par les policiers. Il est notamment filmé, ce lundi 21 août, par une caméra de la ville qui venait d’être dégradée et que les délinquants du quartier pensaient neutralisée. Derrière l’écran, les policiers le voient donc se livrer à du trafic. Décision est prise de l’interpeller.

Le lendemain, mardi, sur les coups de 17 heures, les policiers bagnolais passent à l’action. Mais Oumar ne se laisse pas faire et porte deux coups de poing à un fonctionnaire, avant de le mordre à l’avant bras. Finalement arrêté, on retrouve du cannabis et de la cocaïne dans son sac à dos et près de 3 500 euros en petites coupures. Placé en garde à vue, il profite de la visite médicale pour prendre la fuite en bousculant un policier, avant d’être rattrapé trois heures plus tard.

Ce vendredi 25 août, en comparution immédiate devant le tribunal de Nîmes, Oumar s’est en partie ravisé. S’il contestait l’ensemble des accusations pendant sa garde à vue, il veut bien admettre aujourd’hui qu’il vendait de la drogue. Pour le reste, il est innocent… Et même victime de violences policières ! « C’est lui qui m’a frappé, accuse-t-il en désignant le policier qui a fait le déplacement à l’audience. Il m’a étranglé, il faisait 40 degrés, j’ai failli mourir ». La présidente ironise : « Vous êtes une victime en fait ? » Oumar ne se démonte pas : « Mais bien sûr ! » Une "victime" qui a deux condamnations sur son casier judiciaire, notamment une précédente pour des violences sur les forces de l’ordre...

Défendant les vraies victimes - les policiers de Bagnols-sur-Cèze -, Maître Jean-François Corral raconte les conséquences de l’interpellation pour son client qui a été mordu : « Il doit faire une sérologie à 3 mois, à 6 mois, à 9 mois pour exclure tout risque. Il vit désormais avec une inquiétude pour lui-même et ça va durer pendant 9 mois. C’est un vrai préjudice. »

La procureure a elle aussi des difficultés à voir en Oumar la victime qu’il prétend être. Elle requiert 3 ans de prison ferme et une interdiction du territoire. À l’issue du délibéré, le tribunal est plus sévère et prononce 4 ans de prison ferme et une interdiction définitive du territoire français. Oumar devra également indemniser les trois policiers qui se sont constitués partie civile. La juge conclut : « On a suffisamment de trafiquants en France, on a pas besoin de ceux venus d’ailleurs ». Ce qui tombe bien : la préfecture a décerné une obligation de quitter le territoire français à son encontre. Oumar devra retourner au Sénégal à l'issue de sa peine.

Tony Duret

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