Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.01.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 1659 fois

AU PALAIS Violences conjugales extrêmes : perte totale d'un oeil et coup de hache à la tête !

Deux hommes condamnés pour des violences conjugales extrêmes

Deux affaires pénales étaient jugées ce jeudi 26 janvier au tribunal correctionnel de Nîmes. Deux dossiers avec des violences extrêmes sur des femmes... Grièvement blessées, terrorisées, martyrisées et... absentes des débats judicaires.   

"Vous osez dire que vous l'aimez ? Mais c'est l'amour du loup pour l'agneau (...) Vous êtiez déchaîné comme une bête", dénonce le vice-procureur Willy Lubin. On pensait avoir touché le fond des violences conjugales, tôt ce jeudi 26 janvier, au tribunal corrrectionnel de Nîmes. Une femme frappée à la tête à coups de hâche par son mari qui criait "Allah Akbar". L'homme, originaire de Saint-Gilles, était déjà connu pour des violences sur son épouse. Il a écopé cet après-midi de 7 ans de prison ferme avec maintien en détention.

Mais juste après, hasard du calendrier judiciaire, un homme a agressé sa femme pour rien alors qu'elle dormait un matin de mai 2021 à 6h30. Cette femme de 66 ans est absente à l'audience et semble "couvrir" depuis de longues années ce mari violent qui se déchaîne sur elle. Lui, 52 ans, n'a pas hésité à lui mettre des coups de poing au visage, à l'oeil gauche précisément. Des coups venus d'un ancien boxeur, professionnel pendant trois ans selon ses dires durant la procédure. Des blessures irréparables, puisque la victime a perdu l'usage définitif de son oeil.

Le prévenu, Ukrainien, nie tout. Condamné plusieurs fois par les tribunaux pour des violences, plusieurs fois en récidive, il est connu pour "de multilples procédures et des mains courantes", indique le président du tribunal Jérôme Reynes. Un quinquagénaire qui réfute la moindre agression et qui conteste même les éléments les plus élémentaires et les certitudes du dossier.

Il est poursuivi pour des violences sur sa compagne en récidive avec une ITT de 180 jours. Pourtant après sa sortie de l'hôpital, elle n'a pas porté plainte, cachant comme bien souvent ses blessures à répétion. Trois jours plus tard, après une nouvelle action violente de son mari et "devant les cris apeurés de cette dame", une voisine va appeler la police et mettre fin au supplice de la victime. 

"Vous reconnaissez les violences monsieur ?", demande le magistrat. "Niet", répond le prévenu qui a besoin d'une traductrice pour se faire comprendre. Il rejette même la responsablité sur son épouse : "Elle m'a traité de parasite, elle s'alcoolise et moi aussi." Il reprend : "Elle a chuté au sol alors qu'elle était dans la cuisine", ose-t-il pour justifier l'ITT de 6 mois et la perte définitive de l'oeil. Pourtant l'expertise médico-légale du docteur Benslima est sans équivoque : "Il a exclu toute chute. Il s'agit de façon certaine pour l'expert d'un ou plusieurs coups de poing, éventuellement avec un objet contondant", lit le président du tribunal. 

Cet homme qui n'est responsable de rien va se faire piéger sur une question du président Reynes. "Vous reconnaissez les menaces ?" Le prévenu reste sur sa position et affirme qu'il n'a jamais menacé sa femme. "Mais monsieur, la voisine entend vos menaces et les policiers sont les témoins des menaces lorsqu'ils interviennent chez vous", tranche le magistrat. "Sale vieille, je vais te crever l'autre oeil, ta place est au cimetière" aurait-il dit devant les forces de l'ordre à plusieurs reprises. 

"C'est absolument impossible. Ce n'est pas moi, j'aime cette femme. J'ai sauvé la vie de ma femme à deux reprises", insiste le prévenu. 

En niant les évidences, il a écopé d'une lourde sanction, au-delà même des réquisitions. Il écope de 10 ans de prison et d'un maintien en détention. De plus, chose très rare en correctionnelle, il est condamné à une peine de sûreté des 2/3 comme l'avait souhaité le procureur Lubin. En outre il a une interdiction définitive du territoire et une interdiction de séjour dans le Gard de 5 ans. Une sanction importante "au regard de votre dangerosité et des risques pour la partie civile", a estimé le président Reynes avant que le prévenu ne reparte en prison entre deux agents pénitentaires. 

Boris De la Cruz

Faits Divers

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio