NÎMES À l'audience, il dénonce un mariage forcé par sa mère
Dans le langage judiciaire, il s’agit de violences aggravées. Un ancien militaire, âgé de 29 ans, était récemment convoqué devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
C’est la maman de ce prévenu qui a appelé la gendarmerie, une nuit de mars 2023, dans un petit village près de Nîmes. Une plainte car son fils voulait « mettre sa femme à la rue ». Cette mère dénonce son enfant et prend fait et cause pour sa belle-fille, ce qui est déjà peu commun. Elle évoque des faits récents, mais aussi d'autres, plus anciens, survenus en 2016. Des bousculades, des violences, des jets de couteau et d’assiettes et des coups de béquille en ce mois de mars 2023, ont été révélés par cette dame.
Sauf que les versions des protagonistes sont totalement opposées, avec d’un côté la mère et sa belle-fille, et de l’autre le fils qui n’en démord pas... Il réfute les violences : « Ils m’attendaient, ils étaient à cinq contre moi, l’agressé c’est moi », affirme-t-il d’emblée au tribunal, en dénonçant même un mariage arrangé par sa mère. Un mariage dont il ne veut pas entendre parler. D’ailleurs, il vit avec quelqu'un d'autre et veut porter plainte contre ce mariage forcé qu’il prétend subir.
« C’est un mariage organisé et arrangé par la mère entre cousin germain, je pensais qu’en France ce n’était pas possible », s’insurge maître Carmelo Vialette pour le prévenu qui a obtenu lors de ses missions militaires et de son engagment dans l'armée, la médaille du dévouement et du courage pour des mission périlleuses, selon le pénaliste.
"Je ne voulais pas me marier avec elle, mais ils ont volé mes papiers pour arranger ça en me le cachant. C’est ma cousine, je ne l’aime pas", complète le marié. Sa mère l’aurait faite venir du « bled ». « Le conflit est là, car la maman et la prétendue épouse n’acceptent pas la position de cet homme qui ne veut pas de mariage imposé », complète Maître Vialette.
« Rien ne peut justifier les violences contre sa propre femme et sa mère. Il reproche à sa mère de lui avoir volé ses pièces d’identité pour obtenir un visa et faire venir sa compagne. Si cet homme estime avoir été floué, il y a des procédures, mais certainement pas des violences, dénonce le procureur adjoint. De plus il est déjà connu pour d’autres violences ».
« Ce dossier est une pantomime familiale et le chef d’orchestre c’est madame, c’est la mère, dénonce maître Vialette. C’était l’enfant chéri de la famille, mais il a une haine à l’égard de ces deux femmes qui s’amplifie de jour en jour ».
Le prévenu est finalement condamné à 400 euros d’amende, alors que le parquet avait demandé 4 à 5 mois de prison assortis d’un aménagement de peine. Malgré cette décision plus clémente que les réquisitions, l’ancien militaire a décidé de faire appel.
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