NÎMES Directeur d’un supermarché torturé : les agresseurs présumés au Palais de Justice
Le juge des libertés et de la détention décide de placer sous contrôle judiciaire, à partir de samedi, les agresseurs présumés d’un directeur de supermarché et de son épouse. La Procureure de Nîmes a immédiatement fait appel.
Les agresseurs présumés du directeur d’un supermarché nîmois resteront-ils en détention dans ce dossier ? Lundi 3, la juge des libertés et de la détention (JLD) décide de ne pas prolonger la détention de deux hommes qui avaient été mis en examen pour avoir agressé et torturé un chef d’entreprise nîmois et son épouse lors d’un home jacking en 2014. Depuis leur mise en examen en octobre 2015, ils dormaient en prison.
« Mon client clame son innocence depuis son interpellation. Aucun élément matériel ne démontre sa présence sur les lieux », estime Me Annélie Deschamps, avocat d’un des accusés. « C’est une application de la règle de droit par le juge, qui rend une décision cohérente car il n’y a pas d’éléments à l'encontre de mon client. Il n’y a pas d’ADN, pas d’objet, pas un seul témoin direct », poursuit Me Bruno Ferri qui défend le second mis en examen.
La Procureure de Nîmes a une vision différente du dossier et elle a immédiatement fait appel de la décision du JLD. L’affaire doit être tranchée par la chambre de l’instruction de Nîmes dans les prochains jours.
Cette histoire avait ému le Gard et plus particulièrement les commerçants et les petits patrons locaux.
Un chef d’entreprise, patron d’un supermarché, et son épouse, qui rentraient chez eux après une journée de travail avaient été torturés par deux agresseurs. Les faits se sont déroulés au domicile des victimes quartier de la Tour Magne à Nîmes.
Deux hommes armés portant des cagoules se sont introduits dans la nuit du 28 janvier 2014, au domicile du patron et de son épouse. Le couple a été frappé, ligoté avec du fil électrique et du ruban adhésif avant que des actes de torture ne soient commis. Des minutes de cauchemar pour cette femme quadragénaire et son époux dont les cartes bleues ont été dérobées, tout comme les bijoux et les deux voitures. En plus de la séquestration, les deux malfaiteurs n’ont pas hésité à asperger les victimes de liquide vaisselle et de Javel. Le couple a été transféré en urgence au service des grands brûlés de l’hôpital de la Timone. Le mari a du subir plusieurs interventions chirurgicales, notamment des greffes de la peau.
Pour les deux mis en examen, ils pourraient, si la Cour d’Appel suit la décision du JLD ne plus être détenus dans ce dossier d’actes de torture. Mais ils devront quand même patienter encore quelques mois avant de retrouver la liberté car ils sont tous les deux détenus pour d’autres faits…
Boris De la Cruz
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