NÎMES Il avait étalé ses excréments dans une église : 3 mois de prison avec sursis
En février 2019, l’église Notre-Dame-des-enfants située dans le quartier des Amoureux à Nîmes était vandalisée. L’auteur des faits comparaissait ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Le 5 février 2019, quand elle entre dans l’église, une paroissienne découvre que le lieu de culte est sens dessus dessous. Il y a des excréments au sol, une croix a été dessinée sur le mur avec la matière fécale, des fleurs ont été coupées, le tabernacle cassé, et un mystérieux tag indique « Dieu bénisse moche ».
C’est une empreinte digitale retrouvée dans l’église qui permet de remonter à Paolo, l’accusé, un jeune homme de 23 ans. Après avoir longtemps nié les faits pendant sa garde à vue, il a fini par les reconnaître sans toutefois être en mesure de les expliquer.
À l’audience, ce mardi, le prévenu au casier vierge n’est guère plus bavard. Le juge, Jean-Pierre Bandiera, tente tout de même d’avoir un début d’explication : « Ces faits sont inexplicables et inexpliqués. Vous n’avez aucune haine contre la religion catholique. Comprenez que c’est une dégradation qui laisse sans voix ». Paolo en est la preuve. Celui qui envisage de travailler dans le monde de la bijouterie se contentera d’un : « j’ai honte ». Même le procureur, Stéphane Bertrand, dit « rester sur sa faim » et requiert 4 mois de prison avec sursis et 140 heures de travail d’intérêt général pour cet acte qu’il qualifie de « réfléchi et organisé ».
Si ce dossier a laissé pas mal de monde dans le silence, maître Hélène Mordacq, l’avocate de Paolo, est particulièrement inspirée : « Il y a finalement une certaine continuité artistique. Ce tag ‘Dieu bénisse moche’ aurait pu être pris, dans un autre lieu, pour un message de street art. Un message qui voudrait dire que Dieu est tellement grand qu’il regarde la beauté intérieure. Quant aux excréments, un artiste italien a eu son heure de gloire en mettant des excréments dans des boites qu’il revendait au prix de l’or. Enfin, si on regarde bien la scène, il y a une certaine poésie car il y a une fleur dans les bras d’une statue d’enfant et un bouquet de lavande dans les bras de la vierge », commence-t-elle avec humour comme pour ramener ce dossier sur terre. Elle conclut plus sérieusement : « Nous ne sommes pas dans le symbole anticlérical » et demande une dispense de peine. Il ne fallait pas non plus s’attendre à un miracle : le tribunal a condamné son client à 3 mois de prison avec sursis, 70 heures de travail d’intérêt général, une amende de 200€ et plus de 600€ à verser à l’église.
Tony Duret
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