NÎMES Le procureur fait arrêter un policier dans la rue par les gendarmes
Au départ, il ne s'agit que d'un simple masque qui est mal disposé sur le visage d'un homme qui attend dans le hall du palais de justice de Nîmes.
Le procureur s'approche et demande à cet homme qui est au téléphone de bien apposer son masque de protection. Une fois, deux fois... Le ton monte. L'homme repart à l'extérieur avec le procureur à ses côtés. Ils se retrouvent sur les marches du palais et l'ambiance dérape. Selon le procureur Maurel, dont les propos sont lus à l'audience du tribunal correctionnel, l'homme aurait haussé le ton, montré sa carte de police, puis serait parti en courant dans la rue des Arènes.
Le patron du parquet de Nîmes, ne sachant pas à qui il avait vraiment affaire, a ordonné aux gendarmes présents d'interpeller le fuyard. Interpellé et placé en garde à vue quelques heures, l'homme est bien policier à Marseille... Il a été relâché sans aucune suite pénale, bien que son avenir administratif dans la police soit en danger.
Au moment où le procureur a le différend sur les marches du palais, une autre altercation verbale éclate avec un autre homme, un proche du policier. Selon le magistrat, ce deuxième individu était physiquement menaçant. Ce mis en cause a également détalé quelques instants plus tard avant de se rendre au commissariat.
Il affirme à l'audience de comparution immédiate où il a été jugé hier soir pour "outrage à magistrat", qu'il n'avait pas compris qu'il s 'agissait d'un magistrat. "Il parlait très fort. Il était énervé. Il m'a dit "je vais te placer en garde à vue". Je lui ai répondu "je m'en bats les couilles". Mais, à aucun moment, il ne m'a dit qu'il était procureur", insiste le prévenu. Le substitut du procureur réclame 3 mois de prison et un mandat de dépôt pour le mis en cause, un ancien policier, devenu vigile en discothèque et connu pour 10 condamnations.
"Pour qu'il y ait outrage à un magistrat, il faut avoir une parfaite connaissance de la qualité visible ou connue du juge que vous avez en face. Les deux personnes concernées par ce dossier disent toutes les deux en garde à vue lors d'une première audition et sans s'être concertées qu'elles ne savaient pas qu'il s'agissait du procureur", souligne maître Anne-Catherine Viens. Son client a finalement été condamné à 300 euros d'amende.
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