Le Professeur Christian Doutremepuich, responsable de laboratoire de renommée européenne à Bordeaux, est venu la semaine dernière distiller ses connaissances sur l'ADN. Une conférence initiée par le docteur Mounir Benslima, patron de l'unité de médecine-légale au CHU, qui avait invité pour l'occasion des médecins légistes et des magistrats des tribunaux de Nîmes, Avignon et Alès. Une assemblée qui a écouté religieusement le pape de l'ADN prétendre que sa science était à "l'âge de pierre", "mais je pars dans l'hypothèse que tout est dans l'ADN". Une sorte de "préhistoire" qui évolue à très grande vitesse ses dernières années et qui permet d'avoir des réponses même dans les dossiers les plus complexes. Une progression des connaissances qui permet de "sortir" des affaires criminelles, à condition que juges, enquêteurs ou médecins aient la connaissance de cet évolution dans l'expertise et dans les prélèvements. 

Des affaires qui font la une des médias et qui "sortent" parfois sur un détail ou un prélèvement que l'on pourrait prendre de l'extérieur comme anecdotique. Par exemple, dans un dossier ciminel jugé, une cellule a été prélevée sur une allumette à côté du corps de la malheureuse... L'ADN d'un homme fiché conduira ensuite au meurtrier. 

"Dans les dossiers criminels il faut saisir l'objet", affirme le professeur Doutremepuich, ou le vêtement même s'il est passé dans la machine à laver. De l'ADN peut être trouvé même après lavage. D'ailleurs dès le lendemain de la conférence au CHU, un légiste fera saisir dans le Gard dans une affaire de viol présumé un vêtement "intime" lavé. Une conférence qui a donc déjà permis de faire évoluer les connaissances et la pratique "du monde judiciaire".